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Abidal-Malouda, l’époque de la gauche caviar

Par Nicolas Jucha
Abidal-Malouda, l’époque de la gauche caviar

Pendant trois saisons, Éric Abidal et Florent Malouda ont tenu le couloir gauche de l'Olympique lyonnais. Une période de succès pour Lyon, agrémenté d'une finale de Coupe du monde pour la France. À l'heure des retrouvailles entre Florent Malouda et le Stade Gerland, retour sur l'une des plus belles associations que la Ligue 1 ait connues.

Dimanche à 14h, Florent Malouda va de nouveau fouler la pelouse de Gerland, plus de sept ans après avoir quitté l’OL pour Chelsea. Un moment important pour le joueur, comme il l’a expliqué dans Tribune OL : « Revenir à Gerland, c’est toujours un événement par rapport à ce que j’ai vécu. Je ressens de la fierté et un sentiment de reconnaissance par rapport à ce club qui m’a fait confiance et permis de me révéler. L’OL m’a fait grandir et permis d’aller à Chelsea. » Les supporters rhodaniens ne vont certes plus retrouver le joueur de couloir infatigable qu’il était, puisqu’à 34 ans, Malouda est désormais un vieux briscard replacé dans l’axe. L’occasion, malgré tout, de repenser avec nostalgie au duo qu’il formait avec Éric Abidal sur le flanc gauche lyonnais, entre 2004 et 2007.

Trois saisons de succès à Lyon

« C’est la meilleure paire que j’ai eue côté gauche dans ma carrière. Notre côté gauche à Lyon, c’était deux super gauchers et deux joueurs qui s’entendaient merveilleusement bien, ils se trouvaient les yeux fermés et étaient complices. En plus à droite, on avait aussi Réveillère, c’était costaud. » Grégory Coupet a tenu les bois lyonnais de 1997 à 2008, il en a donc vu passer chez les Gones. Malgré tout, pour lui, la paire Abidal-Malouda restera ce qui se fait de mieux. Le premier a rejoint le club en 2004 en provenance de Lille, avant de partir à Barcelone contre 16 millions d’euros trois saisons plus tard. Le second a débarqué de Guingamp en 2003, révélé via son entente avec Didier Drogba, pour s’éclipser lui aussi en 2007, mais à Chelsea contre plus de 20 millions d’euros.

Entre-temps, les deux compères ont enchaîné trois saisons – pleines pour Malouda, légèrement entachées de blessures pour la seconde d’Abidal – et empilé les honneurs : Ligue 1 et Trophée des champions chaque année, plusieurs parcours européens et une carrière en Bleus. Quelques mois après un Euro 2004 tristounet, Abidal et Malouda arrivent dans le groupe France à quelques mois d’intervalle, mais n’en ressortent pas, devenant des piliers du bon parcours des Bleus au Mondial 2006. Le seul point noir de leur vie commune à Lyon : n’avoir jamais dépassé les quarts de la Ligue des champions, notamment en 2006 avec des buts tardifs de Pippo Inzaghi et Andrei Shevchenko, qui avaient poussé Jean-Michel Larqué à dire six fois à propos d’Abidal : « Il s’est troué » … Une fois loin de Lyon, les deux joueurs ont néanmoins rectifié le tir, remportant chacun la C1, respectivement sous les couleurs du Barça et de Chelsea. La marque des grands.

Prépondérant lors du Mondial 2006

« Avoir des couloirs de cette qualité, cela décante pas mal de situations, car les dédoublements, cela déstabilise la plupart des défenses, se souvient Coupet. Flo pouvait rentrer plus dans l’intérieur, et Abi avait la capacité pour aller au bout de la ligne. La complicité entre eux faisait qu’ils se trouvaient rapidement, et cela changeait la donne. » Dans une équipe forte dans tous les secteurs de jeu, le flanc gauche n’en restait pas moins une zone rassurante pour le gardien de but : « Je savais que quand on était en difficulté et que je devais dégager en catastrophe, je pouvais dégager dans la zone de Malouda et qu’il allait se dépatouiller pour aller la chercher. Dans la volonté et l’abnégation, c’était une sécurité pour tout le groupe. »

La qualité des deux joueurs, couplée à une complicité développée, a d’ailleurs séduit le sélectionneur des Bleus Raymond Domenech, qui a fait des deux Lyonnais des titulaires lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. « Ce duo a été prépondérant. Ribéry et Willy Sagnol à droite, c’était beaucoup de qualités et d’expérience, mais à gauche, ils avaient la complémentarité et la complicité en plus. Quand on s’apprécie, quand on s’aime un minimum, on se dépouille encore plus pour l’autre. À partir de là, cela décuple la difficulté pour l’adversaire. » Pas un hasard donc, si l’équipe de France a atteint la finale du tournoi, même si l’équipe bénéficiait également du génie de Zinédine Zidane et de la bouteille de quelques piliers comme Lilian Thuram, Fabien Barthez, Patrick Vieira ou encore Claude Makelele.

« Un côté gauche quasiment imperméable »

Pour Coupet, si le duo Abidal-Malouda a été si performant, c’est aussi parce que les deux hommes s’appréciaient et avaient le goût de l’effort : « Le fait qu’ils s’entendaient bien impliquait une grosse solidarité entre eux. En plus, ce sont deux athlètes incroyables, physiquement, ce sont deux monstres, donc dans la répétition des efforts, ils tiennent les 90 minutes sans problème. Ce sont deux joueurs qui sans cesse attaquaient, revenaient, martelaient la défense adverse. Il n’y avait jamais trop de repos pour le côté droit adverse. » Pourtant, l’ancien international français ne voyait pas en eux « des joueurs techniquement extraordinaires, ce n’était pas les deux meilleurs dribbleurs du monde » .

Leurs qualités : le physique et le mental, car « ils étaient infatigables. Quand tu en passais un, le deuxième se dressait devant. On avait un côté gauche quasiment imperméable » . Pour Coupet, l’histoire entre Abidal et Malouda a pris corps grâce à la personnalité des deux hommes, « faciles à vivre, le type de joueurs qui n’avaient pas d’ennemis » . Des hommes de vestiaires, mais aussi des amis, réunis par « la jovialité, l’esprit positif » . D’après Coupet, toujours, « ils étaient appréciés par tout le monde, car ils étaient attentifs à tout, de bons vivants, bons danseurs, rigolards. Pour un entraîneur, je pense qu’il n’y a pas plus facile à gérer. » En 2007, Alain Perrin avait d’ailleurs tout tenté pour les faire rester à Lyon, avant de se résoudre à faire le doublé sans eux. Un dernier triomphe avant le retour dans le rang de l’OL. « Lyon a perdu gros avec eux, deux joueurs d’une grosse qualité, mais aussi deux leaders de vestiaire. On avait un noyau dur de joueurs cadres, ils en faisaient partie. » Heureusement, l’OL a plus d’un tour dans son sac. La preuve, c’est aujourd’hui un Lyon leader que Malouda va retrouver à Gerland.

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Par Nicolas Jucha

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