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Acheter français, ok, mais comment ?
Il y a quelques jours, Leonardo a affirmé dans une interview accordée à la Gazzetta dello Sport que l’idée de revoir des joueurs français au PSG lui plaisait. D’accord. Mais reste à savoir quel genre de made in France pourrait venir enrichir l’effectif parisien.
Favoriser la production locale
C’est l’une des bases du commerce. Et elle vaut pratiquement pour tous les domaines. La flambée actuelle des prix rappelle avec force la nécessité d’instaurer des politiques qui soutiennent la production locale. Bah ouais, favoriser la production locale aboutit à un système gagnant-gagnant, autant pour le club formateur que pour le PSG. Ça, Leonardo l’a bien compris. Voilà donc pourquoi le directeur sportif compte bien aller piocher dans les centres de formation franciliens, ou, éventuellement, dans ce que l’on appelle les « purs produits du centre de formation » . Ainsi, le PSG va aller toquer à la porte du Chievo pour faire revenir Boukary Dramé. Ça tombe bien, il manque justement un défenseur gauche au PSG. Enfin, un mec jeune qui n’a pas un nom de café, surtout. Après, il y a d’autres options. Comme Jonathan Biabiany, l’attaquant de Parme formé au Blanc-Mesnil, ou encore les anciennes futures stars du club, Jean-Christophe Bahebeck, qui n’a aucune intention d’aller moisir en D2 avec Troyes, et Neeskens Kebano, qui n’a lui non plus aucune intention de rester moisir en D2 avec Caen. Mais qui dit local ne dit pas forcément Paris. Leo devra également aller regarder du côté de Créteil, actuel leader de National, où certains joueurs font leur trou, à l’instar du défenseur Mahon de Monaghan ou de l’attaquant Dabo. Et s’il faut aller piocher au RC Paris ou au Red Star, Leo ira fouiner aussi. Ou bien il enverra Valdo le faire à sa place.
Déployer le commerce d’une région voisine
Paris, l’Ile-de-France, c’est, forcément, le centre névralgique du pays, puisque berceau de la capitale. Mais l’idée, à terme, c’est de faire grandir l’intégralité du championnat français. Comme Monaco va s’occuper de filer du blé à toute la région Sud, Leonardo, lui, s’attèle au Nord. Et qui dit Nord, dit Nord. Nord-Pas-de-Calais, pour être plus précis, une région que Leo a tout intérêt à développer puisqu’elle représente le lien direct entre la France et l’Angleterre. Ainsi, le directeur sportif du club parisien pourrait bien sortir quelques gros chèques pour des joueurs français du LOSC. En tête de sa liste : Lucas Digne et Dimitri Payet. Le premier est le latéral gauche dont le PSG a besoin pour l’avenir. Maxwell, c’est bien, mais c’est déjà vieux pour une équipe tournée vers le futur. Digne semble la pièce idéale à ce poste. Le second serait le chaînon manquant entre le milieu de terrain et Zlatan. Avec tout le respect pour Lucas, qui a coûté 42 millions, mais qui n’est pas français. Dans tes dents. Mais le Nord-Pas-de-Calais, c’est grand. Paris pourrait aller voir ce qui se passe à Lens, du côté de l’attaquant Yoann Touzghar ou du milieu de terrain Pierrick Valdivia. Attention aussi aux cracks de Valenciennes ou aux pépites de Dunkerque, Madri, De Parmentier ou Dumortier. « Le centre de Pastore, la reprise de Dumortieeeer » . Ouais, ça sonne bien, même sans l’accent ch’ti.
Instaurer des traités bilatéraux de réciprocité commerciale entre deux pays amis
L’Europe, l’Union Européenne, l’unité. Rien de mieux pour accroître sa puissance que de trouver un allié à la hauteur de ses ambitions. Et ça, encore une fois, Leonardo l’a bien compris. L’ancien du Milan AC aurait bien tenté une alliance avec l’Angleterre. Problème : les Anglais ne sont pas dans la zone Euro. Pour éviter de passer son temps à faire des conversions entre livres et euros, Leo préfère se tourner vers l’Allemagne, au risque d’y trouver un marché français moins développé que chez les amis britanniques. Premier objectif : faire revenir Franck Ribéry. Mais comme dans toute alliance, il faut du donnant-donnant. Ribéry aime bien jouer à gauche, c’est donc le Pocho Lavezzi qui est sacrifié, même si l’Argentin n’avait pas franchement envie d’aller apprendre l’allemand. Après avoir recruté Ribéry, Leonardo continue à chercher le made in France version teutonne. Hop, une offre pour le tout jeune Jonathan Schmidt, 22 ans, révélation du côté de Fribourg, actuel quatrième du championnat allemand. Le milieu de terrain est échangé contre Thiago Motta, même si l’Italien n’avait pas franchement envie d’aller apprendre l’allemand. Et après Schmidt ? Bah… Plus grand-chose. Face à une telle pénurie, Leonardo envoie tout balader. Au diable l’entente franco-allemande. Leonardo laisse parler le cœur et instaure un traité bilatéral de réciprocité commerciale avec l’Italie. Pogba, Théréau, Niang, Benalouane, Konko, Flamini, Mexès… Il n’y a que l’embarras du choix.
Développer le recyclage
On connaît tous le recyclage. Ce procédé de traitement qui consiste à réintroduire, dans le cycle de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire arrivé en fin de vie, ou des résidus de fabrication. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Wikipedia. En tout cas, celui qui l’a déjà assimilé, c’est Leonardo. Rien ne vaut un bon vieux recyclage, aussi bien pour l’écologie que pour l’économie du club. L’idée de Leo, donc, c’est de recycler les vieilles idées, les vieux concepts et les vieux joueurs. Dès l’été, donc, il se rend à Turin et rentre avec Nicolas Anelka dans les valises. Troisième retour pour l’ancien futur meilleur joueur français. Dans la foulée, le directeur sportif du PSG se rend à Sunderland pour ramener Stéphane Sessègnon. Ce n’est qu’une fois le contrat signé qu’il se rend compte que le double S est béninois. Pris de cours, Leonardo essaie de récupérer les 06 de Stéphane Dalmat, Peter Luccin, Laurent Robert, Jérôme Leroy et même Bernard Mendy, tiens. Mais c’est là qu’arrive l’heure des choix. Si on veut jouer à fond le coup du recyclage, il fait également recycler l’entraîneur. Ancelotti est mis de côté, au moins temporairement, et les dirigeants qataris rappellent sur le banc Guy Lacombe. A son arrivée, Leonardo lui demande tout de même de ne pas faire aucune blague sur le football féminin et les casseroles. Lacombe ne comprend pas. Le recyclage, oui. Les homonymes, non.
Par Eric Maggiori