- Coupe de France
- 32e
- Bordeaux/Toulouse
À Toulouse, la Coupe est toujours vide
En difficulté en championnat, le TFC aimerait bien se refaire la cerise à Bordeaux pour son entrée en Coupe de France. Problème : les Toulousains sont fâchés avec la Coupe. Un mal qui dure depuis plus d'un demi-siècle.
« On ne perd pas de vue nos objectifs premiers. Déjà, ramener une coupe. Bon, maintenant, il ne nous en reste plus qu’une, la Coupe de France, mais il faut se battre pour la remporter. » Débarqué de Monaco, Marcel Tisserand connaît encore mal le club dans lequel il a été prêté. La seule et unique victoire en Coupe de France du TFC remonte à 1957 et la finale la plus prolifique de l’histoire (6-3 contre Angers) sous les yeux du président René Coty à Colombes. Une nouvelle République, 7 présidents et 58 ans plus tard, les supporters toulousains commencent à trouver le temps long. Quand deux ans passés sans une virée au Stade de France paraît une éternité pour leurs homologues du Stade Toulousain, eux n’ont jamais mis les pieds au SDF. Pas plus qu’au Parc des Princes auparavant. Bref, le TFC n’aime pas la Coupe, et cette dernière le lui rend bien. Pour la petite histoire, le club n’a même pas le trophée de 1957 à présenter dans va vitrine, celui-ci ayant été « égaré » .
Ce n’est pas la perspective du court déplacement à Bordeaux pour ce 32e de finale qui incite à l’optimisme. Déjà éliminé par le voisin en Coupe de la Ligue, le TFC n’a pas été gâté au tirage. Mais les esprits chagrins feront remarquer que c’est toujours mieux qu’une élimination piteuse par le Paris FC au Stadium (deux fois de suite !) une humiliation face à Jurasud ou une débandade contre Lyon-La Duchère. Et encore, la liste est non exhaustive. Avec 25 éliminations en 32es dans son histoire, l’élimination précoce est presque inscrite dans l’ADN du club. Alain Casanova a bien tenté dans un premier temps de changer les mentalités et de briser la malédiction. Pour sa première saison comme entraîneur principal, il amène l’équipe de Gignac et Didot en demi-finale, mais rate l’avant-dernière marche face à Guingamp (alors en Ligue 2) au Stadium.
« Pas d’autre ambition que le maintien »
Le souvenir reste traumatisant pour des supporters qui se voyaient investir Saint-Denis 93 pour la première fois. Depuis, le TFC ménage leurs émotions et ne dépasse plus les 16es de finale. L’an dernier, ce sont les amateurs de Moulins qui ont mis fin à « l’épopée » toulousaine. De quoi vacciner contre l’espoir même les plus optimistes. Dire « on joue la Coupe cette saison » est chez les supporters autant un vœu pieux qu’une private joke entre grands désabusés. Alain Casanova, lui, ressort ses bonnes résolutions de début de saison. « J’aimerais vraiment qu’on remporte une Coupe » , annonçait le technicien en octobre dernier. Face à la désaffection du public et à la douce indifférence provoquée par le club (en dehors des lol de son service com’), l’épopée en Coupe tient de la solution miracle. « Pour avoir une certaine identité et fidéliser un public, il faut qu’on parvienne un jour ou l’autre à disputer une finale de coupe. » Ce plaidoyer de Casanova date de… 2012.
Et rien n’a changé depuis. Ah si… Cette saison, Toulouse s’est trouvé un autre objectif. Un objectif dont il se serait bien passé. Assurer le maintien. Pointant à la 14e place, le TFC surnage au-dessus de la zone rouge avec une bouée de deux points sur le 18e. « On n’a pas d’autres ambitions que le maintien » , a bien fait comprendre Casanova. Une nouvelle élimination d’entrée ne serait pas vécue comme un drame. Juste une triste routine. Et comme l’a théorisé son président Olivier Sadran dans un entretien à So Foot, « une bonne saison de Ligue 1, c’est une saison où on se maintient en Ligue 1. Le reste, c’est pour le bistro en bas » . Et visiblement, la happy hour n’est pas pour de suite.
Par Alexandre Pedro