- C1
- 3e tour préliminaire
- Panathinaïkos-OM
À l’OM, la nouvelle guerre du milieu
Alors que l’OM version Marcelino va disputer son premier match officiel ce mercredi, face au Panathinaïkos, le coach espagnol va devoir trancher au milieu de terrain. Avec l’arrivée de Geoffrey Kondogbia et le changement de système, les cartes sont redistribuées.
Comme souvent ces dernières années, toutes les certitudes ont volé en éclat cet été du côté de la Commanderie. Après le départ d’Igor Tudor, l’OM a été contraint, une nouvelle fois, de changer d’entraîneur à l’aube d’une nouvelle saison, malgré un exercice précédent réussi. Cette fois, Pablo Longoria a jeté son dévolu sur Marcelino. Après les révolutions Sampaoli et Tudor, c’est un retour au 4-4-2 inamovible qui s’annonce sous la houlette de l’Espagnol, qui va donc devoir trancher au milieu de terrain, avec cinq hommes à sa disposition, tous titulaires en puissance.
Kondogbia-Veretout : une longueur d’avance
Sur la pelouse du Panathinkaïkos, équipe peu spectaculaire mais difficile à manier (et qui n’a rien à perdre sur ce troisième tour de C1, contrairement à l’OM), l’identité des deux hommes choisis par Marcelino sera scrutée de près. Avec quatre joueurs offensifs alignés d’entrée, l’Espagnol sait qu’il doit miser sur deux joueurs solides au milieu de terrain, capables de combler les brèches à eux seuls, devant les quatre défenseurs. « Ce qui est sûr, c’est qu’il veut deux milieux de position », avait expliqué Geoffrey Kondogbia à L’Équipe cet été. Arrivé en juin à Marseille, le Centrafricain part avec une longueur d’avance sur ses nouveaux coéquipiers. Les efforts financiers consentis par le club pour le débaucher de l’Atlético de Madrid le prouvent, mais c’est surtout son passé récent sous les ordres de Marcelino à Valence (2018-2019) qui en fait le premier nom coché par l’Espagnol sur la feuille de match.
Pour le dernier amical de la préparation face au Bayer Leverkusen, qui devait servir de répétition générale pour l’OM à une semaine du troisième tour aller de Ligue des champions, Geoffrey Kondogbia était titulaire, comme attendu. À ses côtés, Marcelino avait opté pour Jordan Veretout. Expérimenté, fiable et besogneux, l’international français coche toutes les cases et a tout pour être le deuxième homme de ce milieu de terrain, attendu d’avantage pour les tâches de l’ombre que pour créer des décalages offensivement. À l’instant T, c’est donc cette paire qui part avec une longueur d’avance, mais cette nouvelle hiérarchie pourrait vite être bousculée.
D’abord, parce que Valentin Rongier n’a pas franchement l’intention de quitter l’OM. À 28 ans, et bien que pisté par plusieurs écuries anglaises, l’ancien Nantais est un capitaine abandonné en ce début de saison. Son brassard pèse semble-t-il peu dans l’esprit de Marcelino qui, comme Sampaoli ou Tudor avant lui, n’en a pas fait un taulier dès sa prise de fonction. Mais, on le sait, Valentin Rongier adore renverser la table en silence, et s’imposer petit à petit comme un rouage indispensable. Y parviendra-t-il une nouvelle fois cette saison ? Son entrée face au Bayer Leverkusen a tout pour laisser croire que oui. D’autant que la direction phocéenne ne semble pas pressée de le vendre, à deux ans de la fin de son contrat, au contraire de Mattéo Guendouzi.
Gueye en trouble-fête… pour plus tard
À 24 ans, ce dernier dispose lui aussi d’une belle cote en Angleterre, même si les offres tardent à tomber sur le bureau de Pablo Longoria. L’OM a pourtant mandaté des agents pour trouver un point de chute à celui qui, avant l’annonce du départ de Tudor, n’avait pas caché ses états d’âme après son déclassement la saison dernière. Homme clé sous Sampaoli, Guendouzi a vu son statut s’effriter la saison dernière, bloqué par la paire « Rongetout », si précieuse dans la belle saison marseillaise, et sécurité nécessaire pour l’abordage prôné par Tudor. Connu pour son caractère plus affirmé que celui de Rongier, bien qu’irréprochable depuis son arrivée à l’OM, Guendouzi aura sans doute moins de patience si une nouvelle saison sur le banc se profile.
D’autant qu’un autre invité pourrait venir bousculer la hiérarchie : Pape Gueye. Plutôt décevant depuis son arrivée à l’OM, le Sénégalais est un autre joueur depuis son retour de Séville, où il a passé les six derniers mois. « Son retour de prêt lui a fait beaucoup de bien. C’est un joueur avec un niveau différent, en termes de personnalité, de puissance, de poids dans le jeu. Durant la préparation, il a montré un très haut niveau. Il est devenu important pour nous », a d’ailleurs salué Pablo Longoria cet été. Pour l’instant, Marcelino ne peut toutefois pas compter sur l’ancien Havrais, suspendu quatre mois par le TAS. Rendu difficilement vendable à cause de cette sanction, Pape Gueye reviendra donc forcément dans la rotation à un moment donné.
D’après ce qu’il a montré durant la préparation estivale, le Sénégalais aura sa carte à jouer dans ce milieu de terrain phocéen, tandis que voir Azzedine Ounahi à ce poste ne relève pas de l’hérésie, même si le Marocain est plus attendu sur un côté cette saison par Marcelino. Ce qui est sûr, c’est que le technicien espagnol va devoir faire preuve de diplomatie pour ménager les égos de tout le monde, alors qu’il aura besoin de chacun dans une saison longue, où l’OM sera ambitieux sur tous les tableaux. Une saison conditionnée par la première sortie officielle des Marseillais ce mercredi, à Athènes, face au Panathinaïkos. Car attirer des grands noms et s’offrir des problèmes de riche au milieu de terrain ne suffit pas à changer de dimension. En revanche, passer sans encombres ce troisième tour préliminaire puis le barrage – ce que seul Monaco a fait, une fois, depuis dix ans – prouverait que si l’OM s’est donné les moyens, c’est parce que le club retrouve de l’ambition.
Par Adrien Hémard-Dohain