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AC Milan : une leçon et un espoir
Défait dans cette première manche d'Euroderby (2-0), le Milan devra délivrer une prestation XXL dans six jours pour espérer inverser la tendance. Mais ce match aller a aussi démontré quelque chose de flagrant : l'Inter a joué un vrai match de Ligue des champions, tout le contraire de son cousin rossonero.
Pour le premier rencard, il est important de faire bonne impression. Mais pour son retour en demi-finales de Ligue des champions après seize piges d’absence – qui plus est face au cousin nerazzurro – le Milan s’est présenté en claquettes chaussettes sur le terrain. Une faute de goût sanctionnée dès le premier quart d’heure. En onze minutes chrono, même, l’Inter a tout simplement tué la rencontre en inscrivant deux buts, par l’intermédiaire d’Edin Džeko (8e) puis Henrikh Mkhitaryan (11e). Cerise sur le gâteau, cinq minutes plus tard, Ismaël Bennacer a été contraint de laisser ses copains pour une gêne musculaire, vraisemblablement assez sérieuse puisqu’il a quitté San Siro avec des béquilles.
Pendant plus d’une demi-heure, le Milan a reçu une véritable leçon de son cousin devenu son tonton le temps d’une soirée. Incapables de développer du jeu et surtout faisant preuve d’une médiocrité défensive, les Rossoneri n’ont pas existé face des Nerazzurri en démonstration à tous les niveaux : technique, tactique et surtout physique. Les locaux ont joué un match de Serie A, les visiteurs un match de Champions. Une démonstration de force loin d’être surprenante, finalement, lorsque l’on regarde de plus près les deux monuments lombards.
Une leçon pour Pioli
L’Inter a retrouvé sa confiance, dispose de meilleures individualités et a donc récité une partition face à un Milan pas au niveau. « Ils ont mis beaucoup plus de qualité, nous on a perdu trop de ballons. Nous voulions mettre de l’intensité et du rythme, mais nous n‘y sommes pas parvenus », analysait Stefano Pioli après la rencontre. Outre l’intensité et le rythme, ce sont surtout certaines individualités qui ne se sont pas montrées au niveau, à commencer par Fikayo Tomori. Avec seulement 33% de duels gagnés et douze ballons perdus, le défenseur anglais n’est pas parvenu à cadenasser les vagues interistes, multipliant les erreurs de débutant. Depuis plusieurs semaines, le BFF de Tammy Abraham accuse le coup, mais bénéficie toujours de ce totem d’immunité, au profit de Malick Thiaw, toujours performant dans les grands rendez-vous, son entrée en seconde période le prouve. Dans l’entrejeu, Sandro Tonali s’est souvent retrouvé seul à devoir assurer les transitions et surtout tenir tête au trio Mkhitaryan-Barella-Calhanoglu. Ce cinglant échec remet aussi en question certains choix de Stefano Pioli. Après une saison dernière fantastique ponctuée par ce fameux Scudetto, le tacticien italien est difficilement compréhensible dans certains choix tactiques, comme celui de persister avec Bennacer en trequartista et d’envoyer sur un côté Brahim Diaz, le seul véritable créateur de cette équipe. Ce mercredi soir, en mondovision, le divin chauve aura reçu une leçon par son homologue interiste.
L’espoir Leão
Samedi dernier, lors de la sortie prématurée de Rafael Leão face à la Lazio (2-0), le peuple rossonero retenait son souffle. Si le joyau portugais s’est montré rassurant en disant qu’il serait bien présent mercredi, le staff milanais n’a finalement pris aucun risque. Et cette absence s’est clairement fait ressentir, surtout lors du deuxième acte. Une nouvelle preuve de l’ultradépendance à l’ancien Lillois du septuple champion d’Europe. Si Divock Origi et Junior Messias ont secoué leurs troupes, se montrant entreprenants et percutants, ce n’est pas le même calibre que Don Rafa. Avec un Leão des grands soirs, cela aurait été différent. Mais avec des si… Reste à savoir désormais si l’ailier gauche portugais sera disponible mardi prochain, le seul véritable motif d’espoir à une potentielle qualification : « Il faut attendre encore quelques jours, il nous a vraiment manqué ce soir. J’espère vraiment pouvoir le récupérer pour mardi prochain », tentait de se rassurer en zone mixte Pioli. Dans six jours, les deux Milan se retrouveront donc pour la manche retour. Certes, la bande de Pioli s’est désintégrée face à une Inter en pleine confiance, mais l’écart n’est que de deux buts. La bande de Giroud aura sa chance, c’est certain. Elle doit absolument capitaliser sur ce second acte. Mais les tifosi rossoneri le savent très bien : cette saison, leur équipe a montré son plus beau visage lorsque l’on ne l’attendait pas. Et comme l’a si bien rappelé Simone Inzaghi après le coup de sifflet final : « Attention à l’excès de confiance ! »
Par Tristan Pubert