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À Palerme, c’est la crise

Alexandre Pauwels
À Palerme, c’est la crise

Acteur incontournable des derniers championnats italiens, Palerme s’est essoufflé la saison passée et commence sa nouvelle campagne sur les mêmes bases. La raison est simple : l’ingérence totale au sein du club, dirigé par un dictateur sans ligne de conduite. Décryptage.

« Bougez-vous, ou on vous pètera les os. » Ce message amical, tagué récemment sur les murs du centre d’entraînement de Boccadifalco, était adressé aux joueurs de Palerme. L’œuvre de tifosi en colère, qui n’en peuvent plus de voir leur club sombrer d’année en année. Car c’est bien ce qui se passe. De fait, Palerme ne présente cette saison aucun objectif, possède un effectif renouvelé à plus de 50% et a démarré de la pire des manières, par deux claques, face au Napoli et la Lazio (3-0 dans les deux cas). Ok, ça ne fait que deux journées. Mais ça sent déjà le soufre. 16e l’an passé avec une formation bien meilleure, le club ne rassure pas quant à son avenir, bien au contraire. La faute à un homme, surtout : Maurizio Zamparini. Un mec qui contrôle tout dans son club et part chaque été dans des délires incompréhensibles. Des délires qui pourraient, cette fois, coûter très cher en fin de saison.

La décadence d’un président

Pourtant, Maurizio Zamparini n’a pas toujours été un méchant. Lorsqu’il rachète la société à Franco Sensi en 2002, cela fait quasiment 30 ans que Palerme n’a pas entrevu l’élite italienne. La montée, chose que le néo-président ne mettra qu’un an à obtenir. Un investissement conséquent, un exploit. Ce qui lui accorde, encore aujourd’hui, une cote de popularité satisfaisante auprès d’une partie des supporters. Et pourtant, il n’y a plus vraiment de raison de le soutenir, désormais. Car après trois premières campagnes plus que satisfaisantes en Serie A (Palerme joue le haut de tableau et flirte souvent avec la Champions), Zamparini décide de changer de cycle à la fin de la saison 2007/2008. Exit, donc, des joueurs aussi importants que Cristian Zaccardo, Andrea Barzagli ou Amauri. Jusqu’à cet été-là, les cadres avaient toujours été remplacés (on parle des Grosso, Toni, Barone…). Pour la première fois, ce n’est pas le cas. Sa politique de recrutement change du tout au tout, et il commence à importer massivement du latino dans son effectif. Peu de ces « recrues » réussiront. Javier Pastore et Edinson Cavani, peut-être. Du reste, la tactique mercato de Zamparini ne changera plus. Tous les étés, les tifosi assistent, incrédules, à la vente de leurs meilleurs éléments. Durant cette intersaison, Balzaretti, Viviano, Silvestre et Migliaccio s’en sont allés. Leurs remplaçants ? Des jeunes, des Sud-Américains, des joueurs déprimés. Pas de quoi s’enthousiasmer. D’autant que le capitaine et meilleur joueur Fabrizio Miccoli était également à deux doigts de quitter le club, pour s’engager à l’Al-Nasr. Voilà le topo. Zamparini gère son recrutement comme il le souhaite, et sa tactique ne paye clairement pas. Mais s’il n’y avait que ça, encore…

Parce que Zamparini, c’est aussi une gestion des troupes étrange. 40 entraîneurs « consommés » depuis ses débuts dans le football, en 1987 à Venise. Avec parfois des rappels inattendus, comme les cas Francesco Guidolin ou Delio Rossi. Avec de tels bouleversements, pas étonnant que les joueurs ne s’y retrouvent pas. Et de toute façon, si quelqu’un n’est pas content, la solution Zampa est simple : dehors. Ce n’est pas Cristian Panucci, éphémère directeur technique la saison passée, qui dira le contraire. De telle sorte qu’aujourd’hui, on peut avoir l’impression que le président tient son club en otage, et que seul un putsch pourrait le déloger.

Une crise à tous les niveaux

Faut-il encore en rajouter ? Bah, on peut, oui. Février 2012, le président palermitain annonce un projet d’investissement de l’Inde et de pays du Moyen-Orient, mystérieux cheikhs à l’appui en conférence de presse. Une première en Italie, quoi. Et surtout, le moyen d’injecter 200 millions d’euros dans les caisses du club et de lutter pour le Scudetto à court terme. Le genre d’annonce qui fait rêver. Six mois plus tard pourtant, Zampa déclare que la situation avec les investisseurs est en stand-by. Selon lui, « ce qui arrive au football italien a bloqué les négociations » . Ça tient la route. Mais certains tifosi, tellement déçus, préfèrent encore croire que leur président a payé des acteurs, ce jour de février, pour faire croire à une arrivée de cheikhs richissimes. Toujours est-il que le blocage de ce projet en remet un autre en question, à savoir la construction d’un nouveau stade. Un projet de longue date à Palerme, mais qui nécessite 400 millions d’euros. Somme que peu de personnes honnêtes possèdent sur l’île.

Et quitte à parler gros sous, on peut également élargir le sujet, pour mieux y revenir. Parce que Palerme, la ville, accuse une dette de 500 millions d’euros (la Sicile a un trou de 5 milliards, ce qui en fait la « Grèce de l’Italie » selon les spécialistes). « À cause du mélange explosif du désespoir de nombreuses familles et de la mainmise de la criminalité organisée, une guerre civile pourrait même éclater » , assurait en juin dernier Leoluca Orlando, maire de la ville. Un élément qui peut aussi expliquer le vide dans les travées du Stadio Renzo Barbera : seulement 9 230 abonnements ont été souscrits cette année. 25 000 de moins qu’il y a huit ans, lorsque le club remontait dans l’élite. Conséquence logique, les tifosi, qui galèrent au quotidien et attendent un réconfort le week-end, en ont marre de voir 11 bras cassés se faire allumer à la première occasion. Compréhensible. Malheureusement, on voit mal comment la situation pourrait changer, avec ce cercle vicieux. L’avenir n’est pas tout rose, c’est le moins que l’on puisse dire.

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Alexandre Pauwels

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