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- Manchester City-RB Leipzig (6-3)
À Manchester City, Nkunku frappe trois fois
Auteur d’un triplé face à Manchester City et malgré une lourde défaite (6-3), Christopher Nkunku a rayonné en cette première journée de Ligue des champions et prouvé une nouvelle fois son importance au sein du RB Leipzig.
Est-il possible d’inscrire un triplé, mais de repartir avec la mine des mauvais soirs ? La réponse se trouve au bout des crampons de Christopher Nkunku, 23 ans. Face à Manchester City, l’ancien milieu de terrain du PSG a surnagé au milieu des vagues anglaises, devenant le premier joueur du RasenBallsport à inscrire un triplé en Ligue des champions. Positionné à droite en soutien d’André Silva, il a d’abord été à la réception d’une excellente remise de la tête de Nordi Mukiele, qu’il prolonge à son tour de la caboche dans le petit filet d’Ederson. La suite est quasiment du même acabit. Étrangement démarqué entre les géants Nathan Aké et Rúben Dias, Nkunku prend les devants et s’élève de nouveau, du haut de son mètre 75 au premier poteau, ramenant les siens à hauteur. Enfin, c’est en pur bomber, et à bout portant, qu’il vient croiser l’offrande de Yussuf Poulsen. Ses coéquipiers n’en prendront malheureusement pas exemple.
La panoplie est complète, malgré la lourdeur du score, et vient rappeler l’importance d’un gamin qui semble passer sous les radars des honneurs qu’il doit, légitimement, recevoir. Car au-delà des buts, la performance de Christopher Nkunku est venue mettre en avant les qualités d’un joueur offensif moderne par excellence. Celles d’un garçon qui, en 81 minutes top chrono, a su inscrire trois réalisations sur ses trois seules tentatives (ce sont par ailleurs les trois frappes cadrées du RBL sur l’ensemble du match) et en ayant tâté le cuir à 32 reprises. Une efficacité probante dans les 25 mètres adverses, qui efface petit à petit le rendement du pourtant historique Emil Forsberg et du joyau annoncé, Dominik Szoboszlai.
Loin de Paris
« Contre une équipe comme Manchester City, la moindre erreur se paie cash. Il faut qu’on apprenne à se montrer plus incisifs, car on sait marquer des buts et on l’a encore montré ce soir. Personnellement, je suis assez satisfait. » Si l’analyse de Christopher Nkunku après le match semble lucide et propre, elle traduit également une joie bien camouflée. Difficile en effet de retenir ses émotions quand on repart de Manchester en ayant collé trois pions à la troupe de Guardiola. Un spectacle un peu plus embelli par sa portée symbolique. Il faut dire que le dernier joueur auteur de pareil exploit face aux Skyblues se nomme Lionel Messi, un soir d’octobre 2016 et de victoire au Camp Nou (4-0).
L’histoire est belle, mais surtout paradoxale. À quelques centaines de kilomètres de là, la Pulga et le PSG se sont effectivement embourbés dans le piège tendu par le Club Bruges (1-1), mettant en lumière le chantier attendant le club de la capitale et sa pléiade de stars mise en échec. Ce même club qui, il y un peu plus d’un an, a décidé d’entamer la braderie de ses jeunes formés localement, pour faire la part belle à des recrues dorées. Parmi les premiers débarqués, Nkunku est devenu aujourd’hui une tête d’affiche, un joueur à l’expérience européenne solide. Vendu pour environ 13 millions d’euros aux Roten Bullen à l’été 2019, le Titi parisien n’a donc pas tardé à justifier ce petit investissement. Ses 40 rencontres disputées chaque saison le prouvent et grossissent le bilan du Seine-et-Marnais, qui compte désormais faire de son nom une marque déposée. Et si c’était d’ailleurs la marque d’un buteur ?
Par Adel Bentaha