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À Leipzig, le PSG doit passer à l’action
Depuis le début de saison, le PSG a prouvé qu'il savait bien réagir lorsqu'il est mis en difficulté ou mené au score comme cela a été le cas lors du match aller de Ligue des champions face au RB Leipzig (3-2). Sauf que pour s'éviter des fins de match crispantes, les hommes de Mauricio Pochettino se doivent de ne plus être dans la réaction, mais dans l'action. Et cela pourrait passer par un changement de système.
Les matchs du PSG se suivent et se ressemblent. Avec cette sensation qu’il suffit aux Parisiens d’appuyer sur l’accélérateur durant les 20 dernières minutes pour arracher une victoire pas forcément méritée sur l’ensemble du match. Cela a déjà été le cas face au RB Leipzig en Ligue des champions lors du match aller au Parc des Princes (3-2), et plus récemment encore face au LOSC ce vendredi en Ligue 1 (2-1). Un match durant lequel les Parisiens ont souffert. Menés au score, les potes de Marquinhos ont longtemps tenu grâce à leur charnière centrale, aux arrêts de Gianluigi Donnarumma et à la maladresse des Dogues.
Avant de se mettre enfin à jouer au football à 20 minutes du terme et ainsi repartir avec la victoire grâce à deux actions collectives parfaitement menées. Après la rencontre, Mauricio Pochettino avait tenu à saluer cette faculté à réagir de son groupe : « Ce n’est pas un hasard de voir cette équipe répondre de cette manière. Cela montre sa mentalité, son caractère. On veut gagner, de la meilleure manière possible, mais la vérité, c’est qu’on souffre. Et j’ai envie de retenir cette mentalité et cette combativité. »
22% des buts inscrits après la 85e minute de jeu
Beaucoup de choses peuvent être reprochées à ce PSG depuis le début de saison : ça ne joue pas très bien, certains joueurs sont loin de leur niveau habituel, d’autres se sont visiblement liés de passion pour l’infirmerie, la VAR a été plutôt clémente avec le club ou encore que les conférences de presse de Mauricio Pochettino sont insipides. En revanche, s’il y a bien une chose qu’il est difficile de leur reprocher, c’est cette capacité à réagir après avoir encaissé un but ou avoir subi pendant de longues minutes. Une réaction d’orgueil qui permet aux Parisiens le plus souvent d’arracher la victoire en fin de match. C’est bien simple, sur les douze victoires depuis le début de saison, cinq ont été obtenues après avoir été menés durant la rencontre. Mieux, le PSG a inscrit 7 de ses 32 pions après la 85e minute de jeu.
Le problème de tout miser sur cette capacité à réagir est que parfois cette riposte ne se traduit pas par un but – à l’image du Trophée des champions perdu contre Lille en début de saison ou de la défaite à Rennes en Ligue 1 – ou pire, qu’elle n’intervient pas, comme lors du nul à Bruges en Ligue des champions (1-1). Mais depuis plusieurs rencontres, Mauricio Pochettino semble avoir trouvé la solution, qui jusque-là s’appelait uniquement Kylian Mbappé, pour changer le visage de son équipe : la défense à trois. C’est en passant dans ce système, avec Danilo Pereira qui recule d’un cran, que le PSG a renversé coup sur coup Angers, Leipzig et Lille. « Nous avons un effectif important avec des joueurs au registre différent. Ça nous donne alors des solutions différentes pour modifier le cours d’un match, analysait Mauricio Pochettino après la victoire contre le LOSC. La défense à trois nous a permis d’avoir plus de sérénité pour construire nos actions et se livrer en attaque. Cette sécurité et solidité défensive permet alors d’attaquer avec plus de liberté. » Et si c’était ça la solution pour ne plus être dans la réaction, mais dans l’action ?
Souviens-toi l’été 2020
Le RB Leipzig l’a prouvé au match aller : accumuler les défenseurs sur la pelouse n’est pas synonyme de bus garé devant le gardien de but. Les Allemands ont beau avoir débarqué dans la capitale avec six défenseurs sur le papier, ce sont bien eux qui ont tiré le plus de fois au but (17 contre 14) et qui se sont rués à sept ou huit en attaque. Pour ne pas revivre le scénario du match aller où chaque offensive de Leipzig pouvait se transformer en but, le PSG pourrait alors s’inspirer de son adversaire du soir et proposer une défense à trois dès le début de la rencontre. D’autant plus en l’absence de Lionel Messi, blessé, qui permet à Pochettino de ne pas sacrifier l’un de ses 4 fantastiques, même si le début de saison prouve qu’avec ceux-là sur le terrain, l’équipe est de toute façon coupée en deux. Un schéma de jeu qui permet, en outre, de profiter un maximum des qualités d’Achraf Hakimi et de Nuno Mendes tout en limitant leurs légères lacunes défensives. Bref, le schéma semble être parfait. Notamment face à une équipe comme le RB Leipzig qui peut asphyxier un adversaire mal organisé avec son pressing tout-terrain comme cela a été le cas lors du match aller ou la saison dernière lors de la défaite du PSG en Allemagne déjà en phase de groupes de Ligue des champions (2-1).
Pour s’éviter de revivre la même déconvenue, le PSG peut alors s’inspirer de Manchester City qui a détruit le RB Leipzig sur un score de tennis plus tôt dans la saison (6-1). Mais surtout s’inspirer de leur match à Lisbonne lors du Final 8 de C1, où Leipzig s’est fait couper les ailes par la solidité défensive des Parisiens et la présence de Marquinhos dans un rôle hybride de milieu défensif-défenseur central que Danilo Pereira aime imiter. Même si finalement, la solution du PSG pour s’éviter une mauvaise soirée est simple : il suffit tout simplement de jouer 90 minutes.
Par Steven Oliveira