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« À Bastia, on pourrait écrire un livre tous les jours »

Par Florian Lefèvre
16 minutes
« À Bastia, on pourrait écrire un livre tous les jours »

Depuis son départ du Sporting Bastia à l’intersaison 2014, Frédéric Hantz s’est occupé de sa famille, a « beaucoup joué au golf » et endossé le costume de consultant. Parce qu’il faut bien « montrer qu’on n’est pas mort ». À l’heure où il lui tarde de retrouver un poste, l’entraîneur, qui a débuté sur les bancs de CFA avant de se hisser en L1, se livre en longueur : sur Bastia, son attachement pour la Corse et sa vision du métier.

Est-ce que tu t’attendais à rester un an et demi sans club lorsque tu as quitté le Sporting Bastia (à l’issue de la saison 2013-14) ?(Il coupe) Je souhaitais rester à Bastia. Je ne suis pas parti de mon plein gré, j’étais en fin de contrat, et ce sont les dirigeants qui ne m’ont pas prolongé. Je voulais partir sans faire d’histoire, c’était certainement mieux pour tout le monde d’annoncer un départ volontaire qui ne l’était pas. L’aventure s’est terminée là, au bout de quatre ans. Ensuite, comme après tous les clubs que j’ai quittés, j’ai pris une période sabbatique. Quand je suis en club, je m’oublie, dans le sens où je m’investis à fond – que ce soit à Brive, au Mans, en amateur, en pro… C’est le besoin de prendre une respiration. La seule fois où je ne l’ai pas fait, c’était entre Le Mans et Sochaux, et ça ne s’est pas bien passé à Sochaux. Toutes ces aventures, positives ou négatives, ça me laisse des traces, à Bastia peut-être encore plus qu’ailleurs.

Quelle image avais-tu de Bastia quand tu débarques à l’été 2010 ?Étant donné que j’étais venu jouer à Bastia en tant que joueur adverse (avec Clermont en D2, puis Nice en D1, ndlr), je ne voulais surtout pas y passer mes vacances ! (rires) Quand tu vis le derby Bastia – Nice et que tu ne connais pas, tu te dis : « Je suis chez les fous. » Je n’imaginais jamais venir y entraîner non plus.

Alors, qu’est-ce qui t’a amené là-bas ?J’avais envie d’ailleurs. À l’étranger, j’avais des contacts, mais Bastia, c’est l’idéal : c’est l’étranger, mais on parle français – enfin, l’étranger, il fallait traverser la mer. Je connaissais l’histoire du club, mais l’île pas du tout. Cette découverte, ça me fascinait. J’avais 12 ans à l’époque de l’épopée en Coupe UEFA de 78, je me souviens du match du Torino sous la neige. On dit que les grands clubs ne meurent jamais, c’est juste parce que c’est cyclique. Les semaines qui ont précédé la descente de Bastia en 2010, j’observais leur parcours, leur histoire. Comme je l’ai toujours dit, je ne suis pas allé en National, mais à Bastia. La décision a été difficile à prendre, car le club était en grand difficulté financière (cet été-là, la DNCG avait initialement rétrogradé le Sporting en CFA avant que les collectivités territoriales ne renflouent les caisses, ndlr). Dès le premier jour où j’ai posé le pied à Bastia, je m’y suis senti bien.

Est-ce que tu t’attendais à devenir aussi attaché au club et à cette île ?Non, pas du tout, mais c’est une vraie leçon pour l’avenir. Il y a trois éléments importants dans une réussite : d’abord, apprendre l’environnement – j’ai passé beaucoup de temps à lire l’histoire de l’île et du club, j’ai pris des cours de corse, mais c’est tellement compliqué que je n’arrive pas à le parler -, ensuite le mode de fonctionnement et les attentes du club, et puis la partie sportive – avec quels joueurs, management, moyens… Ça marche à Rennes ou à Bastia, mais la Corse te le met dans la gueule tous les jours. C’est très enrichissant, il faut s’adapter. En revanche, en tant qu’entraîneur, il y a des convictions sur lesquelles je n’ai pas lâché, c’est aussi très important.

