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Abécédaire d’un triomphe

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Abécédaire d’un triomphe

Ils sont venus, ils ont joué, ils ont gagné, ils ont célébré. Favorite de la compétition, la Roja s'est finalement imposée en Afrique du Sud. Petit abécédaire pour comprendre comment et pourquoi.

A comme Arbitre :

L’Espagne peut remercier les hommes en noir. Sans eux, elle n’aurait certainement pas remporté on premier mondial. Petit rappel des faits. Lors du dernier match de poule, face au Chili, l’arbitre expulse Estrada pour une faute imaginée sur Torres. En huitième, Villa marque sur hors-jeu face aux portugais et le défenseur lusitanien Ricardo est exclu, accusé d’avoir presque touché un espagnol du coude. En quart, Valdez voit son but refusé injustement. En finale, Mr Webb, aurait pu expulser Puyol sur l’un des nombreux démarrages de Robben… Ca n’a l’air de rien mais au final, il y a quand même une petite étoile au bout.

A comme Autriche :

Superstitieux les espagnols sont allés se préparer en Autriche, dans le même hôtel de concentration que durant l’Euro.

B comme Busquets :

C’est le joueur typique victime d’un délit de sale gueule. Busquets n’est certainement pas le plus technique, ni le plus charismatique, ni le plus beau, ni le plus fort, mais sa science du placement est tout simplement remarquable. Il y a encore trois ans, il était en troisième division. Désormais, et à seulement 21 ans, le chouchou de Del Bosque a déjà un palmarès de darron. Vincent Dubois avait surpris en laissant Senna à la maison. Maintenant on comprend mieux pourquoi, Sergio a été l’un des meilleurs espagnols du Mondial. N’en déplaise à certains, le vrai poulpe du mondial c’est lui. Pas Paul.

C comme Capdevila :

Son surnom dans le groupe c’est « Zizou » . LOL, MDR, PTDR. Joan Capdevila l’avoue lui-même : il n’a pas le niveau. « J’ai les pieds carrés, mais je suis champion d’Europe avec l’Espagne et ça personne ne peut me le retirer » disait-il avant d’embarquer pour l’Afrique du Sud. Un cran en-dessous de tous ces partenaires, le catalan de Villarreal n’a pas été étincelant, mais il a fait le taff correctement et sans fioriture. Stat intéressante, c’est, avec Casillas et Piqué, le seul à avoir disputé la totalité des rencontres du Mondial. C’est aussi le seul survivant du groupe issu de Villarreal après l’éviction de Diego Lopez, Senna et Cazorla. Pas mal du tout pour une équipe aux pieds de plombs.

C comme Casillas :

Après un début de compétition mitigé, et la polémique Carbonero, Casillas est petit à petit redevenu San Iker. Son auréole est définitivement apparue contre le Paraguay sur le pénalty de Cardozo. Sans lui, l’Espagne n’aurait surement pas remporté la finale : son face à face remporté contre Robben vaut de l’or. Ses larmes au moment du but d’Iniesta aussi. Surtout, il a fait oublié à tous les espagnols les bourdes de deux grands gardiens : Arconada (le maillot vert qu’il portait est la réplique exacte de celui du gardien de l’ancien gardien de la Real Sociedad) et Zubizareta. Ne cherchez plus, Iker est bien redevenu le meilleur gardien du monde en Afrique du Sud.

D comme défaite :

La Roja est la seule équipe championne du monde à avoir perdu son premier match de la compétition. Le mauvais démarrage contre la Suisse a d’ailleurs pesé très lourd dans l’aventure espagnole. Arrivés en Afrique du Sud avec des intentions esthétiques et l’envie de gagner en jouant bien, les espagnols sont très vite redescendus sur terre en comprenant qu’un mondial n’avait rien à voir avec un concours de beauté. Le faux pas contre la Suisse a été salutaire, et pour la première fois dans leur histoire en coupe du monde, la Roja a compris qu’il fallait la jouer cynique. Sans jamais pour autant trahir totalement un style qui avait fait son succès.

