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OM : nouveau système pour une nouvelle vie
Depuis deux matchs, Roberto De Zerbi a adopté un nouveau dispositif, plus équilibré et plus pragmatique, qui a déjà porté ses fruits et amélioré le rendement offensif de l’Olympique de Marseille. Mais qui a aussi confirmé les débuts délicats de plusieurs recrues estivales.
En voyant leur club recruter Roberto De Zerbi l’été dernier, les supporters de l’Olympique de Marseille s’attendaient certainement à un nouveau feu d’artifice, à l’image de ce qu’ils avaient pu connaître ces dernières années avec Marcelo Bielsa, Jorge Sampaoli ou Igor Tudor. S’il y a bien eu quelques pétards – la victoire à Brest (1-5) pour démarrer la saison ou l’exploit en infériorité numérique à Lyon (2-3) –, la patte de l’Italien s’est surtout matérialisée, depuis deux matchs, par un retour – réussi – vers plus de pragmatisme, avec un système de jeu plus équilibré et une remise en selle des éléments plus expérimentés. Le bouquet final attendra, mais grâce à ces modifications, l’OM peut déjà voir plus loin.
Une nouvelle recette après la trêve
Il y a un mois pile, le 8 novembre, ça grondait fort dans les travées du Vélodrome : battue par une équipe d’Auxerre simplement plus cohérente et efficace (1-3), Marseille lâchait des points à domicile pour la quatrième fois de la saison. S’ensuivait une conférence de presse agitée pour Roberto De Zerbi, qui lâchait ceci : « Ne me parlez pas de la deuxième place, ni de la troisième ou quatrième. Je viens ici pour donner quelque chose, pour transmettre, je vis pour quelque chose qui transcende le football. Si c’est moi le problème, je dois partir. L’argent, je m’en fous. »
Une remise en question était inévitable, et après la trêve internationale, Massilia a relevé la tête avec deux succès importants, à Lens (1-3) et face à Monaco (2-1). Ce dernier ressemblait à un tournant dans la saison de l’OM, avec le retour d’une souveraineté à domicile, qui plus est face à un concurrent direct. Cette rencontre a aussi validé une nouvelle recette déjà aperçue à Bollaert : un retour à trois défenseurs centraux (Geoffrey Kondogbia, Leonardo Balerdi et Amir Murillo), le replacement de Luis Henrique en piston droit, un tandem Rongier-Højbjerg au milieu, ce qui permet à Adrien Rabiot d’être plus libre offensivement. Sans doute le signe que le stage commando sur les hauteurs de Mallemort n’a pas servi à rien.
Roberto désherbeur
Pour autant, la vie n’est pas encore complètement rose du côté de la Commanderie, où De Zerbi n’est pas forcément satisfait de tout ce qu’il voit. Si Mason Greenwood (heureusement que Pablo Longoria ne lit pas la presse anglaise), Gerónimo Rulli et Pierre-Emile Højbjerg font partie des grandes réussites de l’intersaison marseillaise, il reste toujours de grandes interrogations sur l’intégration de certaines recrues. La déception la plus importante s’appelle peut-être Lilian Brassier, qui n’a jamais retrouvé le niveau qu’il avait au Stade brestois et est complètement sorti des plans de RDZ, à l’image de sa non-convocation dans l’Artois il y a deux semaines. Un départ cet hiver est même déjà évoqué ; une hypothèse qui est aussi apparue pour Elye Wahi. L’ancien Lensois n’a claqué que deux buts depuis son arrivée, et a perdu sa place de titulaire au profit de Neal Maupay, déjà plus adopté par les supporters alors qu’il affiche le même total de réalisations. Pour Jonathan Rowe, dont les débuts ont été très prometteurs, le changement de système a été fatal, et l’Anglais n’a joué que dix minutes sur les deux derniers matchs de l’OM.
Il en faudra donc bien plus de la part des nouvelles recrues pour renverser la table. « Il faut aussi faire en sorte que tous les joueurs soient concernés. Rongier n’avait pas joué et ensuite il a joué à Lens, où il a fait un match énorme. Après, ce n’est pas tant moi qui choisis, c’est lui qui me pousse à faire mes choix. Et même ceux qui jouent peu en ce moment doivent faire la même chose. Je pense à (Quentin) Merlin, Wahi également, Brassier, (Derek) Cornelius… Ceux qui me montrent qu’ils sont meilleurs que ceux qui jouent, je changerai d’avis. […] Je les embrasse, je leur fais sentir qu’ils sont importants et ensuite, s’ils ne jouent pas, c’est parce que j’estime que d’autres joueurs, à ce moment-là, sont meilleurs. Mais ce n’est pas pour leur faire du mal », a lâché De Zerbi à propos de ses remplaçants, ce vendredi face à la presse. Et pourquoi pas ce dimanche, à Geoffroy-Guichard ?
Par Alexandre Lejeune