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Bleus : la quête sans images

Par Maxime Brigand

Qualifiés au bout de la nuit et d’une séance de tirs au but maîtrisée face au Portugal, les Bleus de Didier Deschamps ont, malgré tout, encore montré un bien triste spectacle pour atteindre le dernier carré de l’Euro. Question : et si tout s’était arrêté, que serait-il resté ?

Bleus : la quête sans images

Jeudi après-midi, dans une salle de presse de Hambourg, Didier Deschamps, qui s’amuse du haut de ses douze ans de vie de sélectionneur à jongler entre le taquin et l’acerbe depuis le début de cet Euro allemand, s’est mis à rire généreusement, entraînant dans son sillage une partie des présents. La raison, la voilà : « Oui, je vous confirme que les critiques me glissent dessus. On a un engouement populaire qui est là, quoi qu’on puisse en penser. Évidemment que des gens peuvent être moins contents, mais je n’ai vu que des gens heureux après le dernier match. C’est plus emballant de gagner 5-4, mais ce n’est pas toujours le football de gagner 5-4. Après, les critiques ont toujours fait partie de mon quotidien, et aujourd’hui, ça ne m’empêche pas de bien vivre, sereinement et tranquillement. » Depuis le temps, on connaît la musique : tant que le train bleu avance, pourquoi serait-on autorisé à questionner la façon dont il le fait ? Et ainsi, pourquoi faudrait-il, encore et toujours, débattre du style de jeu de l’équipe de France après cette soirée de quart de finale, qui l’aura vu écarter le Portugal au bout de la séance de tirs au but et offrir, enfin, un petit morceau d’émotions à grignoter à ses supporters ? Peut-être pour ça : si tout s’était arrêté vendredi soir, au bout d’un parcours qui aurait vu les Bleus sortir de scène sans le moindre but inscrit dans le jeu et rendre une nouvelle copie collective peu emballante, notamment de la part des deux phares habituels de la bande (Kylian Mbappé et Antoine Griezmann), que serait-il resté derrière eux ? Sans doute rien, pas la moindre trace, et ce constat est forcément un bout ennuyeux, alors que l’équipe de France va de nouveau débarquer dans un dernier carré international, mardi, face à une Espagne amoindrie.

Pas de souvenirs, peu d’images

Avant ce quart de finale, les hommes d’un Didier Deschamps dans ses eaux habituelles n’avaient réussi à faire briller les yeux de personne, et après certainement pas beaucoup plus, mais il y a fort à parier que le sélectionneur tricolore et ses soldats s’en fichent pas mal, d’autant plus en plein cœur d’une phase finale de tournoi majeur qui récompense, bien souvent, les rigoureux plus que les audacieux. Que faudra-t-il retenir, cette fois ? Quand même que le staff des Bleus avait choisi de miser sur une nouvelle animation – un 4-4-2 losange, qui a recalé Griezmann en 10, derrière Mbappé et Kolo Muani et juste devant Kanté et Camavinga, qui ont échangé leur position après une trentaine de minutes de jeu (le Madrilène est passé à droite de Tchouaméni, de façon à pouvoir potentiellement mieux trouver Theo Hernandez dans des zones plongeantes) – et que globalement, cette dernière a permis, au moins, de fermer à double tour le cœur du jeu et de ralentir le tempo de la rencontre. Durant la première période, le Portugal, qui a eu le ballon près de 60% du temps, a ainsi peiné à trouver des décalages, faisant décrocher très régulièrement Vitinha et Bruno Fernandes devant la deuxième ligne de pression française, ce qui a accumulé des hommes derrière le ballon et placé une équipe de France qui effraie tout le monde dans un certain confort pour défendre. En seconde, les choses se sont davantage ouvertes. Nuno Mendes s’est autorisé beaucoup plus d’envolées autour de Rafael Leão, Roberto Martínez a regardé son aile droite (Bernardo Silva, João Cancelo, Bruno Fernandes) pour enfin sortir ses tours, ce qui a même débouché sur une occasion énorme pour le meneur de Manchester United, quand Francisco Conceição a amené un certain jus. Et les Bleus, dans tout ça ?

On joue comme ça, ceux qui ne sont pas contents, ce n’est pas mon problème.

Ousmane Dembélé, contaminé

Ils ont regardé Saliba, Camavinga, Upamecano et Maignan boucher les trous tant bien que mal (les couvertures ont été, comme sur certaines situations face à la Belgique, parfois assez mal assurées) ; ils ont vu Kylian Mbappé revenir sans cesse sur son pied droit pour ne rien créer et peiner à faire la différence ; ils n’ont pas assez peuplé la surface pour couper les centres (oui, encore) ; et ils ont, surtout, encore été d’une drôle de faiblesse offensive, ce qui ne peut être mis que sur le dos des performances exceptionnelles de Pepe et Rúben Dias, même si ce dernier a notamment sorti du bout du pied une tentative en or de Kolo Muani après l’heure de jeu. L’entrée d’Ousmane Dembélé, couplée au retour du 4-3-3, aura eu le mérite d’amener, enfin, du dynamisme et quelques étincelles en transition, ce qu’on avait assez peu vu depuis le début de l’Euro. Le constat reste, malgré tout, le même : si on avait vu de belles séquences lors du match face aux Pays-Bas, elles n’étaient le fruit que de moments égarés et non de quelque chose de finement préparé, là où l’Espagne, que l’équipe de France s’apprête à retrouver, sait très bien où elle veut aller et comment elle veut y aller.

Alors voilà, on a le sentiment de se répéter et on se dit qu’il faut simplement accepter que si ce trip allemand se termine dans les cotillons, ce sera en ayant préservé nos battements cardiaques de la tachycardie, en ayant sorti les muscles et en ayant dessiné un parcours atypique, à la Paraguay 2011 ou à la Portugal 2016 (qui avait quand même marqué neuf fois en sept matchs). « On joue comme ça, ceux qui ne sont pas contents, ce n’est pas mon problème », a confessé Ousmane Dembélé, vendredi soir. On en demande sûrement trop, et le foot, qui ne peut être un sport raisonnable quand une équipe se retrouve en demi-finales d’un grand tournoi de la sorte, devrait certainement juste être regardé comme une affaire de combien plutôt qu’une affaire de bien. Beaucoup, d’ailleurs, se moquent de l’approche, tant qu’ils peuvent, au bout du bout, se renverser de la bière sur le bout du nez et ils n’ont certainement pas tort. Et peut-être même que c’est Aurélien Tchouaméni qui a raison, quand après le match, il dit : « On s’en fout de savoir si c’est mérité ou pas. On veut savourer. Tout n’est pas parfait offensivement et défensivement, c’est vrai. On se fait taper dessus, parfois à juste titre. Tout le monde peut parler, mais on ne va pas faire la fine bouche. On est en demies. » À jouer ce jeu-là, on peut cependant se brûler, car au monde du résultat roi, si ce dernier n’est plus là, il ne reste plus toujours d’images et rarement beaucoup de souvenirs. Ce sera tout l’enjeu, aussi, de la soirée de mardi.

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