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À jouer sans péril, perdre sans gloire

Par Théo Denmat
À jouer sans péril, perdre sans gloire

Plantés par un but de Neymar en fin de rencontre, les Lyonnais ont perdu plus qu'un match ce dimanche soir face à Paris (0-1). Ils ont aussi perdu, l'espace d'un match tout du moins, ce qui faisait leur sel : leur insouciance offensive qui confinait parfois au génie.

On disait que le PSG était une bagnole cassée. Sept absents au coup d’envoi, plus un Verratti posé sur le banc, et voilà que les Parisiens étaient déjà décrits comme à ranger à la casse potentielle, fumant du moteur comme une vieille 2 CV encore en circuit. Finalement, ce que l’on avait oublié de prévoir, c’est que le PSG avait les cannes de Christine, la voiture maudite de Stephen King, et que Lyon avait décidé de se transformer en bus.

Il faut comprendre ce qui s’est passé ce dimanche soir : dans la même semaine, celle que l’on décrivait depuis août comme cruciale en vue de comprendre dans quelle dimension sportive évoluait le PSG millésime 2020, le club de la capitale n’a donc concédé aucun tir cadré contre le Real et l’Olympique lyonnais. C’était une première historique pour les premiers, un peu moins pour les seconds : la dernière fois que c’était arrivé, c’était à Montpellier, le 14 janvier 2012, il y a sept ans. C’est arrivé de nouveau ce soir, et c’est hautement problématique.

Jouer pour ne pas gagner

C’est un souci, car si l’on acceptait les errements lyonnais depuis deux ans, leurs fluctuations de niveau, c’est précisément parce qu’ils tenaient la promesse de se secouer les miches lors des grandes affiches. On se souvient des prestations folles qui avaient secoué le PSG ces dernières saisons (trois victoires 2-1 en trois ans au Groupama Stadium depuis 2016), des velléités offensives difficiles à contrôler, du coup franc direct de Nabil Fekir ou du missile de Memphis Depay dans le temps additionnel. Le Lyon de ces dernières années jouait contre Paris, et il le faisait bien. Tout le contraire de la pâle copie rendue ce dimanche, résumée ainsi par un Jason Denayer dépité en sortie de pelouse : « Ils ont dominé tout le match. Ils ont eu les occasions et les ont concrétisées. C’était pas notre tactique, on a manqué de caractère dans ce match. »

Le Belge assure que le plan n’était pas écrit ainsi, mais l’on permet d’en douter : avec sept joueurs à vocation défensive sur le pré d’entrée de jeu (Dubois, Andersen, Marcelo, Denayer, Koné, Mendes et Reine-Adélaïde), Sylvinho avait décidé de fermer les écoutilles. Pour appliquer son programme, un 3-5-2 improvisé – rarement un succès contre Paris ces dernières saisons – avec lequel, pendant longtemps, on a cru les Lyonnais capables de tenir le score, comme Rennes et Strasbourg, à défaut d’y inscrire leur nom. Le bilan comptable est famélique : 37% de possession, 23 dégagements, 37 ballons joués par Paris dans la surface rhodanienne, six arrêts de Lopes et 12 tirs tentés certes, mais 75% depuis l’extérieur de la surface. En analysant la position moyenne des joueurs sur le terrain, huit Parisiens sont plantés dans la moitié de terrain lyonnaise. À l’inverse, seul le trio offensif lyonnais est dans celle de Paris. Indigne d’une prestation à domicile face à un auto-proclamé concurrent direct au titre.

Volte-face

Et puis d’un coup, Sylvinho s’est réveillé. Après l’ouverture du score de Neymar (89e), alors que Jeff Reine-Adélaïde, seul homme capable de remonter des ballons dans le cœur du jeu, avait laissé sa place pour Lucas Tousart, voilà que l’entraîneur lyonnais a déballé Bertrand Traoré de son sac comme on sortirait un paquet de glaçons pas encore gelés pour soigner une brûlure au poignet. L’OL devra l’assumer : les bonhommes ont reçu le PSG avec la ferme intention de lui laisser le ballon, quitte à se faire marcher dessus, et le coach brésilien a dû changer de tactique à cinq minutes du terme.

Lyon perd trois points dans l’opération (ou deux, c’est au choix), mais le plus important n’est pas tellement la question comptable : avec quel visage Lyon ressort-il de cet affrontement ? Celui d’une équipe frileuse, bien loin des standards qui en ont fait la bête noire de PSG depuis son rachat par QSI. Sylvinho est devenu ce soir le deuxième entraîneur de l’histoire de l’OL à compter seulement deux victoires après ses sept premiers matchs officiels sur le banc du club. Le premier, c’était en 1995, et c’était Guy Stéphan. On peut difficilement dire que ça s’était bien terminé.

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