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À quel point jouer au foot en pleine canicule est-il dangereux ?

Par Clément Barbier
4 minutes
À quel point jouer au foot en pleine canicule est-il dangereux ?

37, 38, 39, 40 et même 41... Non, ce ne sont pas les pointures de talons disponibles dans la collection estivale chez Sarenza, ni le décompte des points pour un maintien en Ligue 1, mais bien les températures affichées par le thermomètre un peu partout en France en ce début de semaine. Et pour les joueurs exposés à ce cagnard, les risques d’accident sont décuplés.

Seul un pantalon dans une machine à laver en plein cycle supporterait ce genre de températures. Ce mardi, le mercure est destiné à grimper jusqu’à la décourageante barre des 40 degrés dans la capitale et dans l’Est de la France. Sous cette chaleur étourdissante, sortir trois minutes sous les rayons du soleil plus assommants les uns que les autres pour aller chercher sa baguette de pain est déjà assez insoutenable, mais l’effort reste minime comparé à ceux des joueurs de football, qui brûlent comme merguez dans barbecue à l’heure de procéder aux réglages pour la prochaine saison.

L’hyperthermie ? Ça peut aller jusqu’au coma et aux convulsions. On peut même en mourir.

« Le principal danger, c’est l’hyperthermie », alerte à ce propos le docteur Renaud Guiu, médecin du sport à Paris. De nature, l’organisme thermorégule en transpirant et en faisant évaporer l’eau de la transpiration. Mais la chaleur ajoute un challenge à l’organisme dans sa quête de thermorégulation. « Au bout d’un moment, l’organisme ne va pas réussir à évacuer toute sa chaleur interne. Si on y ajoute la chaleur externe, il va être en surchauffe. Il va donc y avoir des hyperthermies d’effort, et la température du corps va monter : 37, 38, 39, 40, 41.. À partir de 40 degrés, ça commence à devenir compliqué, ça peut aller jusqu’au coma et aux convulsions. On peut même en mourir », affirme le docteur Guiu. Extrêmement rassurant !

I will survive

En réalité, ce n’est pas forcément aussi inquiétant que ça : il suffit de s’y préparer. Grégory Dupont, consultant performance auprès du RC Strasbourg, a dans son trousseau les clés pour garder ce genre de situations sous contrôle. « L’hyperthermie se manifeste par une insolation, des coups de chaleur, des nausées, des maux de tête, des vertiges… Mais en général, on a des signes avant-coureurs qui nous permettent de réduire la température corporelle du joueur, en le mettant dans des bains froids, par exemple », détaille l’ancien membre du staff de Didier Deschamps et Zinédine Zidane.

L’organisme fonctionne comme ça : d’abord s’occuper de ne pas mourir, puis ensuite de la performance.

Pour sa part et bien malgré lui, le footballeur qui doit répéter ses gammes sous la canicule va voir ses performances se dégrader de manière naturelle. Mais pour la bonne cause, puisqu’il s’agit de raisons vitales. On lui pardonnerait presque la diminution du nombre de courses que la canicule engendre systématiquement. « Si on a chaud, l’organisme va se concentrer sur le fait d’évacuer la chaleur. Donc au lieu d’envoyer un maximum de sang vers les muscles, il va en envoyer vers la peau, notamment pour mieux thermoréguler et éviter de passer en surchauffe, explique le Dr Guiu. Il y a clairement un impact négatif sur la performance, et ce quel que soit le sport. L’organisme fonctionne comme ça : d’abord s’occuper de ne pas mourir, puis ensuite de la performance. »

Ça repart comme sous Quarante

Mike Horn ne pourra que plussoyer : physiquement, il est inévitable que l’organisme soit préparé à jouer sous des températures insupportables. « Il faut se familiariser à la chaleur en amont. À l’entraînement, on met l’organisme dans des conditions un peu plus difficiles qu’elles ne le seront en match. S’entraîner sous la chaleur, ça a du sens à condition de bien se préparer, bien s’hydrater avant. Si l’arbitre siffle la pause fraîcheur à la 25e minute, il faut que l’organisme soit prêt à passer 25 minutes sans boire », détaille Grégory Dupont. Les fortes chaleurs contraignent également les sportifs à un régime alimentaire pour limiter les dégâts. « Il faut éviter ce qui est excitant et stimulant : caféine, boissons énergisantes… Ce sont des produits qui augmentent le métabolisme, donc augmentent la production d’énergie, donc augmentent la chaleur », prévient Renaud Guiu. Et puisque la technique, c’est fantastique, plusieurs objets spécifiques permettent d’optimiser la régulation de la température corporelle. « Il existe des vêtements techniques qui permettent d’être sec rapidement si le sportif est trempé. S’il est trempé avec un T-shirt en coton, il thermorégulera moins bien qu’avec un vêtement technique. Il y a aussi plein de systèmes de refroidissement, des gilets de refroidissement par exemple », explique le médecin du sport. Dommage que la bonne vieille casquette à la Oliver Kahn n’y trouve pas sa place.

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