Cette phase d’immersion, tu l’as aussi ressentie dans tes précédents club ?Au Mans, j’adorais la rillette ! (rires) Où que j’entraîne par la suite, je suis convaincu que cette adaptation, c’est fondamental pour pouvoir réussir. On parle de la spécificité corse – elle est très marquée -, mais chaque club a son modèle, ses particularités.

Pour en revenir à ce que tu as dit sur la Corse – « C’est l’étranger, mais on parle français » – tu déclarais aussi dans une précédente interview pour sofoot.com que « la Corse, ce n’est pas la France et il faudrait que tout le monde l’admette » . Est-ce que ce n’est pas ce genre de discours qui entretient le sentiment de seul contre tous ressenti par certains Corses ? La Corse est française, mais elle a une histoire, on ne peut pas la nier. Mon discours, ce n’est que ça. Je le dis très facilement parce que je ne suis pas corse : je suis né à Rodez – avec des origines alsaciennes – dans le trou du cul de la France, ce qui fait de moi un « Gaulois » comme ils disent. La Corse, elle est devenue française en 1769. Les livres d’histoire peuvent l’occulter, c’est une réalité qui se transmet de génération en génération. Ce n’est pas de la provocation ou de l’isolement. Pendant les quatre années que j’ai passées en Corse, j’ai œuvré pour qu’on mette beaucoup de passerelles entre le continent et Bastia. Je ne suis pas un indépendantiste, le mouvement nationaliste me plaît parce que c’est différent, comme en Bretagne je pourrais apprécier un mouvement indépendantiste qui défend l’histoire locale. Y en a marre de cette uniformité gauche, droite, dont on sait qu’elle mène aux mêmes choses.

D’ailleurs, les débats sur le Front national ont occulté la victoire de la coalition corse, Faisons la Corse, menée par Gilles Simeoni, lors des dernières élections régionales…Je préfère garder mon vote pour moi, mais ce qui est sûr, c’est que lorsqu’on vit à Bastia pendant plusieurs années, on ne lit pas les choses de la même manière qu’à Paris. Aujourd’hui, je partage ma vie entre l’Aveyron et la Corse, et je pense que plus je vieillirai, plus je retournerai en Corse. 

Pourquoi ? 

J’ai eu du mal à revenir à Furiani. La première année qui a suivi mon départ, j’ai pris un abonnement, mais je ne suis pas allé au stade. Je suis allé voir un match en fin de saison dernière, ils ont perdu contre Reims, et d’ailleurs, je suis parti à la mi-temps. Il y avait trop d’émotions. Cette saison, je suis allé voir le match en tribune Sud contre Rennes, Caen et Nice. Furiani, ça reste une atmosphère particulière, ce n’est pas aseptisé, c’est sûr.


Mais qu’est-ce qui te bloquait la saison dernière ?

Je crois que c’est pareil chez tous les coachs. Les gens ne mesurent pas ce que tu laisses quand tu es entraîneur en fonction. Deux mois avant, t’étais dans la soupe. C’est difficile par rapport à soi-même et aussi aux autres. Claude Makelele ne m’a pas appelé quand il a repris l’équipe – mais ça, c’est son problème -, j’ai entendu dire qu’il croyait que je voulais prendre sa place. Je ne voulais pas m’afficher au stade.

Les nombreux Corses au sein de l’effectif actuel du Sporting (Yannick Cahuzac, François Modesto, Sébastien Squillaci, Julian Palmieri, Jean-Louis Leca, Gilles Cioni, Thomas Vincensini), c’est un peu unique en France, ce côté ossature maison. Ça rappelle l’Athletic Bilbao (qui ne compte que des joueurs basques, des joueurs nés au Pays basque français ou en Navarre, ou bien des joueurs formés dans un club basque), c’est un bon modèle à suivre, l’Athletic Bilbao ? C’est un modèle exagéré. Quand j’entraînais Bastia, ce n’est pas une question de quotas, mais je pense qu’il était nécessaire d’avoir au moins un tiers de joueurs corses dans l’équipe. C’est nécessaire que l’équipe ressemble aux supporters, et je pense que c’est le cas partout. Prends l’exemple de Yannick Cahuzac. En 2010, je n’imaginais jamais que ce joueur deviendrait capitaine en Ligue 1. Aujourd’hui, c’est peut-être le meilleur Bastiais – en tout cas, le plus efficace. Ça veut dire, que quand t’es du club, même si a priori tu n’as pas un talent exceptionnel, il y a des facteurs qui te font réussir.

