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Abdennour détruit, Marchisio construit
Emmenée par un Abdennour de gala, l'ASM a longtemps cru à l'exploit à Turin. Mais en face, l'expérience de Buffon, l'activité de Marchisio et la petite touche de vice de Morata ont fait la différence. À l'italienne.
Juventus Turin
Buffon (7) : Casillas prend des buts casquettes, Čech croupit sur le banc. Pendant ce temps-là, l’éternel gardien de la Juve douche les quelques espoirs des attaquants monégasques, avec des jambes de vingt ans. Benjamin Buffon.
Évra (5) : Pris dans un duel jeune-vieux avec Kurzawa, devant le regard de Deschamps, Évra a rappelé à son concurrent qu’il s’était battu pour sa place, et que le jeune Monégasque avait la chance inouïe d’avoir toute la vie devant lui. Patrice Bruel.
Chiellini (6) : Il accroche Martial dans la surface et se permet de lui faire la morale. Carvalho tente la même et provoque un penalty. L’élégance à l’italienne, sûrement. Giorgio Armani.
Bonucci (5) : Le 5 juillet 1996, le monde a découvert Dolly, le premier mammifère cloné. Aujourd’hui on a découvert Bonucci, le premier Chiellini cloné. Et c’est tout aussi effrayant.
Lichtsteiner (6) : À l’aise dans son couloir comme un banquier suisse en Principauté. Mais est-ce vraiment surprenant ?
Vidal (5) : Fernando Sucre est passé du braquage d’épicerie au braquage de quart de finale de Ligue des champions. Dommage, on le prenait pour le gentil.
Pirlo (6) : Comme pour Oscar avant le drame, on peut commencer à se demander si Andrea n’est pas avantagé injustement par ses pieds bioniques. Andrea Pirlorius. Remplacé par Barzagli (73e) qui a lui aussi pu faire admirer sa belle barbe. Pas de jaloux.
Marchisio (7) : Avec sa gueule d’ange, il pourrait séduire la moitié de la population féminine mondiale. Avec ses pieds et son activité, il a conquis la quasi-totalité des supporters masculins du Juventus Stadium. Bref, Claudio est à lui seul un appel au libertinage. Marchisio de Sade.
Pereyra (6) : Après Alexis Sánchez, il confirme que le master « football offensif » de la Polytechnique School of Udinese offre des perspectives d’avenir brillantes dans les plus grosses boîtes d’Europe. Remplacé par Sturaro (86e) qui a fait son petit décrassage, au calme.
Tévez (6) : La famille princière de Monaco possède un yacht dénommé Le Pacha. Les supporters de la Juve un joueur de foot surnommé l’Apache. Devinez qui a passé la meilleure soirée.
Morata (5 ou 9) : Il a été moyen, mais a chopé un penalty « à l’expérience » face à Carvalho et ses 36 balais. Petit frère a grandi trop vite. Remplacé par Matri (82e), un peu malheureux d’entrer, puisqu’il tournait alors l’adaptation italienne de Substitute. À la super 8, évidemment.
AS Monaco
Subašić (6) : Le gardien croate a affirmé ne pas être « circus » pour justifier son style dégueulasse. Qu’importe, car dans les charts, Subašić cartonne. Ce soir, il a capté proprement la première frappe de Tévez, avant de recevoir tous les ballons dans les bras. La muraille, mais un Daniel à l’avoine sur le penalty magnifiquement placé par Vidal. On ne peut pas tout le temps être un héros.
Kurzawa (7) : A redonné ses lettres de noblesse à la caste des blondes décolorées. Tape à l’œil, mais diablement efficace, Layvin a été un super coup d’un soir.
Abdennour (8) : Ayem Nour est une bimbo siliconée qui a fait carrière grâce à la maison des secrets. Abdennour est un Rambo bodybuildé qui ne laisse personne pénétrer son jardin privé. Question de principe.
Ricardo Carvalho (5) : « Richard, vous êtes le maillon faible, au revoir. »
Raggi (6) : Dans le couloir droit, Andrea n’a pas été le plus rapide. Mais l’Italien a dégainé sa hargne pour ne pas se laisser déborder par les dribbles répétitifs de Pereyra et Vidal. Sans doute aurait-il pu tuer au nom de l’ASM. Raggi against the machine. Remplacé par Berbatov (70e) qui aurait pu s’empêcher de courir et même avoir une bonne note s’il avait cadré son premier ballon du match sur corner.
Kondogbia (7,5) : Pogba absent des débats, Geoffrey a bien honoré la charge de milieu défensif français. Des récupérations hors norme, des choix justes, des percées folles : ne lui manquait plus qu’une frappe des 25m au fond des filets pour soutenir la comparaison. Qu’importe, lui n’a pas été se faire coiffer dans un vulgaire salon de Palavas-les-Flots.
Fabinho (5,5) : Petit Fab
João Moutinho (5,5) : Malgré ses semelles rouges, le Portugais a joué la petite pointure, se contentant le plus souvent de passes courtes. On attend mieux de ce Moumoutin payé au prix fort.
Ferreira Carrasco (6) : Carrasco danger. Logique que ses frappes rappellent la Ligue 2.
Dirar (5,5) : Capable d’effectuer une roulette superbe, puis de perdre des ballons dangereux devant sa surface pour le beau geste. Un mec qui se fout du qu’en dira-t-on. Remplacé par Bernardo Silva (50e) qui a fait parler la poudre et aurait pu signer un but de la pointe de son crampon. Finalement muet.
Martial (7) : Mis sous coke, il a rendu les Ritals malades par sa vitesse et ses appels permanents. Il aurait pu donner la mort, ou même assassiner Martial. Mais c’est l’échec qui l’a pris sous son bras. Remplacé par Carvalho (87e), trop tard Matheus.
À lire : le compte-rendu du match
⇒ Résultats et classement de la Ligue des champions
Par Paul Piquard et Raphael Gaftarnik