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À la santé de l’Euro ?

Par Eric Carpentier
À la santé de l’Euro ?

Un Euro se joue aussi et surtout dans les bars. Partout en France, les tenanciers se sont mis sur leur 31 pour accueillir les assoiffés du football. Malgré des conditions difficiles avant et pendant, les tireuses ont finalement bien fonctionné.

Il n’y aura pas eu de feu d’artifice final. Tout au long de l’Euro, à chaque but, des images de gobelets de bière voltigeurs, douches de bonheur houblonnées. Dans les fan zones évidemment, mais aussi dans les bars de France, parfois même sur leurs terrasses. Car si le foot est bien plus important qu’une question de vie ou de mort, c’est aussi parce qu’il est une occasion rare d’envoyer d’énormes fiestas collectives. Pour les consommateurs amateurs, l’excuse est toute trouvée pour se jeter des verres sans avoir à se justifier au-delà du ballon. Pour les professionnels, les contribuables et les économistes, l’Euro est, normalement, la garantie d’un retour sur investissement non négligeable, un événement censé faire sonner les termes de « retombées financières » et soulager les désagréments liés aux comportements ou à l’hygiène. Les bars, pubs, brasseries et autres débits de boisson Licence IV se retrouvent en première ligne dans l’animation d’un pays un mois durant. Pour cette édition française pourtant, le résultat apparaissait nettement plus incertain. La faute au terrorisme et à la sécurité mise au premier plan, mais aussi aux conditions imposées par l’UEFA ou annoncées par Météo France. Et puis, la France n’aura pas eu sa dernière nuit d’ivresse, celle qui devait être la plus belle, la plus folle. Alors, pinte bien pleine ou déjà vide ?

Interdiction de terrasses et temps d’automne

Même si cela peut hérisser les poils des extrémistes du sport et de tout bord, difficile d’imaginer une mi-temps sans son demi-litre. À ce titre, l’organisation de l’Euro s’est trouvée être autant un casse-tête pour les autorités qu’une aubaine pour les tenanciers. Quand, sept mois avant l’ouverture prévue du tournoi, les terroristes s’attaquent au sport, aux terrasses et à la fête, le coup est rude en plus d’être bas, donc mal placé. Cœurs, têtes et balls sont touchés : va-t-on maintenir le grand raout et, surtout, les invités dépasseront-ils leurs appréhensions pour venir y participer ? À chaque attentat ses chiffres sur la baisse de fréquentation touristique, en particulier pour les pays où le secteur est d’importance, comme la France. Ainsi, en décembre 2015, les hôtels hexagonaux enregistrent une baisse de fréquentation de 2,4 % par rapport à la moyenne de 2010 à 2014. Mais, au niveau national, le constat est à nuancer par deux facteurs : la région Île-de-France est particulièrement affectée (-13,8 %) et les catégories les plus sensibles sont les étrangers à fort pouvoir d’achat, notamment Américains et Asiatiques. Pas exactement le genre de clientèle attendue dans les bars de toutes les villes de France.

Reste que, selon Jérôme Caillé – directeur clients nationaux chez Distriboissons, l’un des trois distributeurs grossistes principaux en France avec France Boissons et C10 –, « après Charlie Hebdo, on est sur du moins 30 % de fréquentation dans les restos et les bars, pour une période de plusieurs mois. Les hôtels sont les plus touchés, mais les débits le sont aussi. » Et si le Comptoir Voltaire, où s’est fait exploser Brahim Abdeslam en novembre, a décidé de diffuser les matchs de l’Euro, il faut également ajouter des règles aux chiffres. À quelques jours de l’Euro, Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports, l’affirme avec force : « Non, les bars ne seront pas autorisés à diffuser sur leurs terrasses. Une retransmission sur une terrasse, c’est obligatoirement amener un rassemblement autour de l’écran. On peut voir le match dans un endroit fermé à partir du moment où il y a une sécurité, mais on ne peut pas faire de rassemblement dehors. » Un coup d’épée dans l’eau de Marseille, où tous les écrans étaient de sortie, devant les terrasses. Pour le reste du pays, une interdiction adoucie par le temps pourri qui a accompagné une bonne partie de la compétition : « À Bordeaux, les bars ont bien fonctionné, mieux que lafan zone » distingue Jérôme Caillé. « Avec le temps, les gens ont préféré s’abriter qu’être dans un espace découvert. Il faut savoir qu’avec ce climat, normalement, c’est du moins 15 % de fréquentation. Dans les villes hôtes, l’Euro a largement compensé la météo. »

Les arrêtés préfectoraux favorables aux bars

Si les instructions des ministères, donc, et les conditions imposées par l’UEFA (aucune diffusion pour plus de 300 personnes dans les villes hôtes, pas d’opérations de promotion de marque concurrente des partenaires officiels de l’Euro) semblaient liguées contre les comptoirs, ce sont bien les bars les plus proches des stades et des fan zones qui ont profité à plein de l’effet Euro : « La proximité des stades est un facteur majeur » dixit Jérôme Caillé, pour qui « si tu es à plus de 500 mètres, c’est mort. Ou alors il faut être sur les lignes de transports, comme la 13 à Paris. » À Lille, David, gérant de La Confrérie, bar spécialisé dans la diffusion de sports, confirme : « Nous qui ne sommes pas dans l’hyper centre, c’est compliqué d’avoir du monde, surtout pour les matchs de 15 heures. Les étrangers restent dans le centre. » Ce qui s’est traduit, autour de la gare Lille Flandres, par des ventes supérieures au week-end de braderie et ses deux millions de visiteurs. Le tout en cinq heures. Merci Anglais, Gallois, Russes, Irlandais ou Belges.

Et merci les autorités. Avec la multiplication des arrêtés interdisant la vente d’alcool à emporter, les supporters se sont massivement repliés sur les bars. Il y a bien eu quelques décisions malheureuses de fermeture précoce, mais, dans l’ensemble, les arbitrages préfectoraux ont été favorables aux débits de boisson. Dans un premier temps, ce sont les supporters étrangers, en particulier ceux des petites équipes, qui ont fait tourner les boutiques. Puis, la compétition avançant, les Français ont pris le relais. Certes, le Centre de droit et d’économie du sport pointe les consommations orientées mais non nouvelles des locaux (des chiffres en restauration en baisse, par exemple, les clients des tables préférant passer au comptoir), et certains serveurs soulignent leur fatigue devant ces supporters pas toujours bien élevés. Il n’empêche : le lundi 11 juillet, si la France avait la gueule de bois, ce n’était pas uniquement à cause d’Eder.

L'Euro et sa sécurité : pas de constat d'échec ?

Par Eric Carpentier

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