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Donny van de Beek : c’est parti pour un retour
Devenu fantomatique durant ses années sous le maillot de Manchester United, cimetière de la génération dorée ajacide, Donny van de Beek a rejoint Gérone cet été pour tenter de remettre un peu de couleur sur une carrière devenue bien trop sombre.
Il faisait partie de la génération dorée de l’Ajax, venue braquer le Real Madrid, tenant du titre, chez lui un soir de mars 2019. L’épisode le plus marquant de la folle épopée en Ligue des champions, stoppée net dans les arrêts de jeu d’une demi-finale retour à Tottenham, sur un but de Lucas Moura. Cinq ans et demi plus tard, que reste-t-il de Donny van de Beek ? Comme l’équipe de cracks ajacides qui avaient remis l’Ajax sur la carte du football européen avec Mazraoui, De Ligt ou encore Onana, il ne reste que des désillusions et un sacré goût d’amertume. Aujourd’hui à Gérone, l’international néerlandais (3 buts en 19 sélections avec les Oranje), admis dans les nommés au Ballon d’or 2019, espère redevenir un joueur de football, simplement, après quatre années de galères à Manchester United, où il aura ciré le banc et laissé toutes ses belles promesses à la cave.
Souviens-toi l’Ajax 2019
Lorsque l’on rembobine la cassette, Van de Beek, c’était 42 buts en 175 matchs sous le maillot d’Amsterdam. Des stats impressionnantes qui lui avaient d’ailleurs valu le surnom sympa de « Maradonny ». Mais la suite n’a rien à voir avec la légende argentine. En 2021, son agent avait déclaré qu’en 2019, tout était bouclé pour le transfert du Néerlandais au Real Madrid. Finalement, il avait fait le choix de rester une année supplémentaire à l’Ajax, avant de traverser la Manche pour 39 millions d’euros et s’offrir son premier challenge à l’étranger. Et pas dans n’importe quelle écurie : à Manchester United donc, là où ses compatriotes Edwin van der Sar, Ruud van Nistelrooy ou encore Robin van Persie avaient connu l’un des points culminants de leur carrière. Pour Van de Beek, ça a été le début d’une longue traversée du désert.
En quatre années, il n’a que très peu squatté le onze mancunien. Soixante-deux matchs en tout et deux minuscules réalisations. C’est la trace laissée par le Néerlandais sous les couleurs de l’ancien Newton Heath. Et même l’arrivée d’Erik ten Hag en 2022 n’aura pas chamboulé son destin. Sous les ordres de son ancien entraîneur à l’Ajax, il n’aura fait que 12 apparitions. Et même les prêts à Everton (2022) et Francfort (2024) n’auront fait que prolonger l’idée que le petit prodige hollandais n’était plus que l’ombre de lui-même. Il faut dire aussi que les blessures ne l’ont pas aidé à inverser la tendance. À l’aube de l’Euro 2021, un pépin physique l’avait contraint à rester à quai.
Tout proche de débarquer à Lorient la saison passée
« C’est en réalité fou, idiot et étrange qu’un tel joueur ait à peine joué au football pendant deux ans. Parfois, il faut rejoindre un club qui vous correspond, pestait la légende Van Basten au début du mois de septembre. Son manager était un mauvais conseiller durant ce transfert vers United. Ce pas était beaucoup trop grand. » Si bien que l’international néerlandais était en bonne voie pour rejoindre les rangs de notre Ligue 1 la saison dernière, du côté de… Lorient. D’abord balayés, ses représentants du joueur s’étaient décidés à boucler le deal deux heures avant la fin du mercato estival. Refus catégorique de la part du club breton, et Donny n’avait plus eu d’autres choix que de couper les citrons des Mancuniens, une nouvelle fois.
Le principal concerné avait tenu à remettre les choses au clair en revenant pour la première fois sur son aventure foirée outre-Manche au début du mois : « Je ne dirais aucun mauvais mot sur le club. Bien sûr, je n’ai pas beaucoup joué, mais j’ai beaucoup appris. Avec beaucoup de bons joueurs et de bonnes personnes au sein du club. Je prendrai toutes ces choses avec moi pour le futur. » Des mots qui ne l’empêcheront pas de le laisser dans la catégorie des talents gâchés. Mais avec 27 piges au compteur, il a encore la place pour rectifier le tir.
Alors cet été, c’est sous le soleil de la Catalogne qu’il est parti redonner un peu de vie à une carrière devenue bien tristounette. Le dernier troisième de Liga a lâché 500 000 euros pour s’offrir ses services. Annoncé comme ça il y a quelques années, ce transfert aurait sonné comme une punition. Sauf que cette saison, la rampe de (re)lancement est plutôt belle, puisque le club espagnol participe à sa première Ligue des champions. Là-bas, il retrouve aussi un point de repère, Daley Blind, qu’il a bien connu à l’Ajax (et qui s’était aussi perdu en d’autres temps du côté d’Old Trafford). Les conditions sont réunies pour relancer la machine. En deux matchs de Liga, il a déjà délivré une passe décisive. Déjà un début de renaissance pour le nouveau numéro 6 de la ville des mille sièges, qui espère bien raviver la flamme.
Par Victor Lamand