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À la Nantaise : « Jouer notre rôle de lanceurs d’alertes »

Propos recueillis par Florian Lefèvre
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Ni favorable, ni défavorable au projet de nouveau stade Yellopark, l'association de supporters À la Nantaise pointe l'omerta qui entoure le projet et demande un vrai débat sur son intérêt pour le FC Nantes et les Nantais. Entretien croisé avec son président, Florian Le Teuff, et l'administrateur de l'association, Jean-Pierre Clavier.

Le 19 septembre dernier, le président du FC Nantes, Waldemar Kita, le maire de la ville, Johanna Rolland (PS), et Yoann Joubert, PDG du groupe immobilier Réalités, présentaient de manière soudaine le projet « Yellopark » : la construction d’un stade neuf de 40 000 places financé par le groupe Réalités et Flava Group (la holding de Waldemar Kita), avec une livraison prévue pour 2022. Le tout dans le cadre d’un projet immobilier qui raserait La Beaujoire.


À la Nantaise a organisé une réunion publique lundi 27 novembre pour demander une concertation au sujet de l’intérêt du projet « Yellopark » . Pourquoi ?Florian Le Teuff : Il y a un grand besoin de transparence et de concertation. On n’est ni favorable, ni défavorable au projet. C’est encore assez opaque, donc on ne peut pas se faire de point de vue. On était blacklistés par le FC Nantes depuis notre création en 2010, mais là, le club nous a contactés dans une démarche dite de concertation, sauf que celle-ci porte, en fait, sur les modalités d’exécution, et non pas sur l’intérêt et l’opportunité du projet.

Jean-Pierre Clavier : Lorsque vous avez un projet d’une telle ampleur (un stade cédé pour être démoli, 2 000 logements, 4 000 personnes, 2 000 voitures), mené par un promoteur immobilier… Le fait qu’on ne sache pas ce qu’il y ait dedans et le fait que ce ne soit pas débattu, ce sont des ingrédients inquiétants en matière de transparence.

FLT : La municipalité de Nantes se targue beaucoup de faire de la démocratie participative son grand cheval de bataille. Il y a une opération qui s’appelle « 15 lieux à réinventer avec les Nantais » . Les citoyens font des propositions. Certains lieux de 350 m2 font l’objet de grandes concertations. Or, là, c’est un sujet majeur : 23 hectares de terrain sont cédés à un privé, qui plus est sans appel d’offre. Et en plus, sur ce terrain, on trouve un édifice financé par l’impôt qui s’appelle le stade de La Beaujoire Louis Fonteneau. Et on nous annonce que cet édifice va être détruit dans le cadre d’un projet immobilier. L’annonce soudaine et cette volonté d’aller extrêmement vite – lancer les travaux en 2019 – nous inquiètent. On essaye de jouer notre rôle de lanceurs d’alertes. On veut un vrai débat.

L’annonce soudaine et cette volonté d’aller extrêmement vite – lancer les travaux en 2019 – nous inquiètent.

Qu’est-ce qui s’est dit lors de cette réunion publique ?FLT : Jean-Pierre Clavier, professeur à la faculté de droit, a décrypté les enjeux. L’architecte du stade de La Beaujoire, Berdje Agopyan, est intervenu pour expliquer qu’une rénovation est parfaitement possible. Cela nous paraissait important de faire entendre un autre son de cloche. Un représentant de la Brigade Loire s’est exprimé, dans la lignée d’un riche communiqué. L’association des commerçants ambulants de La Beaujoire est aussi intervenue. Ils se sentent clairement menacés par cette démolition au profit d’un nouveau stade. Nous, supporters, on est très attachés à l’ambiance populaire engendrée par ces buvettes, sandwicheries, qui existent depuis l’époque du stade Marcel Saupin. Dans les nouvelles enceintes construites pour l’Euro 2016, cela a disparu au profit de franchises. Il y a une aseptisation de l’ambiance populaire des stades. À la fin de la réunion, nous avons posé la question suivante : Nantes s’apprête à céder 23 hectares de terrain constructible à la société Yellopark (Réalités et Flava Group) : êtes-vous favorables à une série de concertations portant sur le principe et l’opportunité de cette opération ? À l’unanimité, toute la salle a répondu oui en soulevant une feuille jaune.

Qu’est-ce qui vous interroge précisément ?FLT : Contrairement à ce que laissent penser certains documents de « Yellopark » où l’on voit le logo du FC Nantes apparaître, en réalité, c’est Flava Group qui serait propriétaire du stade, une société contrôlée par Waldemar Kita et domiciliée à Bruxelles. Le FC Nantes serait locataire avec un loyer qui serait multiplié par 28,5 – il passerait de 140 000 euros annuel à 4 millions. On nous dit que c’est un projet à financement 100% privé. Nous, on rappelle qu’au contraire, on est dans un cadre public : le foncier est public, le stade est public, et l’un comme l’autre sont détenus par Nantes Métropole. Par ailleurs, la démolition de La Beaujoire au profit d’un nouveau stade n’était pas dans le programme de Johanna Rolland au moment des municipales de 2014. Au contraire, c’était dans le programme de son adversaire, Laurence Garnier (Les Républicains). Pour nous, c’est invraisemblable de prendre une telle décision de manière unilatérale.

Franck Kita nous expliquait aussi à la première réunion avec les supporters qu’il est assez difficile de faire signer des joueurs lorsqu’ils voient l’état de La Beaujoire. Ce sont des arguments grossiers.

JPC : La vraie question, c’est pourquoi on biffe d’entrée l’option rénovation ? S’il y a des arguments financiers, on peut le comprendre, mais cela mérite une étude. J’aimerais qu’il y ait une étude réalisée par une agence indépendante qui nous dise : « Si on veut avoir un stade qui réponde aux normes actuelles d’accueil, voilà les contraintes, voilà ce qu’on peut faire… » C’est indispensable. Waldemar Kita et Réalités – c’est sur leur site – affirment que le stade n’est pas aux normes en matière d’accueil, d’hygiène et de sécurité… Si c’est vrai, il faut fermer immédiatement La Beaujoire. Franck Kita nous dit que les toilettes sont dans un état lamentable. D’accord, alors, il suffit de les refaire. Ce sont des arguments grossiers. Il nous expliquait aussi à la première réunion avec les supporters qu’il est assez difficile de faire signer des joueurs lorsqu’ils voient l’état de La Beaujoire. Quels sont les joueurs qui n’ont pas voulu signer parce que le stade est tel qu’il est ? C’est n’importe quoi. Franck Kita, je lui dis, avec ce genre d’arguments, vous n’allez pas nous embarquer dans votre projet.

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