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À qui le dernier ticket pour la C1 ?

Par Giuliano Depasquale
À qui le dernier ticket pour la C1 ?

Voilà les huit dernières journées de Serie A qui arrivent. Si la première place se jouera entre le Napoli et la Juventus, la bataille fait aussi rage juste en dessous. Un ticket pour la Ligue des champions, trois équipes : Roma, Inter et Fiorentina. Pronti, partenza, via !

La trêve internationale est passée, chaque joueur a pu rejoindre son club, le sprint final peut donc commencer. Laissons pour une fois les vedettes tranquilles, cette Juventus et ce Napoli qui se livrent un combat sans merci chaque semaine pour le Scudetto. Ce qui se passe juste en dessous est tout aussi important, puisqu’il s’agit d’arracher le troisième poste, accordant le dernier ticket pour la Ligue des champions. Une seule place pour trois clubs qui se tiennent en cinq malheureux points : une Roma (60 pts) qui a remonté la pente avec un Luciano Spalletti très dur, mais juste dans sa manière de travailler, une Inter (55 pts) qui a arrêté les victoires 1-0 et qui semble enfin avoir trouvé son style de jeu, ainsi qu’une Fiorentina (55 pts) à bout de souffle après avoir monté deux par deux les escaliers du classement jusqu’en fin d’année civile. Pour le moment, c’est la Roma qui a l’avantage, par rapport aux points, mais aussi à la forme. Néanmoins, il ne faut pas omettre plusieurs facteurs qui font vite dégringoler au tableau. Et Dieu sait qu’on dégringole vite en Italie…


Spalletti et sa meute de loups affamés

Depuis que Luciano Spalletti a repris sa chère et tendre Roma des mains de Rudi Garcia qui stagnait, voire régressait après pourtant deux bonnes années, les Giallorossi pètent la forme. Il suffit de regarder les chiffres : après un démarrage un peu difficile, l’entraîneur toscan est parvenu à offrir une chaîne de huit victoires de rang conclue il y a deux semaines avec un partage contre l’Inter. D’ailleurs, les Romains ont peut-être encore les moyens d’aller embêter les Napolitains et les Juventini, même si l’objectif premier est surtout d’obtenir ce fichu ticket pour la C1. Forte de son trio de feu El Shaarawy-Perotti-Salah, la Roma plante des buts à la pelle, surtout grâce à son Pharaon qui fournit un travail exceptionnel, autant derrière l’attaque que devant. Car ce n’est pas un hasard s’il a marqué à cinq reprises et délivré deux passes décisives depuis son retour en Italie. Dans son 4-3-2-1, Spalletti arrive même presque à réveiller Edin Džeko, qui a planté quatre roses pour trois passes dé, alors qu’il n’en touchait pas une depuis le lancement du championnat. Ce n’est toujours pas ça, vu ses nombreux ratés, mais il est devenu un joueur qui peut – mine de rien – faire la différence sur un tir manqué, comme contre l’Inter quand il offre sans le faire exprès la balle du nul à Nainggolan. Pour ce qui est du calendrier, les Giallorossi entament fort ce sprint avec un derby de Rome, suivi d’un accueil compliqué de la surprise bolognaise, un gros défi face au Napoli et un déplacement au Milan qui pourrait bien être décisif. Mais ce n’est pas Spalletti qui va trembler face à ça.


Le lys empoisonné de Sousa

Si les résultats suivent tranquillement pour la Roma, on ne peut pas en dire autant pour la Fiorentina qui a vraiment connu un sale mois de mars, entre élimination sans combativité en Ligue Europa et occasions manquées en championnat. En fait, c’était presque prévisible, l’effectif de la Viola n’étant pas assez complet pour tenir sur la longueur. Pourtant, Paulo Sousa a longtemps joui d’un Josip Iličić surnaturel, d’un Borja Valero qui est à la base de chaque action de but et d’un Nikola Kalinić qui est vite devenu le bourreau des adversaires des Florentins. Aucun renfort de taille n’a été enregistré pendant le mercato hivernal et ça se paie cash en ce moment, car le coach ne peut pas toujours compter sur les trois noms cités précédemment, surtout qu’Iličić semble avoir perdu ses super-pouvoirs, Kalinić a eu une petite période de diète et Valero n’a pas les épaules pour porter l’équipe à lui seul. Dès lors, le seul espoir d’accrocher le podium est de profiter du calendrier plutôt favorable avec seulement trois équipes à redouter, dont une vraiment de poids. Ainsi, la Fiorentina aura l’avantage du terrain face à l’intrépide Sassuolo et à la surpuissante Juventus, mais elle devra faire le déplacement avec ses ultras violets chez la Lazio en guise de conclusion du championnat. La Viola a étonné pendant toute la première moitié de la saison, et il se pourrait bien qu’elle morde sur sa chique pour les huit dernières journées, afin de ne pas foutre en l’air un championnat lors duquel elle a longtemps résidé à la première place. Appel aux dirigeants : si Ligue des champions il y a, il faudra sortir le portefeuille cet été, au risque de ne même pas atteindre la phase de groupes.


Mancini et son serpent vicieux

Fini les 1-0 pour l’Inter. Depuis 2016, les Nerazzurri sont retombés sur terre avec une chute vertigineuse qui a même failli permettre au rival milanista de passer devant. Du coup, ils se retrouvent désormais à la cinquième place, à égalité avec la Fiorentina qui a l’avantage au classement grâce aux confrontations directes. La réussite de la première partie de saison s’est évaporée, et Roberto Mancini a dû trouver la solution pour redémarrer au plus vite avant que le président Thohir ne se fâche. Ça a pris du temps, mais le Mancio semble enfin avoir trouvé une certaine mécanique dans l’équipe. Dans son 4-2-3-1, il met en avant le foudroyant Ivan Perišić avec son équipier tout aussi splendide, Adem Ljajić, qui en feraient presque oublier Stevan Jovetić, condamné à s’en aller au prochain mercato. À vrai dire, ça marche tellement bien en ce moment que la blessure de Mauro Icardi ne se fait même pas ressentir. Mais l’Inter fonctionne par période, et il serait dommage de relâcher la pression à ce stade de la saison, alors que les joueurs ont prouvé à plusieurs reprises que l’Inter était digne de faire son retour en Ligue des champions, quatre ans plus tard. Une motivation supplémentaire s’ajoute même pour les Nerazzurri, par rapport à la Fiorentina et à la Roma, puisqu’un accès dans la plus prestigieuse compétition européenne leur permettrait de renflouer un peu les caisses et d’éviter une éventuelle sanction de la FIFA. Sans quoi, il faudra vraiment penser à vendre Icardi. Mais pour cela, il faudra encore passer par des matchs face au Napoli et sur les terrains de la Lazio et de Sassuolo. Délicat, mais impossible n’est pas interiste !

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