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- France-Islande (2-2)
À l’Ouest, rien pour les nouveaux
Face à l’Islande, seconds couteaux et revenants étaient attendus au tournant. Mais plutôt que d’offrir de nouvelles alternatives à Didier Deschamps, Thauvin, Dembélé, Kimpembe et Digne ont surtout montré que l’équipe de France s’est constituée sur un onze fort qui sera difficile à bouger.
Ils s’attendaient à être dans la liste avant le Mondial ou à bénéficier de plus de temps de jeu en Russie. Et pendant que les titulaires portaient l’équipe de France sur le toit du monde, eux pouvaient avoir le sentiment d’avoir raté le train. Mais alors qu’on dit qu’il ne passe jamais deux fois, celui-ci s’était pourtant repointé à Guingamp. L’occasion pour Ousmane Dembélé, Florian Thauvin, Presnel Kimpembe ou Lucas Digne de montrer qu’ils auraient pu également briller le 15 juillet dernier au stade Loujniki. La repentance après les interrogations. « Ma plus grande incompréhension, c’est par rapport aux critères de temps de jeu, ressassait le latéral d’Everton dans les colonnes de L’Équipe. Quand on a dit que je n’en avais pas assez alors que Benjamin Mendy n’en avait pas non plus, je n’ai pas compris. Mais comme je l’ai déjà dit, ce sont des choix du coach. Je les respecte totalement.(…)À moi de poser des problèmes au coach quand il fait sa sélection pour m’appeler. » Mais après ce nul bien fade acquis dans les derniers instants face à l’Islande (2-2), Didier Deschamps ne devrait pas passer des nuits trop agitées.
Des seconds couteaux mal aiguisés
Un sommeil reposant qui ne sera pas forcément de bon augure pour le sélectionneur. Alors qu’il postulait un rôle de douzième homme, voire de potentiel titulaire au matin de la Coupe du monde, Ousmane Dembélé a finalement vu Blaise Matuidi s’imposer pour apporter plus de stabilité à cette équipe. Le milieu de la Juve laissé au repos, l’ailier de Barcelone a produit une prestation plus que décevante. Des coups du foulard pas des plus appropriés face à une défense aussi rugueuse que celle des Scandinaves, des crochets à la pelle pour, finalement, ne produire qu’un face-à-face manqué face à Rúnarsson et une frappe dans les tribunes. Mais ce n’est rien comparé à la soirée de Florian Thauvin. Le Marseillais a mis 50 bonnes minutes avant de s’acclimater à l’intensité du match, perdant balle sur balle et revenant systématiquement sur son pied gauche pour tenter son enroulée fétiche – une seule s’avéra dangereuse au retour des vestiaires. Trop mollasson, trop prévisible, trop lent. Bref, pas au niveau des attentes.
Presnel Kimpembe jouait lui aussi avec un poids sur ses épaules : celui de montrer que du haut de ses bonnes prestations avec le PSG, il pouvait rêver mieux qu’un statut de remplaçant en Bleu. Umtiti blessé, le défenseur parisien a effectué quelques interventions tranchantes, mais a surtout brillé par deux erreurs entraînant les buts islandais. Sur le premier, il se fait déposséder du ballon par Finnbogason, avant d’implorer une faute. Ce qui n’empêchera par Bjarnason d’ouvrir le score. Sur le second, c’est lui qui lâche dans les airs Árnason. Quant à Lucas Digne, s’il a apporté quelques centres intéressants, il a manqué de régularité et de justesse pour montrer qu’il pouvait apporter autant qu’un Lucas Hernández, du moins dans l’intensité.
Ndombele pour tout secouer
Après cet amical, les Bleus savent qu’ils ne peuvent pas seulement se reposer sur leurs lauriers. Pendant quatre ans, ils rencontreront des sélections qui voudront se payer la tête du champion du monde. L’Islande était si proche de faire le coup. Mais si même les remplaçants ne peuvent pas mettre les titulaires en danger, leur faire comprendre que leur place doit se mériter, c’est là qu’un problème peut se poser. Seule éclaircie dans ce panorama : l’entrée de Tanguy Ndombele. Revenant sur les terres de son club formateur, là où il n’a pas su percer, le Lyonnais avait la dalle. Et les vingt minutes dont il a bénéficié n’ont été faites que de percussions, de verticalité et de tentatives d’intégration à un collectif. Une première qui prouve à ceux qui étaient jusqu’ici sur un strapontin qu’ils peuvent se faire sauter par des types qui ne sont même pas encore à la porte des Bleus. Peut-être le stimuli qu’il fallait pour réveiller tout ce petit monde.
Par Mathieu Rollinger, à Guingamp