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Abidal et Barcelone, la dernière danse

Par Robin Delorme, à Madrid
Abidal et Barcelone, la dernière danse

Le clap de fin a sonné. Ce jeudi, Éric Abidal devrait annoncer qu'il quitte le FC Barcelone après sept années passées sous les couleurs blaugrana. Retour sur une riche et émouvante carrière catalane.

Éric Abidal n’est déjà plus de ce monde. Son histoire, irrationnelle, n’a sa place que dans un conte. Un conte made in Barça. En l’intervalle d’un an tout juste, il a troqué son statut de bon arrière gauche pour celui de symbole du FC Barcelone. Entre le 15 mars 2011, et l’annonce de sa tumeur au foie, et le 15 mars 2012, annonce de sa greffe du foie, son destin a basculé. Par deux fois, Carles Puyol, emblème et capitaine blaugrana, l’a prié de soulever les Graal européen – Wembley 2011 – puis domestique – Camp Nou 2013. De beaux clichés, une belle histoire, mas une histoire qui se termine. Dans un club à la recherche perpétuelle d’une image aseptisée, Éric Abidal n’y terminera pourtant pas sa carrière. Ce jeudi, face à la presse, le Français communiquera sur son futur. Un avenir qui s’écrira loin du Camp Nou et qui apposera le mot fin à un livre vieux de sept ans.

Papa Guardiola

Le 29 juin 2007, il rejoint un FC Barcelone sur le toit de l’Europe. Face au vainqueur de la Ligue des champions et de la Liga, Lyon ne peut lutter et lâche son poulain pour 16 millions d’euros. Remplaçant numérique de Giovanni van Bronckhorst, son premier exercice se finit sans la moindre titre. Riijkaard out, Pep Guardiola rentre dans la danse. Adepte d’un retour au classicisme cruyffien, le divin chauve fait de ses latéraux l’une des pierres angulaires de son système. Avec un Dani Alves supersonique sur le flan droit, Abidal est lui contraint à un rôle plus défensif. Limité par une qualité technique moindre et aidé par un physique de Golgoth, il équilibre défensivement une équipe qui tend clairement à droite. Les entraînements et les conseils prodigués par Pep aidant, il fait sa mue. Dans le sextuplé historique de 2009, le Français y perd pourtant sa place de titulaire lors de la finale romaine – il est suspendu suite à son expulsion face à Chelsea. Qu’importe, Guardiola tombe sous le charme du garçon et, d’un statut « par défaut » , lui offre celui d’inamovible.

Sous la houlette de Guardiola, les progrès d’Abidal sont époustouflants. Critiqué, souvent à juste titre, pour ses sautes d’humeur passagères, il gagne en régularité. Après un Euro 2010 raté dans les grandes largeurs – cf. son expulsion face à l’Italie suite à un repositionnement dans l’axe – il est un temps éloigné des rassemblements de l’équipe de France. Ce fiasco en tête, il redouble d’efforts. Techniquement, il se bonifie : ses relances parfois hasardeuses deviennent propres, son apport offensif s’accroît et son aura grandit. Dans le ghota mondial des latéraux, Guardiola ne peut qu’admirer la mutation de son protégé. Un soir de novembre 2010, après une victoire étriqué à Villarreal (3-1), les compliments pleuvent : « Abi est un joueur complet. Il peut jouer à gauche ou dans l’axe. Lorsqu’il est à ce point serein, il est impassable. Aujourd’hui encore il l’a prouvé. Il est tellement bon » . Victime des pépins physiques de Puyol et de l’adaptation compliquée de Mascherano, Guardiola le lance alors dans l’axe. Avec parcimonie, puis plus régulièrement, il réussit à en faire un central redoutable. Ses coéquipiers l’adoubent, la presse parle même des « interceptions sur terre, dans, les airs et même sur la mer » de l’amphibie français.

Son sauvetage face au FC Séville :

Abidal, mes que un jugador

Les éloges auraient pu s’arrêter au simple pan sportif. Aurait dû. Mais voilà, un foie en vrac, une tumeur mal placée, une opération en urgence, et le mythe Abidal se construit. À son insu, car le natif de Saint-Genis-Laval opte pour la discrétion. Sur son lit d’hôpital, livré à lui-même, il mut. Son retour est express, sa rechute également. Victime de complication, il doit subir une greffe du foie. Son cousin, seul donateur compatible, lui offre. Après cinq opérations successives, il affiche un poids plume et perd 19 kilogrammes. Plus faible que jamais ? Bah non, après avoir fait évoluer son jeu, Éric Abidal fait évoluer sa vie. A contrario de la politique (louable) UNICEF de son club, il opte pour des actions caritatives sans médiatisation aucune. Son combat contre la maladie va par la même unir le vestiaire du Nou Camp. Les soucis des uns et des autres sont mis entre parenthèse et Pep Guardiola, second père footballistique, apparaît plus ému que jamais. Dans une conférence de presse émouvante, son entraîneur d’alors loue son courage : « Si les gens l’aiment autant, dans le vestiaire et chez les supporters, c’est qu’il le mérite. Je me souviens de son ovation qu’il a reçu l’année dernière pour son retour (…). C’est l’un des moments les plus émouvants que j’ai vécu au Camp Nou » .

Le Français reçoit le soutien sans faille de sa direction. Alors qu’il revient à peine de sa première intervention chirurgicale, le président Sandro Rosell et le directeur sportif Andoni Zubizarreta lui proposent une prolongation de contrat. Le joueur accepte avant de se remettre au travail. Après des mois de repos total, il revient à l’entraînement dans le courant de décembre. Signe d’un retour dans l’année, le Barça l’inscrit même sur sa liste des 25 joueurs sélectionnables pour l’Europe. Depuis, Abi est revenu sur les prés : c’était le 6 avril dernier face à Majorque. Dans le dur physiquement, il reprend peu à peu du rythme. Insuffisant toutefois pour se voir retenu par le club azulgrana, un club qui ne l’a jamais lâché – comment pourrait-il en être autrement ? Alors qu’Éric Abidal souhaite une prolongation, Zubi ne lui offre qu’un rôle d’ambassadeur (qui tiendra toujours même s’il quitte le Barça). Lui se voit encore sur le terrain et reste attentif à des propositions qui ne manquent pas. Entre le PSG, Moncao, Lyon, les États-Unis ou le Qatar, légions sont les clubs à vouloir s’attacher ses services. Éric Abidal espère ainsi atteindre le prochain Mondial brésilien. Pour une dernière samba. Finalement, le mot fin attendra.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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