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À Lyon, les compteurs sont remis à zéro
Ce vendredi soir, à 21 heures, l’Olympique lyonnais va donner le coup d’envoi de la saison 2022-2023 de Ligue 1 en recevant l’AC Ajaccio au Groupama Stadium et ce avec bon nombre d’interrogations dans la tête. Privés d’Europe après un exercice manqué, les Gones et plus particulièrement leur coach, Peter Bosz, seront scrutés de très près. Et pour cause : le tacticien néerlandais n’a plus de marge de manœuvre.
Cette fois, plus d’excuse. Miraculeusement conservé à son poste d’entraineur il y a un mois et demi lors de la présentation officielle de John Textor, le nouvel actionnaire de l’Olympique lyonnais, Peter Bosz entame la saison 2022-2023 avec zéro crédit dans la poche. Les résultats désastreux de l’an passé (huitième de Ligue 1, expulsé dès les 32es de finale de la Coupe de France et humilié en quarts de finale de la Ligue Europa) pèsent encore dans toutes les têtes lyonnaises – y compris celle de Jean-Michel Aulas – et l’incertitude plane sur la capacité de l’entraineur néerlandais à guider un effectif compétitif – sur le papier – dans les hautes sphères de l’Hexagone. Alors, à l’aube d’affronter Ajaccio et de lancer ce nouvel exercice de Ligue 1, Bosz n’a qu’une seule option en main : gagner.
L’autoroute du bonheur ou la descente aux enfers ?
Un objectif certes à la portée de l’OL pour la réception de l’ACA mais également pour le reste de la saison. Lors de la présentation officielle de Textor, ce dernier martelait que l’OL allait se renforcer et viser haut. « On veut gagner des championnats, Jean-Michel veut revenir sur la scène européenne et gagner. Je veux également gagner la Ligue des champions », précisait même Textor. Des propos qui, de prime abord, paraissent banals mais ont finalement été accompagnés d’actes, quand bien même l’actuel propriétaire de Botafogo n’a pas encore fait gonfler le budget transfert : Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso, deux internationaux formés au club, sont revenus, Tetê prolonge son séjour sur les bords du Rhône, Johann Lepenant va se faire les dents dans un grand club alors que Nicolás Tagliafico vient combler le vide dans le couloir gauche. Ajoutez-y une prolongation de contrat de Maxence Caqueret et celle – en bonne voie – de Rayan Cherki et vous obtenez un Peter Bosz enfin satisfait des outils qui lui sont fournis, à l’exception près d’un numéro 6 encore espéré d’ici la fin du mois, d’autant que les rares satisfactions de la saison dernière (Anthony Lopes, Castello Lukeba, Lucas Paquetá, Moussa Dembélé) sont toujours en place à l’heure de démarrer la nouvelle saison.
De quoi nourrir des ambitions, dont une principale : retrouver, a minima, le podium de Ligue 1. « On est conscient de l’attente des supporters, mais ils ont aussi l’espoir, avouait même Bosz en conférence de presse mercredi. On l’a senti aux entraînements qui étaient pleins. On va tout faire pour faire mieux. » Sans compétition européenne, une « aubaine », le technicien de 58 ans va pouvoir déployer son système tactique très énergivore sans pour autant pousser à l’épuisement ses joueurs, tout en s’appuyant sur une rotation d’effectif intéressante, même si des départs (Paquetá, Dembélé, Boateng, Aouar) restent possibles d’ici la fin du mercato. Pour faciliter les choses, l’OL dispose d’un calendrier favorable puisque sur les six premières journées, il reçoit donc Ajaccio mais aussi Troyes, Auxerre et Angers, tandis qu’il fera le déplacement à Lorient et Reims. « Il y a toujours des surprises en début de championnat, tenait néanmoins à rappeler Bosz. Quand on regarde notre saison dernière, on a perdu beaucoup de points contre les petits clubs. Je veux que les joueurs soient 100% concentrés. » D’autant que Lyon n’a quasiment pas comblé sa principale lacune : le secteur défensif.
La parole est à la défense
Malgré l’éclosion de Castello Lukeba, dont la confirmation est attendue cette saison, l’OL a souvent touché du doigt le ridicule sur les phases défensives l’an passé. Pour autant, les mouvements sur la ligne arrières n’ont pas affolé les compteurs cet été. Certes, Léo Dubois a fait ses valises pour rejoindre Galatasaray. Ce qu’il reste de Jérôme Boateng est encore dans l’effectif, Tagliafico ainsi que Malo Gusto ne sont pas des assurances tous risques défensivement – le jeune latéral droit ne disposant même pas de doublure de métier – et Lukeba devrait être accompagné en charnière par Thiago Mendes, passé d’indésirable à défenseur central « rookie » en moins d’un an, en attendant d’évaluer le niveau de Sinaly Diomandé après sa longue absence. D’ailleurs, les matchs de préparation, dont les performances irrégulières (quatre victoires, un nul et trois défaites) s’expliquent en partie par le contexte de présaison, ont malgré tout remis un coup de projecteur (dix-sept pions en huit matchs) sur ce secteur si fragile depuis la prise de poste de Bosz. Alors ce vendredi, l’OL a tout intérêt à démarrer pied au plancher face à Ajaccio. Autrement, l’affaire pourrait vite se corser au point qu’un mois d’août à l’envers pourrait acter la fin de l’ère Bosz.
Par Fabien Gelinat