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À Brest, l’OM doit choisir entre naufrage ou réveil
Incapable de battre le Shakhtar en barrage de la Ligue Europa jeudi, l'Olympique de Marseille a prouvé une nouvelle fois qu'il n'arrivait pas à tenir un résultat. Une faiblesse récurrente et inquiétante avant d'affronter le Stade brestois, auteur d'une saison radieuse, toujours en lice pour disputer la première coupe d'Europe de son histoire.
« Pourquoi on n’arrive pas à tenir un résultat ? Je ne sais pas. C’est la photographie de notre saison et je n’ai jamais vécu ça comme entraîneur, en 400 matchs sur un banc de touche. […] Je suis amer ce soir, ce n’est pas un problème technique, de jeu… C’est la même chose depuis que je suis arrivé au club. Je n’ai pas la solution. » Ces mots sont ceux de Gennaro Gattuso jeudi à la suite du match nul frustrant concédé par l’OM dans les derniers instants en barrage aller de Ligue Europa face au Shakhtar (2-2). Désemparés, l’entraîneur italien et son équipe ont enchaîné un sixième match sans victoire (toutes compétitions confondues) devant 1300 spectateurs olympiens, qui avaient fait le déplacement au Volksparkstadion d’Hambourg. Le club phocéen semble se perdre dans un brouillard qui s’épaissit de jour en jour.
Le moment ou jamais de rattraper le train pour l’Europe
La réunion de crise organisée lundi dernier à la suite du revers dans l’Olympico (1-0), à l’initiative de l’ancien taulier de l’AC Milan et du président Pablo Longoria, entre le staff, les joueurs et les dirigeants n’était bien qu’un coup d’épée dans l’eau. À quelques heures d’affronter le Stade brestois, auteur une saison flamboyante jusqu’alors, Marseille n’aura d’autres choix de frapper fort chez les Pirates, qui les devancent de sept points avant cette 22e journée, pour espérer se relancer dans la course à la Ligue des champions. La tâche s’annonce tout sauf évidente puisque les Ty-Zefs, quatrièmes avec sept points d’avance sur les Olympiens, n’ont perdu qu’une seule fois cette saison à Francis-Le Blé (et face au Paris SG) alors que les Phocéens sont englués dans les tréfonds du classement à l’extérieur de cet exercice 2023-2024 avec seulement sept points pris en dix déplacements.
Pour renverser les Finistériens, Gattuso devra espérer le réveil de ses cadres comme son latéral droit Jonathan Clauss. Très en vue en début de saison, l’international français, inconstant, ne semble toujours pas avoir digéré sa mise sur le marché des transferts cet hiver, en atteste son erreur sur le but de Mykola Matviyenko, mais aussi l’affirmation des recrues hivernales dont Faris Moumbagna, arrivé pour 8 millions d’euros, qui après deux belles prestations est passé au travers de son match jeudi en loupant ses contrôles et conduites de balle et en préférant surtout jouer le pénalty alors qu’il était lancé seul face au gardien (72e), tout comme Jean Onana, trop peu influent dans le jeu. Les retours de Jordan Veretout et de Geoffrey Kondogbia se font attendre, tant l’entrejeu olympien est friable et manque cruellement de caractère. En zone mixte, Pierre-Emerick Aubameyang, comeilleur buteur de la Ligue Europa, a été droit au but : « On est en train de se punir nous-mêmes. C’est comme un virus. »
30. En ouvrant le score face au Shakhtar, Pierre-Emerick Aubameyang a égalé Radamel Falcao (30) comme meilleur buteur de la Ligue Europa depuis sa refonte en 2009/10. Goleador. #UEL pic.twitter.com/RoJfjotGHS
— OptaJean (@OptaJean) February 15, 2024
Seule une victoire dans la cité du Ponant dimanche pourra permettra aux Marseillais de guérir et de reconquérir un public plus que désabusé de la situation, qui doit être un poil nostalgique de la période où Igor Tudor était à la tête de son équipe. En pleine zone de turbulences, l’OM doit réagir et vite s’il veut que sa saison ne prenne pas fin avant l’arrivée du printemps. En 20 ans, les Phocéens n’ont terminé qu’à trois reprises en dehors du top 5 (2011-2012, 2013-2014 et 2015-2016).
Par Thomas Morlec