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À Séville, une finale de Ligue Europa par procuration

Par Paul Citron, à Séville
À Séville, une finale de Ligue Europa par procuration

La finale de la Ligue Europa entre les Rangers de Glasgow et l’Eintracht Francfort approche, et à Séville, les dizaines de milliers de supporters étrangers assurent l’ambiance. En revanche, les locaux, grands habitués des finales de C3 si tant est qu'ils soient supporters du FC Séville, accueillent l’événement sans grand enthousiasme, entre l’inquiétude de voir la ville retournée, et le désintérêt pour cette affiche, qu’ils espéraient plus aguicheuse.

Il n’est pas dix heures, ce mercredi, que la gare Santa Justa de Séville déverse un flot de supporters aux maillots blancs et bleus, rougis par les coups de soleil, qui se dispersent en petits groupes dans les rues de la ville sous les yeux soupçonneux des policiers. Il suffit de longer quelques terrasses pour constater qu’aujourd’hui, pour le petit déjeuner, les œufs brouillés accompagnés de saucisses et de haricots à la tomate ont remplacé les tostadas au jambon et à l’huile d’olive. Le soleil se lève tranquillement, et il fait encore très bon, alors que le mercure pourrait passer les 40 degrés au cours de la journée. Déjà, quelques bières sont décapsulées.

« Ils vont découvrir nos bières fraîches »

Ce scénario, Juan Carlos Castro Estevez, commissaire général de la police espagnole, l’avait prévu. Mardi, le chef de la sécurité a fait part de son inquiétude quant à la bonne tenue des supporters écossais et allemands, qui seront près de 150 000 dans la capitale andalouse pour suivre la finale de la Ligue Europa. « Cela fait trop de monde, avec trop d’alcool.[…]Nous allons accueillir deux groupes de supporters qui boivent beaucoup. Ils ont l’habitude de boire la bière chaude de leur pays, a pointé, perspicace, le numero uno des forces de l’ordre locales. Lorsqu’ils trouveront nos bières fraîches, ils boiront encore plus. » Une déclaration qui reflète d’abord l’inquiétude locale de voir la ville mise à sac par les supporters venus remplir ses bars et ses hôtels, le temps d’une nuit.

Selon le Diario de Sevilla, cinq supporters allemands viennent d’ailleurs d’être arrêtés par la police, après des affrontements face à des supporters adverses survenus ce mardi soir. Suffisant pour raviver le souvenir des huitièmes de finale, lorsque les ultras de l’Eintracht Francfort s’étaient mesurés à ceux de West Ham, dans les rues sévillanes lors des huitièmes de finale aller (les Hammers avaient affronté le FC Séville le lendemain du Betis-Francfort, NDLR). En ce jour de finale, le dispositif de sécurité déployé comptera près de 5000 policiers et agents de la Guardia Civíl, et deux sites distants de près de cinq kilomètres ont été choisis pour accueillir les supporters des deux camps ; les fans des Rangers se rendront à l’Estadio de la Cartuja, au nord de la ville, alors que les Allemands se retrouveront au parc du Prado de San Sebastián.

« S’ils cassent des bars, qu’ils cassent des bars pro-Betis »

Mais au-delà de l’inquiétude qui plane autour du comportement des supporters, chez les locaux, c’est le désintérêt qui prime autour de cette rencontre. Antonio, sevillista de la première heure, qui a vécu tous les moments de gloire du FC Séville dans la compétition (six victoires entre 2006 et 2020), ne cache pas qu’il fait peu de cas de cette finale. « Pour moi, ce n’est pas une finale intéressante. Se sont perdues en chemin des équipes plus excitantes comme le Barça, le Borussia Dortmund, le RB Leipzig. Alors, comme le FC Séville ne la joue pas, ça m’est égal. » Pour lui, comme pour la plupart de ses semblables, la fin de saison décevante de la team de Jules Koundé (4e de Liga, et une série en cours de quatre nuls consécutifs, NDLR) reste davantage en travers de la gorge que le fait d’être absent pour cette finale à la maison. Et même pour reconnaître que le rendez-vous aurait été beau, impossible de ne pas en placer une pour le rival local : « Ça aurait été une belle opportunité, c’est sûr, de pouvoir jouer une autre finale à Sánchez-Pizjuán, encore plus depuis que la deuxième équipe de la ville a gagné la Coupe du Roi. »

Le vrai problème est là, pour les supporters rojiblancos : la dernière équipe à avoir fait vibrer la ville, c’est bien le Betis, en remportant il y a quelques semaines la coupe nationale. De quoi verser dans le cynisme, lorsqu’on lui demande s’il se fait du souci pour l’état dans lequel la ville pourrait se retrouver, jeudi matin. « J’espère qu’ils se comporteront bien, parce qu’avec les températures annoncées, ils pourraient se retrouver à boire l’eau des pots de fleurs, plaisante Antonio. Et s’ils se chauffent un peu et qu’ils se mettent à casser des bars, qu’ils cassent des bars pro-Betis. »

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Par Paul Citron, à Séville

Propos d'Antonio recueillis par PC.

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