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À Lorient, est-ce dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ?

Par Aymeric Le Gall
À Lorient, est-ce dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ?

Après un début de saison plus que préoccupant, le FC Lorient a fait un strike en signant coup sur coup trois anciens tauliers du club. Ciani, Mvuemba et Aliadière ont ainsi de nouveau posé leurs valises dans le Morbihan, mais pour quel résultat ? Tentative de réponse.

En cette fin d’été 2016 dans la rade de Lorient, alors que les touristes profitent paisiblement de leurs derniers jours de vacances, le FCL, lui, n’a déjà plus du tout la tête au farniente. Après un mois d’août cata ponctué par trois défaites en autant de matchs de championnat, à Caen (3-2), contre Bastia (0-3) et à Marseille (2-0), les Merlus sont déjà bringuebalés par de puissants courants qui les poussent au large du classement de Ligue 1. Comme si cette météo sportive capricieuse ne suffisait pas, le club breton a dû faire face à deux nouveaux couacs de taille avec la suspension XXL de Benjamin Jeannot (10 matchs fermes) après sa bousculade sur l’arbitre Amaury Delerue contre Bastia et le départ de Didier Ndong lors des dernières heures du mercato estival. Sans parler de la blessure de Lindsay Rose, qui n’arrange rien aux affaires de Sylvain Ripoll et de sa poiscaille. Alors, face à ce torrent d’emmerdements, les dirigeants lorientais ont dû parer au plus pressé en écopant la barque avec les moyen du bord. C’est ainsi que le club a vu débarquer quasiment coup sur coup trois visages bien connus dans la région. Arnold Mvuemba (trente et un ans) et Michaël Ciani (trente-deux ans) d’abord, Jérémie Aliadière (trente-trois ans) ensuite. Pour ce trio d’anciens, ce retour au bercail était presque inespéré, puisque tous étaient jusque-là sans contrat après avoir vu leurs baux respectifs non reconduits au terme de leurs expériences lyonnaise, espagnole et qatarienne. Mais la réciproque est-elle vraie ? La question peut se poser.

La traversée du désert de Ciani

Michaël Ciani et Arnold Mvuemba, qui s’entraînaient avec les Merlus depuis le début du mois de septembre sans avoir paraphé le moindre contrat, ont finalement jeté l’ancre dans le club qui les a vus évoluer de 2006 à 2009 pour l’un, de 2009 à 2012 pour l’autre. Le contexte du moment a rendu ces deux signatures finalement assez logiques. Avec l’absence de Lindsay Rose pour une durée initialement évaluée entre trois et six semaines et le départ de Didier Ndong pour la modique somme de 20 millions d’euros à Sunderland (un transfert « plus important que celui d’Ousmane Dembélé de Rennes à Dortmund » , rappelait Loïc Féry à Ouest-France pour légitimer sa décision de le laisser filer), et alors que le mercato venait de fermer ses portes une semaine plus tôt, les solutions qui s’offraient aux Merlus n’étaient pas légion. Dès lors, dirigeants et membres du staff ont jugé que le retour de ces deux lascars n’étaient pas une si mauvaise opération que cela. Reste maintenant à savoir dans quel état de forme ils seront après des expériences mitigées pour l’un et l’autre ces dernières saisons.

Comparativement, la plus grosse interrogation est à chercher du côté de Ciani. Après trois saisons pleines chez les Girondins de Bordeaux (2009-2012), le défenseur en a vécu trois autres bien moins folichones en Italie, du côté de la Lazio (72 matchs, 2 buts), sans parler de l’an passé, où le joueur n’a quasiment pas joué avec l’Espanyol de Barcelone (5 matchs…), club dans lequel il avait atterri de justesse après un vrai-faux départ au Sporting Clube de Portugal. Tout cela ne pousse pas franchement à l’optimisme, même si, à trente-deux ans, Ciani n’a pas encore dit son dernier mot. Titularisé pour la première fois cette saison lors de la défaite (2-0) contre le promu nancéien au Moustoir, le Parisien de naissance ne fut pas exempt de tout reproche sur le premier but des Lorrains. Finalement, après avoir participé au premier succès de la saison des Bretons face à Lille (1-0), lors de la cinquième journée de L1, le grand gaillard a dû déclarer forfait pour le derby perdu de justesse contre Guingamp (1-0). Il faudra donc du temps pour dire si le rapatriement de Ciani à Lorient est à ranger du côté des bonnes idées. En attendant, l’expérience du bonhomme pourrait tout de même faire du bien à cet effectif en manque de confiance.

