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À Caen un second miracle ?

Par Florian Cadu
À Caen un second miracle ?

Opposé au Paris Saint-Germain lors de la dernière journée de Ligue 1, Caen veut arracher un résultat face au club de la capitale pour obtenir son maintien. Comme la saison dernière, où le Stade Malherbe s'était sauvé en prenant un point dans le temps additionnel au Parc des Princes.

Lorsque le calendrier du championnat est dévoilé au mois de juillet, chaque fan coche attentivement la date des chocs de son équipe. Puis il observe généralement avec impatience l’identité de son premier adversaire, celui par qui tout va commencer. Enfin, il s’arrête sur la dernière journée. Celle-ci peut effrayer, si elle livre un gros poisson comme ultime ennemi, ou au contraire rassurer, si c’est le nom d’un petit têtard qui est noté. Réflexe du cerveau, la dernière journée reflète en effet une sorte de finale. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Or, ce mécanisme cérébral n’est en réalité par vraiment justifié. Pas toujours, en tout cas. Le Stade Malherbe de Caen peut en témoigner. Voilà deux fois de suite qu’il doit se coltiner le Paris Saint-Germain lors de la 38e journée de Ligue 1. Au départ, quand l’été n’est pas encore terminé, cela fait peur. Mais finalement, n’est-ce pas une bonne nouvelle de se taper l’ogre à cet instant vu que l’exercice est d’ores et déjà bouclé en plein printemps pour le club de la capitale ?

Le Paris de la méforme

Voilà ce qui rend aujourd’hui optimiste le 17e actuel. Avec trois unités d’avance sur Toulouse, barragiste et hôte de Guingamp, les Caennais ont tout intérêt à éviter la défaite lors de la réception du PSG – le TFC disposant d’une meilleure différence de buts, les Violets passeraient devant en cas de succès combiné à un revers du Stade Malherbe. Sur le papier, la bande de Patrice Garande souhaiterait sûrement avoir à combattre une autre équipe. Sauf qu’à y regarder de plus près, l’entraîneur de 57 ans a bien vu que le champion de France en titre restait sur trois matchs sans victoire en L1.

Deux nuls 2-2 contre Guingamp et à Amiens (première fois depuis décembre 2016 que Paris enchaînait deux résultats consécutifs sans succès), une sortie de route 2-0 contre le Stade rennais (première défaite à domicile depuis le 20 mars 2016) : autant dire que Kylian Mbappé et ses potes, titrés depuis belle lurette, pensent davantage à la Coupe du monde (notamment depuis la blessure de Daniel Alves) et aux adieux de certains partenaires (Thiago Motta) qu’à transpirer sur la pelouse.

Garande sait aussi que ses hommes ont déjà réussi cette grosse mission. C’était la saison dernière, dans une situation étrangement similaire. 17e à une petite marche de la fin de la compétition, devant les trois relégables Lorient (un point supplémentaire), Bastia (deux points) et Nancy (cinq points), Caen n’en mène alors pas large au moment d’en découdre avec le dauphin de l’AS Monaco. Pourtant, après une lutte acharnée, une ouverture du score d’Adrien Rabiot au quart d’heure de jeu et un penalty manqué par Ronny Rodelin, l’outsider du soir s’en sort grâce à une égalisation de… Rodelin, dans le temps additionnel.

Pendant ce temps-là, les Merlus sont accrochés devant leur public par des Bordelais à la lutte pour la cinquième place avec l’Olympique de Marseille, le Sporting tombe au stade Vélodrome face à des Marseillais à la lutte pour la cinquième place avec les Girondins de Bordeaux, et seuls les Lorrains s’imposent devant Saint-Étienne (qui n’a plus rien à jouer).

Résultats : Caen garde sa place dans l’élite, les Bretons sont cognés en barrage par Troyes et ne parviennent pas à réaliser le coup de l’ascenseur (septièmes de Ligue 2), les Nancéiens plongent dans l’échelon inférieur et ne sauvent leur peau en deuxième division que lors de la dernière journée, et les Corses sont relégués administrativement en National 3 (où ils manquent la montée). Tout ça alors que le Stade Malherbe semblait avoir le plus gros morceau de fin de parcours à avaler parmi les candidats à la descente.

De l’irrationnel au programme ?

Ce match nul obtenu en 2017 contre les Parisiens demeure toutefois un exploit, et donc difficilement rééditable. Garande en est parfaitement conscient. À l’aube d’une autre confrontation, qui offrait un autre enjeu, le technicien disait ceci en conférence de presse : « La première chose, déjà, est de se mettre dans la tête que c’est possible. Avec le staff, on donne aux joueurs certains éléments pour leur prouver que c’est possible.(…)Il faut déjà créer les conditions d’un exploit. Ça se prépare.(…)En football, il y a ce qu’on maîtrise et l’irrationnel. Pour tout le monde, c’est plié, c’est tranché.(…)J’ai la conviction qu’il va se passer quelque chose d’irrationnel… » C’était il y a un mois et un jour, et son groupe s’était incliné en demi-finales de Coupe de France (1-3) contre… le PSG. Mais l’auteur du discours anticipait peut-être la 38e journée.

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Par Florian Cadu

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