Alors, pourquoi ça ne s’applique pas davantage dans les autres clubs ?Peut-être parce qu’à Bastia, de ce que j’ai connu, c’était une nécessité absolue : financière, humaine, historique. Il faut pas se mentir, à Bastia, il y a eu toujours des joueurs qui ont signé des contrats pro parce qu’ils étaient fils de dirigeants ou fils de. Mais le public est parfois plus sévère avec des joueurs maison qu’avec d’autres.

À Bastia, tu as beaucoup insisté sur ton bon rapport avec le président Pierre-Marie Geronimi. Qu’est-ce qui a si bien fonctionné entre vous ? C’était le premier président qui était plus jeune que moi, un vrai passionné de foot. Dans le privé, on se parlait cash. Je vais pas révéler certains détails croustillants de nos conversations, mais c’était chaud (rires). Des anecdotes, il y en aurait plein. En tout cas, je savais que je pouvais lui dire ce que je pensais. C’était lui qui prenait les décisions, mais dans les discussions, on se mettait chacun au niveau de l’autre : lui comprenait mes attentes, et moi, je saisissais ses soucis, parce que crois-moi, à Bastia, c’est plus difficile d’être président qu’entraîneur !



C’est-à-dire ?Il avait des contraintes que je n’avais pas. Financières d’une part, et puis par rapport aux actionnaires. Pierre-Marie Geronimi est aussi maire d’un petit village corse (Casamaccioli), les gens lui parlent du club…

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces quatre années à Bastia ?

Du Nord au Sud, l’île est magnifique ! Quand tu prends la route pour l’entraînement et que tu longes le bord de mer… Quand je suis arrivé avec Réginald Ray (son adjoint, ndlr), on logeait dans un hôtel qui appartient à Mme Filippi, la maman de Jean-Nöel Filippi, un des actionnaires du Sporting. Tous les jours, on se disait qu’on pourrait écrire un livre. Bastia, c’est tous les jours des aventures extraordinaires. Ce club est une pulsion. Il ne sera jamais tranquille, ni vers le haut, ni vers le bas. Il y a tellement de passion, d’humanité, de proximité, d’erreurs aussi. Le modèle français, républicain, est vertical. Je le vois dans une ville bourgeoise comme Rodez, il y a de la distance entre les gens. En Corse, que le mec soit stadier ou chef d’entreprise, le rapport est le même : simple et direct. Cette proximité, ça se traduit aussi dans ton quotidien sportif. 


Et donc pour tes deux premières saisons, ça s’est traduit par deux montées (avec deux titres de champion) – comme le Gazélec d’ailleurs, un autre club corse…

Monter de National en Ligue 1, Toulouse, Valenciennes ou encore Sedan l’ont fait. En revanche, être champion les deux fois, je crois qu’on est les seuls. Mais ça revient à ce que je disais sur la pulsion négative ou positive. Apres l’accession en L2, je ne pensais jamais qu’on arriverait un L1 un an plus tard. L’année de la Ligue 2, on était 7es à la trêve. Quand j’y repense, je vois une étoile filante. La première année en L1 a été compliquée (12e, ndlr), la deuxième plus accomplie (10e, ndlr), dommage de ne pas avoir pu continuer sur une troisième saison.

