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  • Houston Dynamo-Colorado Rapids (0-1)

À Houston, Dynamo vs Hurricane

Par Romuald Gadegbeku
6 minutes
À Houston, Dynamo vs Hurricane

Au cours des deux dernières semaines, Houston a vécu sous les eaux, touchée par l’ouragan Harvey. Face à la catastrophe, un mouvement de solidarité sans précédent a vu le jour. Le Houston Dynamo, club de foot de la ville, a également dû faire face à cet événement, d’abord en protégeant ses membres, puis en communiant avec la population locale.

Dynamo vs Hurricane. L’affiche est alléchante, il pourrait s’agir d’un énième combat du siècle comme les Américains savent si bien les organiser. Que nenni. Il s’agit d’un autre combat pour Houston, celui de sa résilience face à une catastrophe naturelle. La quatrième ville des States a été frappée de plein fouet par un ouragan sans précédent dans son histoire. Le maire de la ville, Sylvester Turner, abonde dans ce sens : « Harvey n’est pas la tempête du siècle, mais celle du millénaire. » Survenu le 27 août dernier, l’ouragan aurait causé selon les autorités la mort d’au moins soixante personnes, et le déplacement de 32 000 autres en abris d’urgence. Symbole de l’entraide mutuelle, et de la solidarité entre les populations de cette cité de 6,5 millions d’âmes, le Houston Dynamo a d’abord dû gérer la catastrophe, avant de s’ériger en soutien des communautés, face à un événement qui a déjà marqué son histoire.

Le calme pendant la tempête

Le Houston Dynamo connaissait jusqu’alors une saison plutôt tranquille, classé cinquième de la conférence Ouest, le board a très vite pris ses dispositions face à Harvey afin d’assurer la sécurité de ses employés et de ses joueurs. Matt Jordan, ancien gardien de but des Colorado Rapids, aujourd’hui directeur général du Dynamo, explique : « Cet ouragan a perturbé les entraînements, l’autoroute principale était inondée, on n’avait pas accès au centre d’entraînement, on a donc très vite pris la décision d’emmener l’équipe à Dallas, de prendre les joueurs, leurs familles, leurs animaux domestiques à Dallas où on savait qu’on aurait une météo plus favorable, et fuir les choses terribles qui allaient avoir lieu ici. »

Joe Holland, milieu de terrain du club texan, est bien conscient de son statut de privilégié d’avoir pu échapper à la catastrophe sans heurts ni fracas. « J’habite dans un immeuble, en hauteur, donc concernant mes biens, je n’ai eu aucun dégât, explique-t-il. Mais je suis conscient que les gens qui vivent dans des maisons ou dans les étages inférieurs d’immeubles n’ont pas eu la même chance que moi, que beaucoup de leurs biens ont été endommagés, parfois même pire. » Dans ce Houston devenu un gigantesque bayou, le football peut paraître dérisoire, et si le cœur n’y est pas forcément, dès leur évacuation à Dallas, les joueurs reprennent le chemin du terrain. « Ce n’était pas évident, cette catastrophe a quand même bousculé notre routine, mais le club a tout fait pour nous mettre dans les meilleures conditions, on a pu reprendre l’entraînement lors des quelques jours passés à Dallas » , explique Holland.

Joe Holland, 24 ans, toutes ses dents et déjà deux ouragans

Joe Holland, jeune milieu de terrain anglais du Houston Dynamo débarqué aux États-Unis il y a cinq ans grâce à une bourse universitaire, affiche déjà un palmarès unique dans l’histoire du football. Avec deux ouragans vécus, la mémoire en guise de salle des trophées personnelle. Holland arrive à New York pour étudier la philosophie et l’économie à la Hofstra University, et aussi pour jouer au football. Seulement, l’année 2012 est celle où l’ouragan Sandy déferle sur la East Coast américaine, New-York est sur son chemin. Le jeune Anglais en garde un souvenir qui dérangerait presque les fans de films d’épouvante. « J’étais coincé à Manhattan durant Sandy, je vivais alors à Long Island, là où était ma fac, mais impossible d’y retourner, j’étais coincé à Manhattan, avec le courant coupé la plupart du temps. Je n’ai pas pu retourner à l’université, ni m’entraîner pendant une semaine, je suis resté chez des amis, c’était dingue de regarder cette ville totalement éteinte, l’électricité coupée, on aurait dit une ville fantôme. Finalement, je dirais que Sandy était aussi effrayant qu’Harvey. »

Un souvenir qui réveille une pointe de nostalgie chez le Brummie : « Ce genre d’événements reste étrange pour moi, gamin j’ai grandi en Angleterre, donc dès que j’entends parler de catastrophe naturelle, je pense à des tremblements de terre à Los Angeles, ce genre de choses qu’on voit dans les films, mais ce qui m’est arrivé me rappelle que je suis loin, très loin de chez moi. » Philosophe, Holland pense que cet épisode va permettre à l’équipe de puiser au-delà de ses limites. Matt Jordan est du même avis. « Je pense que ces événements vont vraiment décupler la motivation des joueurs, qui ne vont plus seulement jouer pour le Houston Dynamo, mais aussi pour Houston, ville meurtrie. J’ai pu voir une atmosphère différente à l’entraînement cette semaine » , conclut l’autre divin chauve.

Un club de supporters

Ce samedi, les joueurs du Houston Dynamo avaient cependant, peut-être, la tête ailleurs. De fait, ils se sont inclinés 1-0 à domicile face aux Colorado Rapids (but de Badji à la 93e minute, ndlr), pourtant derniers de la conférence Ouest.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : le match d’après-catastrophe, lui, avait déjà commencé bien avant ce revers inattendu. Le club et la Major League Soccer ont en effet effectué un don d’un million de dollars au fonds de reconstruction de la ville, et ont déjà pris part à de nombreuses initiatives par le biais des joueurs et du staff technique. L’arène du Dynamo, le BBVA Compass Stadium, a ouvert ses portes comme l’un des principaux centres de dons de la ville. Joe Holland est persuadé qu’après ça, la communion entre les supporters et le club sera différente : « Cette entraide entre les gens, la solidarité qu’a démontrée la ville au cours des événements, c’est une véritable communion qui a eu lieu, et dès samedi, sur le terrain, on jouera avec cette fierté-là, on aura forcément ce truc en plus. Hier, je suis allé à la banque alimentaire pour aider à confectionner les kits d’urgence, j’ai ressenti une émotion incroyable. »

Vidéo

La tempête apaisée, la saison du Houston Dynamo a déjà changé de trajectoire, une saison qui a vu la ville communier avec un de ses clubs pourtant loin d’être le plus populaire. Les dons proviennent de part et d’autre, de la NBA et des Houston Rockets, de la NFL et des Houston Texans, le Dynamo a quant à lui su donner une véritable incarnation physique à ses actions, en dépêchant ses joueurs auprès des personnes fragilisées par la catastrophe. Dans une Conférence Ouest très dense, le supplément d’âme que promettent tous les Houstoniens pourrait marquer la saison 2017 du Dynamo d’un sceau indélébile, et lui faire espérer plus qu’une simple place aux Playoff.

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Par Romuald Gadegbeku

Propos de MJ et JH recueillis par RG

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