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Abdallah : « J’aurais préféré perdre 4-0 que sur un penalty à la 97e… »
Samedi soir à Casablanca, les Comoriens ont été battus dans les dernières secondes d’un temps additionnel qui n’en finissait pas sur un penalty accordé par l’arbitre mauritanien. Les insulaires reprochent aussi à ce dernier d’avoir oublié de siffler de nombreuses fautes en leur faveur. Kassim Abdallah, l’ancien défenseur de l’Évian-TG et de Marseille, revient sur cette soirée difficile à digérer, avant le match retour mardi après-midi à Moroni.
Parlez-nous un peu de ce penalty accordé à la 97e aux Marocains… La faute, elle est là. Je ne la conteste pas. Cela doit aussi nous servir de leçon. À l’avenir, il faudra éviter de refaire ce genre d’erreur. Mais ce qui est vraiment rageant, ce qui est vraiment énervant, c’est que l’arbitre siffle ce penalty alors qu’on est à la 97e minute ! Il faudra venir m’expliquer où il a trouvé sept minutes de temps additionnel ! Cinq minutes étaient annoncées. Je veux bien, mais sept, non… C’est scandaleux.
Avez-vous l’impression d’avoir été lésés ?Mais bien sûr ! On s’est fait avoir. De toute manière, dès le début du match, j’ai compris que cet arbitre ne serait pas impartial.
Pourquoi ?
Parce qu’il oublie de siffler des fautes évidentes en notre faveur. Il a quand même oublié de nous accorder un penalty, pour une faute sur moi dans la surface marocaine. Une faute de Da Costa. Par deux fois, également, il devait siffler deux coups francs aux abords de la surface, après des fautes évidentes sur Selemani et Ben Mohamed. On voyait bien que quelque chose n’allait pas. Il était toujours très proche des actions, prêt à nous sanctionner. Plus je voyais le temps défiler, plus je m’attendais à ce qu’il trouve quelque chose pour nous faire perdre. Ça n’a pas raté. À la limite, j’aurais préféré perdre 4-0 que dans ces conditions. Je suis vraiment frustré.
Avez-vous tenté de discuter avec lui ?À la mi-temps, on lui a demandé de ne pas prendre parti pour une équipe ou une autre. Juste d’être impartial. À la fin, j’étais tellement énervé et frustré que je ne voulais pas lui parler. Et puis, il y avait plusieurs coéquipiers qui l’entouraient. On était très en colère. On vient au Maroc avec un projet de jeu, avec l’intention de faire un résultat. Les Marocains ont eu la possession du ballon, ils ont eu des occasions, mais nous aussi, on a tenté des choses. C’est vraiment injuste de perdre dans ces conditions. Mais il ne faut pas tout mettre sur le dos de l’arbitre. Il ne fallait pas commettre d’erreur.
Est-ce qu’il est facile d’évacuer une aussi grosse frustration avant un match retour programmé trois jours plus tard ?
Nous n’avons pas le choix. C’est à nous, les cadres, avec le staff technique, de remobiliser tout le monde. Il faut passer à autre chose. Ne plus penser à l’arbitre mauritanien, sinon, on va déjouer. À notre niveau, on ne peut plus rien faire. Si les instances du football estiment que cet arbitre a commis de grosses fautes, elles le diront. Nous, on a un match à jouer devant notre public. Nos supporters sont très déçus, nous aussi, mais on doit surmonter cela. On a encore une petite chance de se qualifier, même si ce sera très compliqué. Cela passe par une victoire mardi…
Propos recueillis par Alexis Billebault