- Euro 2016
- Bilan
À jamais les premiers : streakers, poney et photobomb
Le football, c'est un terrain, un ballon et onze joueurs. C'est tout ? Non, évidemment. C'est aussi un spectacle permanent. Comme dans tout show qui se respecte, la première est toujours spéciale. Revue d'effectif.
Les premiers à ambiancer le dancefloor
Il y a « Will Grigg’s on fire » , incontournable. Il y a évidemment « Qui ça, qui ça ? Moussa, Moussa ! » Mais le chant le plus entendu pendant un mois en France reste le « Don’t take me home » britannique. Si les Français ont vite appris la version réservée à Dimitri Payet par les fans de West Ham, il faut remonter à 2012 pour entendre les premières reprises du côté du Saint James’ Park de Newcastle. Quant à l’originale, elle date de 1992 et est signée par un certain Billy Ray Cyrus. Oui, le père de Miley Cyrus. David Guetta peut pousser ses boutons, il est là, l’hymne de l’Euro.
Le premier à s’endormir pendant un match
Première du pays de Galles à l’Euro, contre la Slovaquie. Un coup franc direct de Gareth Bale au bout de dix minutes de jeu. Un but victorieux de Robson-Kanu à dix minutes du terme. Et donc, une première victoire historique pour Galles, au Matmut-Atlantique de Bordeaux. De tout ça, un supporter des Dragons a vu… nada. Endormi dès les hymnes, même l’intervention du rugbyman Shane Williams n’a pu réveiller le ronfleur, qui n’a probablement pas bu que de l’eau en préparation de son match. Au moins est-il arrivé jusqu’au stade. Deux jours plus tard, c’est au tour d’un Diable rouge de ne pas se réveiller à temps pour rejoindre le Parc OL et Belgique-Italie. À noter aussi la sieste d’un spectateur devant le lénifiant Angleterre-Slovaquie. Son nom : Ángel María Villar, patron de la fédé espagnole et boss officieux de l’UEFA en attendant les prochaines élections. La sieste en Espagne, une institution sacrée.
Le premier à streaker comme jamais
Turquie-Croatie, 41e minute de jeu : Luka Modrić vient d’ouvrir le score d’une sublime reprise de volée. De quoi faire disjoncter ce supporter croate, qui saute la sécurité et vient s’inviter à la célébration des joueurs. Plus tard, c’est le Portugal qui inspirera les streakers : une intrusion lors du quart contre la Pologne, et un enchaînement double rondade-salto pour la finale face aux Bleus. C’est beau, le sport.
Le premier à péter une durite
Où quand le foot ruine des cordes vocales. À la toute dernière minute d’Islande-Autriche, Traustason conclut un contre islandais et qualifie l’île du Nord pour les huitièmes de finale. Son compatriote commentateur Guðmundur Benediktsson ne s’en remet pas. Il hurle sa joie dans une tonalité mi-cassée mi-suraiguë, et devient immédiatement une des stars de l’Euro. Évidemment, la victoire face à l’Angleterre ne le laissera pas de marbre et Internet s’est empressé d’en faire un chanteur de métal. Black Gummi Ben pour lui.
Le premier à fêter la Saint-Valentin
Il y a des plaisirs qui se partagent avec madame. Celui de marquer un but en fait partie pour l’Irlandais Robert Brady. Alors qu’il vient d’envoyer son vert pays en huitièmes de finale d’un coup de casque bien placé contre l’Italie, le joueur de Norwich se précipite dans les tribunes embrasser sa douce, la bien-nommée Kerrie Harris. Et les supporters des Boys in Green peuvent chanter, à la suite des Beatles : « Shake it up Brady, shake it up ! »
Le premier à changer de coiffeur
La coiffure semble être une profession incontournable ces derniers temps. Chez les footballeurs, elle a toujours eu une importance vitale. Du mulet de Tonygoal au coq de Pogboum, les plus grands font de leur coupe un signe distinctif. Cet Euro nous a offert d’autres démonstrations capillaires en tout genre. Mais rien n’égale l’improbable damier arboré par Perišić contre le Portugal. Une coupe patriotique et surtout très moche. On pourrait se féliciter du parcours des Portugais rien que pour avoir sorti cette horreur. Sauf quand on réalise que c’est Quaresma qui élimine les Croates. Parce que ces lauriers en finale, c’est non.
Le premier à oser une comparaison hasardeuse
« On a une équipe de superstars. » Thomas Meunier ne parle ni de son ex, le Club Bruges, ni de sa nouvelle conquête parisienne, mais bien des Diables rouges : « Notre équipe, c’est le Real Madrid de 2005, avec Beckham, Zidane et caetera, c’est largement comparable. » Cette saillie dégainée juste après la défaite contre le pays de Galles a fait sourire. Pourtant, le latéral belge vise dans le mille : zéro titre pour le Real en 2005.
ITW hallucinante de bêtise de Meunier. Ne cherchez plus pourquoi on s’est fait éliminer. #BELWAL . pic.twitter.com/nY7iiy363n
— Alf (le vrai) (@Alflevrai) July 2, 2016
Les premiers à changer de sport
Ils sont quelques-uns, pendant cet Euro, à en avoir eu leur claque du foot et une envie subite d’en changer. Radja Nainggolan par exemple, quand il se met au poney d’une frappe surpuissante contre le pays de Galles. Il y a aussi Boateng et Schweinsteiger qui passent au handball – prononcer « bal » , à l’allemande – pour défendre leur but devant l’Italie et la France, sans grand succès. Ou encore Cristiano Ronaldo, sauteur en hauteur avec sa détente à 2m61 contre Galles. En revanche, on ne connaît toujours pas le sport pratiqué par Simone Zaza. La savate, peut-être ?
Le premier à terminer son album Panini Euro 2016
Il a fallu des calculs très compliqués et très sérieux à Paul Harper, professeur de mathématiques à l’université de Cardiff, pour évaluer le coût de remplissage d’un album Panini. Résultats : entre 86 et 473 euros selon votre degré de chance qui, lui, ne se mesure pas. Celui de Thomas Thévenoud se porte bien : l’ami des administrations annonce le 18 juin qu’il ne lui manque que 45 vignettes pour compléter l’album de ses filles. Le 20, il n’y a plus que le Hongrois László Kleinheisler à lui faire défaut. Le mercredi 29 juin enfin, victoire ! L’album est complet. Pas de phobie des Panini pour le petit Thomas.
Le premier à poser son photobomb
Le rituel est rodé : après les hymnes, les photos des équipes. Soit dix joueurs et un gardien, normalement. Sauf à Lyon où, avant la demi-finale Portugal-Galles, un ramasseur de balle s’incruste sur la photo de groupe pour poser en toute détente aux côtés de CR7. Un capitaine lui aussi détendu qui se marre après avoir déjà accepté un petit selfie. Et récidiviste : il avait demandé à la sécurité de laisser faire un fan lors de Portugal-Autriche. Un max de likes pour Cricri d’amour.
Par Eric Carpentier