D comme Défense :

Ramos pour attaquer, Piqué pour relancer, Puyol pour boucher les trous et Capdevila pour faire des fautes. Défensivement, il n’y avait sans doute pas mieux en Afrique du Sud. Avec deux buts encaissés en tout et pour tout dans la compétition, la Roja s’est appuyée sur une base en béton. Et béton en coupe du monde ça veut dire champion. Seules l’Italie en 2006 et la France en 1998 ont fini vainqueurs avec deux buts encaissés. A la différence près que l’Espagne est la seule équipe championne du monde de l’histoire à ne pas avoir encaissé un but après les phases de poules (que des victoires 1-0). Respect.

D comme Del Bosque :

Il s’est fait démonter par Aragones durant toute la compétition. Comme au Real Madrid, Del Bosque a tenu bon. Dénué de charisme, Del Bosque est pourtant le seul jusqu’à présent à avoir fait gagné des titres européens avec les Galacticos de Perez, et une coupe du monde à l’Espagne. Aragones avait réussi à changer la mentalité de losers des espagnols en gesticulant. Del Bosque a donné encore plus de confiance à ses joueurs malgré la première défaite contre la Suisse. Il s’est également rarement trompé avec les changements en plus d’avoir eu les couilles de laisser Torres sur le banc. Del Bosque, considéré comme le Lobanovsky espagnol, ne paie pas de mine, mais il s’est définitivement affirmé comme un grand coach durant cette coupe du monde. N’est-ce pas Florentino ?

D comme double Pivot :

L’Espagne n’a jamais joué de son histoire avec deux milieux défensifs. L’association entre Busquets/ Alonso n’était pas évidente, mais elle s’est avérée transcendantale. C’est la seule folie tactique que Del Bosque s’est accordée durant la coupe du monde. C’est aussi sa marque de fabrique…Chez les Galacticos Merengue la formule avait fait ses preuves avec Makelele et Helguera. Résultat, les madrilènes avaient remporté deux ligues des champions.

E comme Equipe :

L’Espagne avait démontré à l’Euro qu’elle n’était pas une sélection mais belle et bien une équipe. Mieux un club. Pareil en Afrique. En s’appuyant sur une majorité de joueur du Barça (7 en finale par exemple), Del Bosque a conservé les automatismes développé à Can Barça et parfaitement assimilé par les madrilènes (Alonso, Ramos, Casillas) et Capdevila.

F comme Fernando Torres :

0 buts marqués, une blessure et des prestations fantomatiques. C’est la seule grosse déception du mondial de l’Espagne.

G comme Guaje:

El « Guaje » Villa a tenu à bout de bras son équipe. C’est le seul joueur espagnol à avoir marqué 5 buts dans un même mondial. C’est aussi le seul à avoir marqué sur quatre matchs d’affilée. Le nouvel attaquant du Barça a fait oublier le n°7 porté par Raul et éclipsé totalement la star Fernando Torres avec ses pions. Sans aucun doute l’un des meilleurs joueurs du mondial.

H comme Honduras :

Le mondial espagnol a véritablement commencé face aux honduriens, une équipe idéale pour se mettre en confiance. En 82, l’Espagne avait réalisé un pauvre match nul contre eux. Cette fois-ci, la Roja a vaincu ses vieux démons avant d’écrire la plus belle page de son histoire.

H comme Hommages :

Casillas n’a pas arrêté de répéter qu’il était fan d’Arconada, et qu’il avait insisté pour que l’équipementier lui donne une réplique du maillot vert que le gardien basque portait en 84. Au respect des anciens, s’est ajouté celui des morts. Comme d’habitude, Sergio Ramos a rendu hommage à Puerta en célébrant le titre avec un t-shirt à l’effigie de l’ancien défenseur sévillan. Iniesta, quant à lui, a dédié le but de sa vie en rendant un vibrant hommage à Jarque, ancien capitaine de l’Espanyol décédé en début d’année.