Pour en revenir à la question initiale, ça dure un peu plus longtemps que prévu, cette période sabbatique… Là, entraîner, ça devient un besoin ! Notre métier est une drogue dure. Je pensais que cette période sans club durerait une saison, pas plus. Je souhaitais repartir l’été dernier, j’ai eu des propositions de la part de présidents de club, mais ça ne s’est pas concrétisé. Après, quand tu dis non à quelqu’un… À cinquante ans (en mai prochain, ndlr), je sais qu’il y a des choses que j’ai faites que je ne referai pas. Comme entraîner en dessous de la Ligue 1. Et surtout, il y a des choses que je n’ai pas faites que j’espère pouvoir faire.


Quel est le challenge qui t’intéresse ? Comme beaucoup d’entraîneurs, je ne suis pas bricoleur, chasseur ou pêcheur. Ma vie, c’est le foot. 
Jusqu’à présent, je voulais rester en club, mais je préfère prendre une bonne sélection qu’un mauvais club. C’est pas le terrain qui me manque, c’est mener un projet. J’ai passé quatre années pleines dans des clubs de Ligue 1 : deux ans au Mans et à Bastia – où je n’ai pas terminé en dessous de la 12e place avec le 20e budget du championnat -, six mois à Sochaux et au Havre. Ma volonté, c’est d’aller dans un club qui a peut-être le 15e ou le 10e budget et de le faire réussir, jouer la première partie de tableau. Je pense que j’en suis capable, mais je sens qu’il y en a beaucoup qui ne me sentent pas près à ça (rires). L’important dans la vie, c’est d’aller vers ce que tu veux, et à un moment les portes s’ouvrent. Je me fixe une dead-line en mai prochain.



Elle est venue quand, cette vocation de coach ?À l’âge de 18 ans, lorsque je jouais déjà à Rodez. J’ai commencé à passer mes diplômes presque le jour de ma majorité. Ensuite, mon parcours amateur puis professionnel a fait qu’à 27, 28 ans, j’avais envie de revenir à Rodez pour apporter ce que l’on m’avait transmis durant ma carrière de joueur. Je savais que je deviendrais entraîneur… Et je mourrai entraîneur !

Ta première expérience, sur le banc de Rodez, se termine par une descente en CFA 2 en 2001. Un peu handicapant pour lancer sa carrière ?C’est juste, mais c’est bien que peu de monde l’ait remarqué (rires). Les deux premières saisons sont bonnes. Au Noël de ma troisième saison, j’accepte que l’on lâche des joueurs pour des raisons financières. C’était une grande leçon. Cette erreur-là, je ne l’ai pas reproduite à Brive, alors que nous étions dans la même situation. C’est ce qui a amorcé le beau parcours en Coupe de France.

Après avoir tapé Clermont, Lorient, Nancy et Auxerre, tu te retrouves à affronter le PSG en quarts de finale de la Coupe de France 2004. Raconte-nous cette épopée briviste… La première saison, on est relégables à la trêve. La deuxième se passe mieux avec un effectif presque inchangé. Après, c’est la magie de la Coupe… C’est cette aventure qui m’a permis d’aller au Mans et donc de mettre un pied dans le milieu pro. Après Brive, je pensais que j’allais entraîner des U17, et puis Le Mans m’a appelé. Parce qu’on est quand même dans un milieu de castes. À part Jean-Marc Furlan, je ne vois pas beaucoup d’entraîneurs qui ont passé, comme moi, cinq ans en CFA avant d’évoluer en Ligue 1. Aujourd’hui, je le ressens, comme je n’ai pas été un joueur international ni entraîneur uniquement en Ligue 1. En fait, l’ensemble de ton histoire te rattrape. C’est dommage.


Aujourd’hui, un très bon coach de CFA a très peu de chances d’évoluer en pro ?
Regarde dans le championnat, à part le LOSC et l’OM, les derniers changements d’entraîneur, ce ne sont que des promotions internes : Bastia, Reims, Toulouse, Troyes, Lyon, Montpellier, Lorient. Et puis, quand tu viens d’en bas, tu n’as pas le droit à l’erreur. Il faut que tu réussisses en CFA ou en National, et que tu réussisses dès ta première expérience en pro. Denis Renaud (qui s’est fait limoger par le PFC le 28 novembre dernier, ndlr), il a fait un travail exceptionnel à Carquefou, j’étais convaincu qu’il allait réussir au Paris FC. Je croyais beaucoup en Régis Brouard – qui est un ami -, aujourd’hui, il stagne en L2. Entraîner en CFA, c’est le même boulot qu’en pro, mais sans le salaire. Tu sacrifies ta vie familiale. 



