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- Strasbourg-OM (1-0)
À Strasbourg, une histoire à l’eau de Rosenior
Vainqueur de l’OM ce dimanche à la Meinau (1-0), Strasbourg est une des équipes les plus sexy de ce début de saison. Liam Rosenior, pur produit de BlueCo, est le grand responsable de l’attractivité soudaine du Racing.
« Qui ? » Voilà ce que la plupart des suiveurs du championnat de France se sont demandé quand ils ont vu le nom de Liam Rosenior apparaître comme un possible successeur de Patrick Vieira. En plein cœur de l’été, le temps des spéculations n’a pas duré bien longtemps, et le jeune tacticien anglais (40 ans) a rapidement été confirmé comme le nouveau maître à penser du Racing Club de Strasbourg. Un choix estampillé BlueCo, propriétaire du club alsacien, mais aussi de Chelsea, qu’exècre une bonne partie des supporters strasbourgeois. Après six journées, neuf points au compteur, et une masterclass du Britannique face à l’OM de Roberto De Zerbi (1-0) ce dimanche à la Meinau, Rosenior est en train de prouver qu’il n’est pas juste un type du giron placé un peu au hasard par les dirigeants. Ses idées sont fortes, ses idées sont belles, et Strasbourg n’avait plus été aussi tendance depuis… On ne s’en souvient même plus.
La tactique dès l’école primaire
Il faut dire que l’ancien latéral droit, qui connaît les moindres recoins de l’ascenseur entre le Championship (219 matchs) et la Premier League (141 parties), a été biberonné dès le plus jeune âge par la tactique et le tableau noir. « À 6 ans, j’ai commencé à me passionner pour la tactique et j’ai voulu entraîner avant même de jouer. Le premier livre de foot que j’ai lu, à 9 ans, était celui de Charles Hughes (responsable de l’entraînement à la Fédération anglaise à l’époque, NDLR), justifiant que la plupart des buts soient inscrits après quatre passes ou moins, le “kick and rush”. J’étais contre ! », racontait-il au journal L’Équipe en août dernier. Sa passion pour le jeu l’amène finalement à poursuivre une carrière de footballeur professionnel, comme son père Leroy (pas prénommé ainsi en hommage à Claude Le Roy). Formé à Bristol City, il passe l’intégralité de sa vie de footeux outre-Manche, et connaît même le bonheur de représenter son pays avec les Espoirs (sept sélections).
Passé par Ipswich Town, Brighton, Reading, Fulham, c’est à Hull City que Rosenior s’établit le plus longtemps (161 matchs). Un club qui a une signification particulière pour sa famille, puisque sa grand-mère maternelle, Cath, « abonnée », a été « enterrée avec une écharpe des Tigers, le cimetière étant juste à côté du centre d’entraînement ». Les funérailles ont eu lieu un an avant sa nomination à la tête de Hull City, le 3 novembre 2022, sa première expérience en tant que véritable numéro un. Après la fin de sa carrière de joueur, à Brighton où Paul Winstanley, le directeur sportif actuel de Chelsea, l’avait fait venir, il est resté dans le staff des Seagulls en tant qu’adjoint des U23. Direction ensuite Derby County, où il a épaulé Phillip Cocu puis Wayne Rooney, avant d’assurer un court intérim et de quitter le club pour atterrir à Hull.
☝️ | Diego Moreira ouvre son compteur de but en professionnel ! 💥👏 #RCSAOM pic.twitter.com/hJDuN1EzMn
— DAZN France (@DAZN_FR) September 29, 2024
Après un an et demi chez les Tigers, il a finalement été remercié en mai dernier, pour avoir échoué à qualifier son équipe pour les play-off de promotion en Premier League. Pourtant, il avait été nommé parmi les trois candidats au titre d’entraîneur de l’année en Championship. Ce qui lui avait d’ailleurs valu d’être victime d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. « Je pense qu’il faut que je dise quelque chose en public et que je dise qu’il n’est tout simplement pas acceptable que quelqu’un écrive ça sur les réseaux et même que quelqu’un y pense », avait-il réagi à l’époque. Arrivé aux commandes d’un effectif complètement remanié et surtout d’une jeunesse inédite en France, Rosenior est parti pour conquérir les cœurs strasbourgeois. Même celui des plus récalcitrants à la multipropriété. Finalement, avec un réseau aussi grand, Chelsea avait bien quelques éléments compétents dans son escarcelle.
Par Léo Tourbe