I comme Iniesta :

Ok il ressemble à un petit fantôme. Ok, il n’a pas été aussi bon que d’habitude. N’empêche qu’à partir de maintenant, le 11 Juillet 2010 est jour férié grâce à lui. Le héros de Stamford Bridge a remis le couvert à la 118ème minute dans une finale qui aurait été son pire match de la compétition s’il n’avait pas envoyé sa volée dans les filets de Stekelenburg. L’éléctron presque libre de la Roja est aussi l’un des rares joueurs à avoir régalé l’Afrique du Sud avec ses fulgurances toutes en doubles contacts et petits râteaux classieux. Reste à savoir si ce sera suffisant pour un ballon d’or. Pas sûr.

J comme Jesus Navas :

L’enfant Jesus a vécu un mois sans sa mère et il n’en est pas mort, c’est déjà ça. Pour sa première compétition internationale avec la Roja, le sévillan s’est illustré par ses bonnes rentrées. Problème, sa verticalité dans le couloir a souvent déséquilibré l’équipe. Même si son rôle n’est pas encore tout à fait clair en Seleccion, Jesus a montré qu’il avait la maturité nécessaire pour jouer avec la Roja. Et au départ, c’était loin d’être gagné.

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K comme kilomètres parcourus :

L’Espagne est l’équipe qui a avalé le plus de kilomètres dans la compétition avec un total de 767,32 km. C’est aussi celle qui a parcouru le plus de kilomètres avec le ballon dans les pieds, 342,80, très loin devant les Pays Bas avec 313,15 km. Des quatre demi-finalistes c’est aussi celle qui a parcouru le moins de kilomètres sans ballon, avec seulement 258,42 km de course dans le vent. En comparaison l’Uruguay, a parcouru 336 km, l’Allemagne 304 km, et la Hollande 282 km. Bilan, l’Espagne a été l’équipe la plus mobile et celle qui a couru le plus intelligemment.

L comme Llorente Fernando :

Le grand blond de l’Athletic Bilbao a fait une seule apparition dans la compétition, contre le Portugal. Assez de temps en tout cas pour mettre en danger la défense portugaise et montrer à Del Bosque que Fernando Torres était au plus mal. Il a également surpris son monde en avouant qu’il avait une grande passion au-delà du foot : l’élevage de chats.

M comme Marchena:

C’est le joueur le plus sale de la Liga, mais depuis la fin du mondial il détient un record insolite. Celui du joueur avec la série d’invincibilité la plus longue de l’histoire des sélections. Le défenseur valencian ne perd plus avec la Roja depuis 55 matchs. Il a ainsi pulvérisé le record de Garrincha, avec « seulement » 49 matchs. Monumental.

N comme nourriture:

Le cuisinier de la sélection s’est amusé à préparer de l’Autruche et de l’Impala pour les joueurs de la Roja. Bon.

N comme Nadal :

Présent dans les tribunes du Soccer City pour assister à la finale, le tennisman a tenu à envoyer un message clair et net à la Roja, la veille de la finale : « Une finale, il ne faut pas la jouer, mais la gagner » . Visiblement, le conseil n’est pas tombé dans des oreilles de sourds.

P comme passes :

L’Espagne a réalisé 4752 passes avec un pourcentage de réussite jamais atteint dans une coupe du monde : 81%. L’Allemagne, deuxième de ce classement, n’a réalisé que 3948 passes avec 69 % de réussite. Les espagnols sont également ceux qui ont tenté et réussi le plus de passes courtes, longues et à moyennes distances du tournoi.

