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À Berlin, le derby de tous les possibles entre l’Union et l’Hertha
À l’aube du quatrième derby berlinois de l’histoire en Bundesliga, l’Union a quitté ses habits de petit poucet et fait figure de grand favori. Toujours en course pour une place européenne, les Eisernen prouvent qu’ils ont changé de dimension. La tâche s’annonce ardue pour le Hertha qui, de son côté, est loin d’avoir assuré son avenir dans l’élite.
Intronisé entraîneur du Hertha le 25 janvier dernier en lieu et place de Bruno Labbadia, Pál Dárdai – déjà passé par le banc de l’Alte Dame, entre 2015 et 2019 – va de nouveau revêtir son costume de pompier ce dimanche. Pour une grande occasion : un déplacement au Stadion an der alten Försterei, pour son tout premier Hauptstadtderby. Le quatrième consécutif, en Bundesliga. Malgré le succès encourageant de ses joueurs avant la trêve (victoire 3-0, face au Bayer Leverkusen), le Hertha reste en effet bloqué à la quatorzième place à un point seulement de celle de barragiste. Les huit matchs qui restent jusqu’à la fin de la saison sont, donc, autant de finales à disputer pour espérer décrocher le maintien dans l’élite et retrouver l’Union la saison prochaine pour un cinquième derby d’affilée. En attendant, Pál Dárdai n’est pas du genre à se laisser submerger par l’émotion : « Honnêtement, je dirais que l’histoire de ce derby est avant tout montée en épingle par les médias. Évidemment, c’est un match important, car on veut rendre nos supporters heureux. Mais en matière de tradition, ce n’est rien à côté d’un Bayern-Munich 1860. »
Avantage maison
Pourtant, ce derby a quelque chose de spécial. Et pas seulement parce que depuis le mois de février, l’Union est devenu le club le plus populaire de Berlin en dépassant pour la première fois le Hertha en nombre de membres (37 360 contre 37 192 au dernier pointage, une petite différence qui compte quand même). C’est en effet la première fois, depuis sa promotion dans l’élite la saison dernière, que l’écurie du Suisse Urs Fischer aborde la rencontre dans la peau du grand favori. Après avoir terminé la phase aller à la sixième place, les Schlosserjungs de Köpenick comptent en effet quatorze points d’avance sur leurs rivaux tout en ayant marqué davantage (40 buts, contre 31) et encaissé moins que le Hertha (32 buts, contre 45). De plus, l’Union est toujours invaincue à domicile depuis le début de l’année civile et n’accuse provisoirement que deux points de retard sur le dernier ticket européen actuellement détenu par le Bayer Leverkusen.
Quand on sait que les trois précédentes éditions de ce duel ont à chaque fois été remportées par l’équipe qui recevait et que le Hertha – incapable d’enchaîner deux succès d’affilée, cette saison – n’a pas gagné à l’extérieur depuis neuf rencontres, il y a de quoi se sentir pousser des ailes. Surtout après une manche aller particulièrement âpre, lors de laquelle les Rouge et Blanc avaient terminé à dix à la suite de l’expulsion de Robert Andrich (expulsé pour une semelle envoyée en plein dans la gorge de Lucas Tousart), avant d’être punis par le doublé d’un joker de luxe polonais nommé Krzysztof Piątek (3-1, score final). Il flotte donc un parfum de revanche couplé au fait que, à l’Ouest comme à l’Est de la ville, les trois points mis en jeu sont d’une importance capitale.
Changement de paradigme
Contrairement à Pál Dárdai, Urs Fischer commence à être habitué à l’exercice. Même si son attaque est déplumée (Taiwo Awoniyi, buteur à l’aller, Sheraldo Becker et Anthony Ujah sont tous blessés), le technicien helvète peut compter sur Max Kruse (buteur à deux reprises malgré la correction 5-2 reçue face à l’Eintracht Francfort, lors de la dernière journée) et Joel Pohjanpalo, tous deux en grande forme (le Finlandais a lui aussi marqué un doublé en amical face à la Suisse, ce mercredi). Mais au vu de leurs faiblesses en matière de vitesse, le mot d’ordre contre le Hertha devra être l’efficacité. Car sous la houlette de Pál Dárdai, les Bleu et Blanc ont retrouvé des couleurs (deux victoires sur leurs trois derniers matchs) et se montrent impitoyables en contre-attaque.
Finalement, la formule est connue : un derby ne se joue pas, il se gagne. Mais au-delà du résultat, il faut constater que la tendance s’est inversée en moins de deux saisons. Malgré un noyau de joueurs qui vaut trois fois moins cher que celui du Hertha, l’Union a prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’investir des centaines de millions d’euros pour devenir un Big City Club, comme en rêvait Jürgen Klinsmann lors de son passage raté sur le banc du Hertha l’année dernière. Au lieu de cela ? Du travail, de la constance et des résultats qui parlent pour soi. Les habits de petit poucet ont été définitivement rangés au placard, c’est désormais un autre conte de fée qui est en train de s’écrire.
Par Julien Duez
Propos de PD tirés du site bundesliga.de