Quelle est la part de responsabilités de l’entraîneur dans les résultats ?En Ligue 2, c’est l’entraîneur qui fait la qualité de l’équipe. En Ligue 1, si tu n’as pas les joueurs… Le meilleur exemple, c’est Jean-Marc Furlan. Je suis désolé pour lui, mais pour être provocateur, il l’a cherché. Avec l’ESTAC, il est reparti avec les mêmes joueurs. Tu peux faire ce que tu veux, tu mets Mourinho – bon, peut-être pas -, Ancelotti ou Wenger à Troyes, tu descends quand même. Après, dans certains clubs, tu n’es plus entraîneur, mais manager, comme Laurent Blanc au PSG. Je te prends un exemple à Bastia. Si on ne recrute pas Landreau à la trêve lors de la première saison en L1 (2012-13), on descend très certainement. Pareil si on n’a pas Wahbi Khazri ou Flo Thauvin. 


Pourtant, actuellement, il y a le SCO Angers, troisième de Ligue 1 à la trêve… 

Angers, c’est le parfait contre-exemple. Ils ont pris des joueurs qui ne connaissaient pas la L1 ou très peu comme Cheikh N’Doye (de Créteil, ndlr), mais qui avaient quand même le niveau. Bravo des deux mains et des deux pieds.

Jean-Marc Furlan a la volonté de développer un jeu ambitieux, léché, ça ne peut pas marcher en Ligue 1 ?
Pfff, mais c’est quoi, un jeu léché ? Tout le monde veut produire un jeu technique, mais en Ligue 1, ça se passe dans les deux surfaces. Il faut que tu aies des mecs qui te claquent des buts, deux mecs qui te tiennent la baraque derrière et un bon gardien. Encore une fois, ce sont les joueurs qui font l’entraîneur. Si tu arrives à adapter tactiquement ton jeu aux aptitudes de tes joueurs, tu passes une belle saison. L’OGC Nice, c’est l’équipe que je préfère regarder en L1. Mais ce n’était pas le cas des précédentes équipes de Claude Puel. Je pense que Claude a changé son fusil d’épaule. Il a bâti une équipe de ses joueurs, tant tactiquement – je n’ai pas souvenir de l’avoir vu jouer en 4-4-2 losange auparavant – que techniquement et dans son management. C’est une vraie leçon d’entraîneur.

Pour finir, c’est vrai que ça t’arrive d’éteindre la lumière du vestiaire avant d’entamer tes causeries ? Le coup d’éteindre la lumière, ça vient de Michel Poisson, mon ancien entraîneur à Rodez. Il le faisait quelques fois, je trouvais que ça avait un impact positif. Mais je ne l’ai fait qu’une fois : pour mon premier match au Mans, en décembre 2005. J’ai éteint la lumière pendant une minute dans le vestiaire et ça me poursuit encore (rires). Et on a gagné ! C’est comme le fait de convoquer les joueurs pour le Nouvel An, tout le monde se fout de ma gueule. Je l’ai fait deux fois avec Brive et Le Mans parce qu’on jouait le 3 janvier. Un mec de 20 ans, joueur professionnel ou pas – sauf s’il est musulman -, il prend une murge. Pour l’anecdote, avec Brive, on est allés boire une coupe de champagne à 1 heure du matin et on s’est couchés. Mais avec Le Mans, les joueurs m’ont « niquer » : je les avais convoqués à 1 heure et demie/2 heures, ensuite je suis allé me coucher, mais eux ont continué de faire la fête à l’hôtel ! Et là encore, on a gagné !

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