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À Milan, quand Ibra va, tout va
Zlatan Ibrahimović a beaucoup fait patienter l’AC Milan cet été avant de finalement prolonger son contrat pour un an et 7 millions d’euros annuels net. Les dirigeants milanais se sont sans doute montrés très inspirés de céder aux caprices de la star suédoise qui aura 39 ans le 3 octobre prochain. Car à Milan, encore plus qu’ailleurs, quand Ibra va, tout va...
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Si l’expression se révèle très souvent justifiée dans la vie de tous les jours, elle est bien souvent mise à mal en football. L’AC Milan est d’ailleurs bien placé pour en parler. Que ce soit sur le terrain avec Kaká et Shevchenko ou sur le banc avec Seedorf, Inzaghi et Gattuso, les anciennes gloires milanaises se sont toutes cassé les dents lors de leur second passage en Lombardie. Oui, mais voilà, Zlatan Ibrahimović est différent. Pourtant, à son retour en janvier dernier, peu imaginaient le Suédois sortir l’autrefois Grand Milan de sa torpeur. Il faut dire que malgré quelques highlights de ses exploits en MLS, on pensait déjà le Z en pré-retraite. C’était bien mal connaître l’animal. Car si Ibra n’a certes pas – encore – réussi à ramener le Milan en Ligue des champions, il a totalement transfiguré le club lombard.
Le Benjamin Button suédois
À bientôt 39 ans, Ibrahimović est la pierre angulaire du renouveau milanais et du jeu de Massimo Pioli de manière générale. Ce dernier, qui doit pour beaucoup son maintien sur le banc au Suédois, a d’ailleurs dû passer de longues nuits cet été en attendant sa prolongation. « Zlatan est un immense professionnel. C’est le point de référence de l’équipe et le repère pour ses coéquipiers, notamment les plus jeunes », confiait ainsi le coach des Rossoneri. Ce qui sonnait alors tout autant comme une évidence que comme une prière à ses dirigeants de signer un gros chèque à Zlatan et Mino Raiola, alors en pleine campagne marketing sur Instagram.
Une fois le boardinglombard convaincu, Paolo Maldini pouvait savourer et balayer les doutes : « Ibra est un grand champion et il le sera toujours. Il est également conscient d’avoir 38 ans, mais nous ne vieillissons pas tous de la même manière. J’ai par exemple gagné ma dernière Ligue des champions à 39 ans en étant élu meilleur défenseur de la compétition. » L’AC Milan n’en est pas encore là évidemment, mais Zlatan fait indéniablement encore la différence. Après 11 buts en 20 matchs la saison dernière, le Suédois a repris sur des bases élevées. Un but en qualification de Ligue Europa face aux modestes Irlandais de Shamrock Rovers puis un doublé à San Siro – ce qui ne lui était plus arrivé depuis mars 2012 ! – face à Bologne pour ouvrir la saison milanaise en Serie A. Alors le Z, increvable ?
« Nous devons gagner quelque chose »
Les anciens canonniers de Serie A sont en tout cas unanimes ou presque. Pour Christian Vieri, Zlatan marquera au moins 20 buts cette saison. « C’est un fuoriclasse. Il est dévastateur. Peu importe comment, il marque et marquera toujours. » Ce que Nicola Amoruso explique par les caractéristiques physiques du Z : « Avoir un physique comme le sien permet de moins courir tout en restant décisif. » Et ce n’est pas Andrei Shevchenko qui les contredira : « Je le garderais à vie à Milan. Ces derniers mois, il a fait ce qu’on attendait de lui, et montré la voie à ses coéquipiers. Ibra répond toujours présent sur le terrain. » Avec respectivement 142, 113 et 127 buts en Serie A, les trois bombers savent plus ou moins de quoi ils parlent.
Quant au principal intéressé, comme à son habitude, il ne se contente pas des accessits : « Je suis revenu pour ramener Milan au niveau où il doit être », assénait-il ainsi le 31 août dernier après avoir paraphé son nouveau contrat. « Les six derniers mois que nous avons fait ont démontré que nous pouvons atteindre certains objectifs. Mais nous ne devons pas oublier que nous n’avons rien gagné. Dans ma tête, l’objectif est toujours de gagner quelque chose. Cette saison, nous devons gagner quelque chose. » Avec Zlatan, Milan se prend à nouveau à rêver, dix ans après son dernier Scudetto. Et si le Z avait fini par rendre son âme au Diavolo?
Par Eric Marinelli