- Ligue 1
- J9
- OM-RC Lens (0-1)
À Lens l’or, à Marseille le sang
Le naufrage continue à Marseille. Logiquement battus par des Lensois (0-1) auteurs d'une bonne seconde période, les joueurs de l'OM enchaînent une deuxième défaite de rang à domicile en Ligue 1. Pour les hommes d'AVB, le pire bilan n'est pas le bilan comptable, mais celui du jeu.
Olympique de Marseille 0-1 RC Lens
But : Banza (59e) pour Lens
Comme lors de chaque soirée d’ennui, rien de mieux qu’une bonne connerie pour s’offrir un peu d’action. Préposé à la bêtise, Leonardo Balerdi imite les téléspectateurs et pique du nez devant Banza. Ivre de joie, mais pas que, comme en témoigne sa conduite de balle sur le boulevard qui le mène jusqu’à Mandanda, le Lensois offre maladroitement quelques précieux instants à Duje Ćaleta-Car. On joue depuis 25 minutes, et d’un tacle glissé désespéré, le Croate prive les visiteurs de l’ouverture du score. On joue depuis 25 minutes, et d’un tacle glissé, le Croate prive les fidèles de la Ligue 1 d’une frappe cadrée. Il n’y en aura pas lors du premier acte. Ce mercredi soir, le couvre-jeu a commencé dès 21 heures et a cessé une heure plus tard. Mais seulement dans le 62. Révoltés après la pause, les Lensois ont profité de la médiocrité de leurs hôtes pour repartir à la maison avec trois points mérités. À Marseille, où on a souvent évoqué ces matchs en retard comme une marge pour un potentiel retour vers le podium, la situation se complique encore…
Du sang, pas d’or
De l’OM, on attendait un rebond, même modeste, après la défaite face à Nîmes. C’est ce qu’on voulut dire, à leur manière, les supporters phocéens, en affichant un immense « vous êtes dégueulasses » en tribune. De Lens, on attend toujours du jeu, un frisson, des idées. Les idées sont sur le papier, avec la défense à trois classique, mais Doucouré positionné en sentinelle derrière un milieu à quatre avec Kakuta libre comme l’air. Dans les faits, les Nordistes mettent cinq minutes à montrer qu’ils pourraient créer plus que l’OM et le reste de la période à ne pas le faire. Côté sudiste, une seule idée pour sortir le ballon : côté droit, avec Sakai qui prend l’espace, Thauvin dans le demi-espace et Rongier qui vient compléter un trio devenu aussi prévisible qu’un boys band du début des années 2000. De l’autre côté du terrain, qui semble être l’autre bout du monde, Nagatomo joue la sécurité, tandis que Germain touche peu de ballon, mais a le mérite de palper le seul de l’OM dans la surface en première période. Perdu, comme en témoigne sa discussion animée avec André Villas-Boas, Benedetto n’a droit qu’à un gros taquet de Fortes en guise de bonbon, et c’est finalement le sang qui prend le pas sur l’or dans ces 45 premières minutes. En l’occurrence celui de Pape Gueye, dont le pied a gouté malgré lui les crampons de Sotoca. Ouvert, le milieu reste sur le terrain contrairement à Valentin Rongier, touché, qui doit céder sa place à Cuisance juste avant la pause. Marseille mène 1-0 aux changements. Ça permet de départager le match nul aux tirs cadrés : 0-0.
Un autre Lens, le même OM
Il y avait donc un visage sous ce masque. Et on le sait : Lens peut avoir une très bonne gueule. Méconnaissables ou plutôt reconnaissables au retour des vestiaires, les hommes de Franck Haise ont laissé leur politesse aux vestiaires. Comme s’ils avaient mis 45 minutes à comprendre que l’équipe qu’ils avaient en face était aisément manœuvrable. En manque de confiance certes, mais pas que. Benedetto loupe une passe à deux mètres. Sakai saborde un contre en donnant la balle à un Lensois. Et au fur et à mesure que les minutes passent et que les mouvements nordistes s’intensifient, l’opération Banza paie enfin. Bien servi par Haidara à l’heure de jeu, l’attaquant sang et or trompe Mandanda d’une belle tête. Mérité pour les coéquipiers d’un Fofana épatant, comme Doucouré, qui comptent, à cet instant de la seconde période, 71% de possession de balle. Comme le week-end dernier face à Nice, André Villas-Boas répond par une pluie de changements. Averti et tendu par son duel avec Kakuta, Gueye sort, comme Thauvin et Benedetto, inoffensifs jusqu’ici. Perrin, Payet et Radonjić les remplacent. Mais rien n’y fait. Ni ça, ni l’entrée fantomatique de Cuisance, ni le coup franc bien placé obtenu à dix petites minutes de la fin. La tentative de Payet ne retombe pas, au contraire des espoirs de l’OM de recoller au podium. Complètement largués tout au long de cette seconde période, les Phocéens se consoleront avec un premier tir cadré. L’œuvre de Radonjić. Le premier des Marseillais. Leur dernier. Pas celui de la rencontre puisque lors du temps additionnel, Kalimuendo manque un but du break à sa portée face à Mandanda. L’avantage des soirées d’ennui, c’est qu’on est content quand ça se termine. Que ça se finisse bien ou mal.
Olympique de Marseille (4-3-3) : Mandanda – Nagatomo (Khaoui 66e), Ćaleta-Car, Balerdi, Sakai – Gueye (Perrin 65e), Rongier (Cuisance, 44e), Sanson – Germain, Benedetto (Radonjić 63e), Thauvin (Payet 63e). Entraîneur : André Villas-Boas.
RC Lens (3-4-3) : Leca – Gradit, Fortes, Haidara – Clauss, Doucouré, Fofana, Medina – Sotoca, Kakuta (Mauricio 73e), Banza (Kalimuendo 78e).Entraîneur : Franck Haise.
Résultats et classement de Ligue 1Par Swann Borsellino