P comme Puyol et Piqué :

La meilleure paire de centraux du monde actuellement. La paire de barcelonais aura été intraitable durant toute la compétition. Petite mention à Puyol, qui a endossé le costume de Cannavaro en Afrique. Piqué peut se consoler en se disant qu’il a été le défenseur qui a réussi le plus de passes du tournoi.

Q comme Question :

L’Espagne peut-elle faire encore mieux dans les années à venir ? Les joueurs de la Roja sont tous encore très jeunes et la relève ne manque pas

R comme Raul :

« Je n’ai peut-être pas traité Raul comme il le méritait » dixit Vicente Del Bosque. Le mythique capitaine madrilène est le grand perdant de 2008 et 2010.

S comme Safari :

Juste avant d’affronter le Paraguay, les espagnols sont allés se ressourcer en visitant le Krugger Park durant une journée. Une journée pendant laquelle Fernando Torres a pris une leçon de vie : « Notre guide nous a expliqué que les hippopotames tuaient plus de personne que les lions. Il faut se méfier des hippopotames, ils ont caractères violents » .

S comme Sergio Ramos :

Le latéral est l’une des très grosses satisfactions du tournoi. Intraitable en défense et incisif en attaque, le merengue est le latéral qui a réalisé le plus de centres du tournoi et celui s’est incorporé le plus dans les phases offensives de son équipe.

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T comme Toque :

La victoire de l’Espagne c’est avant tout celle d’un style tout en touché de balle. Si le spectacle n’a pas toujours été au rendez-vous, la Roja a tenté de sauvé son style au maximum.

T comme Tirs aux buts :

L’Espagne est l’équipe qui a le plus tiré aux buts. 128 fois. C’est pourtant la championne du monde sacrée avec le moins de buts.

U comme Union :

La veille de la finale, la Catalogne toute entière défile à Barcelone pour protester contre le tribunal constitutionnel espagnol qui vient de lui refuser le statut de Nation. Longtemps déchiré par les clans, les régionalismes et les luttes intestines entre barcelonais et madrilènes, la Roja est apparue toujours soudée. L’union a fait la force. Del Bosque a d’ailleurs déclaré en conférence de presse d’après match qu’il aimerait bien que son groupe servent d’exemple à la société. Un peu de démagogie, ça fait pas de mal.

V comme Victor Valdes :

C’est la seule surprise dans les 23. C’est aussi la seule concession politique réalisée par Del Bosque. Le coach madrilène préférait Diego Lopez, mais a finalement choisi d’emmener le barcelonais en Afrique Du Sud pour étouffer les polémiques de la presse espagnole, qui considérait que le portier catalan avait été le meilleur gardien espagnol de l’année.

V comme victime :

Les espagnols sont ceux qui ont été victimes du plus de fautes de la compétition : 134 fautes sifflés en leur faveur.

W comme Webb :

La prestation de l’arbitre anglais en finale a été plus que merdique. Il avoue d’ailleurs avoir passé les « deux heures les plus horribles de (sa) vie » au Soccer City.

X comme Xavi :

Le cornac de la sélection n’a pas influencé le jeu de son équipe comme à son habitude. A sa décharge, il n’a pas non plus joué à son poste habituel. Placé derrière les attaquants alors qu’il est beaucoup plus à l’aise devant sa défense, Xavi a eu du mal à trouver ses marques avec la garde prétorienne Alonso/ Busquets. Il finit néanmoins la compétition avec un total de 578 passes. Depuis 1966, personne n’avait atteint la barre des 500 passes.

Y comme « Yo soy espanol » :

Dommages collatéraux pour les quatre années à venir. Les ibères vont nous casser les couilles avec leur fameux cri de guerre stressant : « Yo soy espanol, espanol, espanol, Yo soy espanol, espanol, espanol… » . On regrette déjà les vuvuzelas.

Z comme Zapatero :

Critiqué, le premier ministre espagnol fan du Barça compte sur la victoire de la Roja pour remonter un peu dans les sondages. Ca devrait le faire.

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