Mvuemba ok, Aliadière, wait and see

Pour Arnold Mvuemba, qui aura la charge de pallier le départ de Didier « La Frite » Ndong, le pari semble moins risqué sur le papier. Malgré des saisons en dents de scie sous le maillot de l’Olympique lyonnais (82 matchs joués entre 2012 et 2016), le joueur devrait apporter un plus au milieu du terrain grâce à de bonnes qualités de relayeur. Pour Christophe Le Roux, le directeur sportif lorientais, la signature de Mvuemba pour deux saisons est une vraie bonne nouvelle : « Nous connaissons parfaitement les qualités d’Arnold et nous savons ce qu’il va pouvoir nous apporter. C’est une arrivée qui nous ravit au plus haut point et nous espérons connaître de nombreux succès ensemble. » S’il retrouve la dose de confiance qu’il a un peu perdue en route à l’OL, il y a fort à parier que le joueur formé au Stade rennais aura un rôle important à jouer cette saison dans l’entrejeu lorientais.

Dernier cas et non des moindres, le retour de Jérémie Aliadière. Parmi ces trois come back post-mercato, c’est sans aucun doute celui qui s’inscrit le plus en pointillé. Et pour plusieurs raison. La première est sportive. Après avoir choisi de s’exiler au Qatar à trente et un ans, après un transfert à l’OM avorté à la dernière minute, Aliadière a aujourd’hui probablement plus de certitudes quant à la vitalité de son compte en banque qu’à sa capacité physique à redevenir un buteur efficace en Ligue 1. Sur ce point d’ailleurs, le joueur s’est montré parfaitement lucide lors d’une interview récemment accordée à So Foot : « Pour le Qatar, j’ai accepté une offre qui n’était pas refusable, on va dire. Je voulais tenter l’expérience et pouvoir me mettre financièrement à l’abri. Ayant vécu cette expérience et bien gagné ma vie, je suis désormais dans un autre état d’esprit.(…)Ce n’est pas le même niveau au Qatar qu’en Europe, on ne va pas se le cacher. Est-ce que je vais pouvoir retrouver mon niveau physique ? J’ai commencé l’entraînement, je suis un programme individuel. Il va falloir un peu de temps pour revenir. »

Ripoll dit « bof » , Féry dit « oui »

À côté de ça, l’autre interrogation qui accompagne le cas Aliadière est à chercher sur le plan du relationnel. Car si le joueur se dit heureux de retrouver un club qui l’a sorti du pétrin en 2011 après un an de chômage, on ne peut oublier le passif qui existe entre le joueur et le FCL. Alors qu’il sortait d’une saison 2012-2013 plutôt sexy avec les Merlus (15 buts en Ligue 1), le buteur avait choisi d’aller au bras de fer avec Lorient à l’inter-saison suivante, refusant même d’entrer en jeu lors d’un match amical contre Brest. N’ayant pas eu gain de cause (le FCL réclamait huit millions d’euros pour le lâcher, somme qu’il jugeait excessive), l’ex-Gunner avait finalement réalisé un exercice 2013-2014 bien moins convaincant que le précédent (8 buts inscrits seulement). Pour ne rien arranger, son retour chez les Merlus, qu’il a annoncé comme étant sa priorité s’il avait à revenir dans le championnat de France, a aussi été marqué par des dissensions en interne.

En effet, Ouest-France a évoqué ces derniers jours un désaccord entre le président Loïc Féry, qui est resté proche du joueur et était favorable à son retour, et le coach Sylvain Ripoll qui, lui, était clairement moins chaud. En conférence de presse après la victoire face à Lille, l’entraîneur au mulet n’y est pas allé par quatre chemins au moment d’évoquer cette affaire : « Je n’ai pas connaissance du fait que Jérémie soit sur le point d’arriver. Les dirigeants connaissent mon avis concernant ce sujet. » Difficile de faire plus clair, mais cela n’y a pourtant rien changé. Le père Ripoll a dû avaler la couleuvre sans broncher. Et si l’attaquant de trente-trois ans a déclaré avoir eu dès son arrivée « une super conversation avec le coach » , à l’heure actuelle les doutes ne sont pas encore entièrement levés. Qu’importe, vu la situation actuelle du club, dernier du championnat avec trois petits points, il est plus que jamais temps de croire que c’est effectivement dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures.

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