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Acosta, le revenant

Par Léo Ruiz
4 minutes
Acosta, le revenant

Appelé de dernière minute, Lautaro Acosta fera pour la première fois partie de la sélection argentine face au Chili et à la Bolivie. Idole de Lanus, son club formateur, Laucha s'épanouit à nouveau chez lui, loin de l'Europe où il a échoué. En bleu ciel et blanc, l'ailier retrouvera les stars argentines, qu'il côtoyait chez les jeunes. Et qu'il avait envoyé aux JO de Pékin un soir de 2007.

L’arrivée à la Fortaleza n’est pas une mince affaire. Passé le pont General José Maria Paz qui sépare Buenos Aires de sa banlieue sud, on aperçoit sur la gauche Villa Fiorito, le bidonville qui a enfanté Diego Maradona. La suite, c’est un slalom entre les nids de poule de rues étroites et mal éclairées. « Lanus est connue pour être la ville avec les pires routes du grand Buenos Aires » , justifie Santiago au volant de sa camionnette. À l’arrière de son Trafic année 92, une petite dizaine de fans d’Independiente, comme lui. Après deux ans d’interdiction de déplacement, les supporters adverses ont à nouveau le droit, sur certains matchs, d’accompagner leurs héros à l’extérieur en Argentine. Arrivés dans la tribune de la Fortaleza – surnom donné au stade Néstor Diaz Pérez -, les 6000 fans d’El Rojo entonnent en chœur la chanson classique des adversaires de Lanus : « Ils n’ont pas de gaz, ils n’ont pas de lumière, ce sont les banlieusards de Lanus. » Plus que la panne d’électricité, qui viendra après le match, les hinchas d’Independiente craignent un petit bonhomme d’1m68 : Lautaro Acosta, l’idole locale. « Si tu le laisses prendre de la vitesse, c’est fini » , balance un habitué des déplacements, maillot du Kun Agüero sur le dos. Le numéro 7 de Lanus et le 10 de Manchester City, qu’aujourd’hui plusieurs mondes séparent, se sont pourtant retrouvés cette semaine à Ezeiza, au centre d’entraînement de l’Albiceleste. Après les forfaits de Pastore, d’Enzo Pérez et de Nico Gaitán, le Tata Martino a convoqué Acosta pour la première fois avec les A.

« Mes parents sont tous les jours au club de Lanus »

Une surprise, mais pas non plus un non-sens. Depuis plusieurs mois, l’ailier de poche est dans « la forme de (s)a vie » . Mais il revient de loin. Lautaro Acosta est un grand classique du football argentin : un jeune joueur prometteur, convoité par les cadors européens, acheté 11 millions de dollars par le FC Séville en 2008. Puis la chute. Des blessures, peu de matchs, des prêts sans saveur. En Andalousie, le gamin de Glew (toujours le sud de Buenos Aires) marque en tout et pour tout deux fois en trois saisons. En Coupe du Roi. Après une nouvelle année sans éclat au Racing Santander, Laucha rentre au pays, à Boca Juniors. Bilan : 29 matchs, 0 but. Pour revoir les chevauchées fantastiques du feu follet, il faut donc revenir au point de départ : Lanus. « C’est chez moi. Toute ma famille supporte ce club, j’y suis depuis mes 8 ans, mon frère entraîne chez les jeunes. Mes parents sont tous les jours au club » , dit le nouvel homme de Martino. La traditionnelle attache au club de cœur – caractéristique des Argentins -, où il est choyé à souhait. Et pour cause : après avoir décroché le premier titre de champion du Granate en 2007, il enchaîne sur le premier titre international, la Copa Sudamericana, en 2013, l’année de son retour à la maison. Actuellement, Lanus domine la zone B du championnat argentin, loin devant le favori, le Boca Juniors de Tévez, Gago et Osvaldo, tombé dimanche dernier à la Fortaleza. Sur un but d’Acosta.

Un but pour les JO

Se retrouver soudainement au milieu de Messi, Agüero et Di María ne devrait pas impressionner cet ancien vendeur de feux d’artifice. Pour une bonne raison : il les connaît très bien, pour avoir traversé toutes les catégories jeunes de la sélection avec eux. Acosta, de la génération 88 comme le Kun et Fideo, a même soulevé le dernier trophée remporté par son pays : les JO 2008. Et s’il n’a marqué qu’une fois dans le tournoi olympique, lors du match d’ouverture face à la Côte d’Ivoire, après une frappe repoussée de Messi, la sélection de rêve de Pékin (Riquelme, Mascherano, Lavezzi, Zabaleta, en plus des cités plus haut) lui doit en grande partie cette belle épopée. C’était en 2007, au Paraguay, lors du Sudamericano : à la dernière journée, l’Uruguay de Cavani, meilleur buteur du tournoi, tient en échec l’Argentine (0-0) et croit valider son ticket pour la Chine. Raté : à la dernière minute, Lautaro Acosta surgit de nulle part et offre le sésame aux siens. Dans la foulée, l’ailier de Lanus est sacré champion du monde avec la Sub20, au Canada. Homme des fins de match, le dynamiteur ne marque pas, mais assiste Sergio Agüero, qui survole la compétition, bien aidé par la révélation Di María. Alors que ces deux derniers s’attendent en quarts de finale de C1, leur vieil acolyte, lui, rêve d’un deuxième titre de champion avec le maillot de Lanus, devant les siens. À condition que les projecteurs de La Fortaleza tiennent le coup.

Dans cet article :
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