A.Ghezzal : «Je demanderais bien sa recette à Maicon»

L’Inter est sur le point de remporter un quatrième titre de rang, mais ne semble toujours pas faire l’unanimité. Pourquoi ? C’est vrai qu’ils font parfois des prestations médiocres par rapport à leur potentiel, mais ils finissent toujours par l’emporter grâce à leur physique ou un exploit d’Ibrahimovic qui va inventer quelque chose. A l’aller, on les avaient accrochés (2-1, doublé de Maicon). Leur force, c’est leur agilité technique, mais surtout une présence physique monstrueuse. Tu tiens une mi-temps puis tu finis par céder. S’ils sont au-dessus, c’est avant tout grâce à cela. Un latéral comme Maicon, c’est le défenseur le plus impressionnant que j’ai eu à jouer. Il occupe tout son couloir. Il a une dot physique phénoménale, je l’avais déjà remarqué quand il jouait à Monaco. Je ne sais pas d’où ça lui vient mais je lui demanderais bien la recette.

Mais pour toi, l’Inter est-il vraiment la meilleure équipe italienne ? Sur le plan de l’effectif oui, et puis ils ont un grand entraîneur. Mais sur le plan du jeu, c’est le Genoa qui m’a le plus impressionné. Ils jouent un football ouvert, en 3-4-3. Leur équipe est bonne, mais je pense qu’eux-mêmes ne pensaient pas se trouver aux portes de la Ligue des Champions. Comme grand joueur, ils ont seulement Diego Milito, qui va d’ailleurs sans doute partir à l’Inter …

Désormais, n’est-ce pas une tendance générale de jouer un football ouvert en Italie ? Moi c’est ma première saison à ce niveau mais les anciens nous disent qu’avant c’était vraiment plus tactique, plus dur. Aujourd’hui les petites équipes tentent leur chance contre les gros, comme le Chievo récemment qui a fait match nul à la Juve. Avant ils se pointaient sur la pelouse en sachant déjà qu’ils allaient perdre.

Peux-tu nous retracer ton parcours ? En fait, j’ai fait le centre de formation de l’OL, mais je n’ai pas été retenu. Je suis retourné à Vaux-en Velin, mon premier club, puis à 18 ans, j’ai signé en CFA à Saint-Priest. Crotone, qui était alors en Serie B, m’a repéré. J’y ai signé à 21 ans. Ils ont fini par me prêter en Serie C2, puis je suis revenu à Crotone, qui était alors descendu en Serie C1. L’an dernier, j’y ai marqué 20 buts, et Sienne m’a repéré.

Si tu avais à faire le bilan de ta première saison… Vraiment bonne. Au début, c’était compliqué. Sur le plan tactique et physique, j’avais des lacunes. J’arrivais de National. En Serie A, ça va beaucoup plus vite, mais on progresse à l’entraînement avec des petits jeux. J’ai marqué cinq buts, et j’ai été l’un des joueurs les plus utilisés.

Et Sienne, peux-tu nous présenter ce club peu connu en France ? S’il fallait comparer Sienne à un club français, je dirais Nice, un club avec un petit stade et de la ferveur autour. Cette saison, on a battu des records en assurant notre maintien sept journées avant le terme de la saison. Avant, Sienne se sauvait toujours dans les ultimes journées. Le club va entamer sa septième saison de rang en Serie A, c’est une grosse performance pour une ville de 60 000 habitants. Ici, les gens considéraient déjà que rejoindre l’élite était un exploit.
Et tu continueras l’aventure en Toscane l’année prochaine ? Je ne sais pas encore. J’ai eu quelques approches de clubs italiens, mais rien de concret. Je vais terminer la saison, jouer les matches de qualification pour la Coupe du Monde avec l’Algérie en juin, et puis après je prendrai le temps de penser à mon avenir.