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À Brest, c’est le « Furlan Time » !

Par Aymeric Le Gall
6 minutes
À Brest, c’est le « Furlan Time » !

Leader de Ligue 2 après cinq journées, Brest réalise un début de saison quasi parfait, dû en partie à des buts inscrits dans les dernières minutes. Coup de bol ou pas ? Analyse.

Au stade Bonal, lors du match phare de la 5e journée de Pepperoni’s Ligue 2 entre Sochaux et Brest, l’explosion de joie des joueurs et du staff bretons tranche avec le silence glacial qui règne dans l’enceinte doubiste. Et pour cause. En moins de trois minutes, entre la 91e et la 93e, les hommes de Jean-Marc Furlan, malmenés pendant une bonne partie de la rencontre et à la traîne de deux buts, vont refaire leur retard et arracher un point précieux qui aura la saveur de trois. Un retournement de situation loin d’être anodin, tant les hommes de Jean-Marc Furlan, le nouveau coach des « Ty’Zefs » , se sont spécialisés depuis le début de la saison dans les fins de match version dragster. En l’espace de cinq journées, les Finistériens ont profité du dernier quart d’heure pour glaner quatre points et inscrire la moitié de leurs buts (5 sur 10).

Furlan : « Ce n’est surtout pas du hasard »

Pour comprendre le pourquoi de ce fonctionnement diesel des Bretons, et aussi, un peu, pour voir s’il n’y a pas une part de veine là-dedans, le mieux reste encore de poser la question au chef d’orchestre Jean-Marc Furlan. Alors, professeur, le hasard et la chance y sont-ils pour quelque chose ? « Ah non. Quand une équipe est menée à plusieurs reprises et qu’elle revient à chaque fois dans le match, ce sont des ancrages positifs très intéressants, et ce n’est surtout pas du hasard. Ce n’est pas possible. Ça fait plus de vingt ans que j’entraîne et j’ai toujours voulu faire que mes équipes soient capables de revenir au score à ces moments-là des matchs. C’est quelque chose qui se travaille au quotidien. Bon là, vous faites un papier parce que, coup de cul pour moi, on fait quelques résultats en marquant dans les derniers instants du match, mais c’est vrai que ça fait des années que je travaille ça avec mes joueurs. » Si l’ancien entraîneur troyen tient à tout prix à bosser avec ses équipes en les préparant à mettre le paquet en fin de rencontre, ce n’est pas forcément par goût du suspense ou par soif des rebondissements, mais parce que les chiffres l’attestent : « J’insiste souvent sur la statistique qui dit que 30% des buts sont marqués dans le dernier quart d’heure. Et ça ne date pas d’hier hein, ça fait plus de dix ans qu’on constate cette chose-là. Du coup, partant de là, il faut absolument savoir exploiter cela et c’est ce que j’essaye de faire comprendre aux joueurs. »

Et si le message ne passe pas auprès de tous les groupes, il faut croire qu’à Brest les joueurs ont bien pigé la leçon. « Dès le premier jour, le coach cible cette période des matchs, de la 75e à la 90e minute, témoignait Bruno Grougi dans les colonnes de L’Équipe, à la fin du match contre Sochaux. Il nous rabâche que, dans cette dernière partie de la rencontre, il peut se passer beaucoup de choses. » Finalement, en fan inconditionnel de Sir Alex Ferguson, dont il a littéralement dévoré les deux biographies, il ne pouvait en être autrement pour Furlan. Car qui mieux que l’Écossais au nez rouge pour incarner ce précepte érigé depuis en mythe, celui du « Fergie Time » ? Dans une interview accordée à la BT Sport, l’ancien manager des Red Devils expliquait sa manière de voir les choses : « Très souvent, à la pause, je disais à mes joueurs de se montrer patients, de ne pas paniquer. Et dans les quinze dernières minutes, je leur expliquais :« Maintenant, vous faites ce que vous voulez. Tous à l’abordage ! » » Cette stratégie n’est pas tombé dans l’oreille d’un malentendant. « Oui, je me suis inspiré d’Alex Ferguson, et pas qu’un peu ! » , valide le néo-Breton en rigolant.

Le talent et le travail plus que le mental

Si Jean-Marc Furlan met un point d’honneur à éduquer ses joueurs sur ce sujet, c’est qu’il a compris que c’est justement durant la dernière ligne droite d’un match que l’équipe adverse est la plus vulnérable. « L’année où on est champions avec Troyes, on a marqué plus de 30% de nos buts dans le dernier quart d’heure. Toutes les équipes nous tenaient jusqu’à la 70e, toutes, mais elles nous tenaient parce qu’elles faisaient lebigmatch. Après, il faut pouvoir tenir le rythme jusqu’à la fin et c’est justement ce qu’elles n’étaient plus capables de faire. Quand je suis allé au Parc jouer contre Paris la saison dernière, c’était la même chose sauf qu’on était dans le rôle inverse. On fait un très bon match, on est à 2-1 jusqu’à la 75e minute, mais à partir de là, parce qu’en face les mecs sont des Ferrari et qu’ils ont un volume de jeu Ligue des champions, boum, on a explosé et on a pris deux buts dans les dix dernières minutes… »

Pour arriver à mettre sur pied une équipe de tueurs du dernier quart d’heure, il faut obligatoirement passer une préparation athlétique particulière. Pour Furlan, le secret réside uniquement dans le travail : « Tout est là, il n’y a pas de recettes miracles. La première chose, c’est de donner aux joueurs cette statistique pour qu’ils prennent conscience du truc, et la deuxième chose, c’est de taper(bosser, ndlr). Tu tapes, tu tapes, tu tapes toute la semaine. Tout le monde à fond, tu as ta vingtaine de joueurs à l’entraînement, et après, c’est de la sélection naturelle. » Aussi sûr que Brest rime avec crachin, l’aspect athlétique de la chose est primordial pour un coach dont la philosophie du « lâcher de chevaux tardif » est non négociable. Mais si la condition physique est nécessaire pour réaliser cela, elle n’en est pas pour autant suffisante. Sans maîtrise, la puissance n’est rien. « Des fois, t’as envie de le faire, d’attaquer à fond dans le dernier quart d’heure, poursuit JMF,mais tu ne peux pas parce que tu n’as pas le talent suffisant dans ton équipe. Ce n’est pas le tout d’avoir du caractère et du tempérament. Si, devant, tu n’as que des bourrins aux pieds carrés, t’as beau avoir du tempérament, de 2-0 tu ne reviens pas à 2-2. »

La route est encore longue pour Grougi et sa bande sur les sentiers sinueux de la Ligue 2, mais les bienfaits de ces folles fins de match sont déjà là, ce qui ravit Furlan : « En agissant ainsi, tu inscris dans les cerveaux un ancrage très positif. Ça veut dire que si tu as eu le talent nécessaire pour revenir, le caractère comme dit le public, tu sais que tu vas pouvoir le répéter au moins quelques fois encore dans la suite dans la saison. » Les futurs adversaires des Finistériens, à commencer par Clermont ce soir, sont prévenus.

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