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5 raisons de regarder le Trophée des champions
Wikipédia dit à propos du Trophée des champions : « Compétition organisée par la LFP et la FFF. Nombre de participants : 2 ». Triste. Ce sentiment est encore plus légitime après un été de Coupe du monde. Pas facile de passer du Saint-Emilion à la Villageoise en un mois. Mais c'est une erreur, car ce trophée n'est pas si mal. Une année sur deux, il y a de l'action. La preuve par 5.
1. Parfois, il y a 2 gagnants
En 1971, cela s’appelait le Challenge des Champions. Marseille est alors le champion de France et Rennes le vainqueur de la Coupe. Le titre se joue à Brest. Autant dire que déjà, tout est mis en œuvre pour que les Bretons se mettent des titres de côté en cas de famines futures. Au bout du temps réglementaire, les deux équipes se neutralisent 2-2. Logiquement, on doit aller directement aux tirs au but, mais c’était sans compter sur les supporters. Ils envahissent la pelouse. L’arbitre siffle la fin du match comme ça, sans que les penaltys ne soient tirés. L’UNFP prend alors une décision surprise. Elle déclare les deux clubs vainqueurs. Pas de jaloux. Aujourd’hui encore, on soupçonne les supporters rennais d’avoir saccagé la compétition. On connaît leur phobie des finales. C’est une piste mais jusqu’à ce jour, aucune preuve tangible n’est venue confirmer cette thèse.
2. Le meilleur buteur de la compétition s’appelle Sidney Govou
Et ça, ça n’existe nulle part ailleurs. Auteur d’un triplé en 2002 et d’un but en 2007, il devance de nombreux autres buteurs de légende. On pense à John Carew par exemple, lui aussi auteur d’un triplé en 2005. Sidney Govou, c’est donc le Monsieur Trophée des champions. 2 participations avec l’OL, 2 victoires, 100% de réussite. C’est une vraie star dans le milieu. S’il n’avait pas été si occupé à profiter de sa retraite, nul doute que Gourvennec aurait fait appel à son expérience.
3. Une fois sur trois, ça se finit aux penaltys et on peut assister à ça
Quatre ans plus tard, on se demande toujours ce qui a bien pu se passer dans la tête du Commandante. Ça ressemble étrangement à une hésitation de panenka, mais quoi qu’il arrive, on ne veut plus jamais voir ça sur un terrain de foot. En 2010, le Trophée des champions nous offre le premier Classico mais surtout le deuxième penalty le plus moche de l’histoire du foot français (Mickaël Landreau restera à jamais premier pour l’attentat qu’il a commis en finale de la Coupe de la Ligue 2003-2004). Après 120 minutes d’un match nul dans un stade de Radès pourtant chauffé à blanc (plus forte affluence jamais atteinte pour un Trophée des champions avec 57 000 spectateurs), Lucho s’avance pour tirer le 3e pénalty marseillais. En face, Greg Coupet se recoiffe. Il va attendre que l’Argentin tire pour plonger. Il aura bien raison. Lucho met un plat du pied en plein milieu des cages. Du jamais vu. Une vraie horreur. Marseille finira par gagner le trophée, mais voilà ce que l’on retiendra : les panenkas en finale, c’est vraiment un truc de très grand.
4. En 2011, Lille et Marseille ont scoré 9 fois
OK, l’arbitre a bien aidé ce soir-là, mais en général, le Trophée des champions est synonyme de buts. 57 en 18 éditions. Soit une moyenne de 3,17 buts par match. Et il se peut même qu’il y en ait 9 d’un coup, soit parfois plus qu’en une seule journée de Ligue 1. Le 27 juillet 2011 par exemple. Après un début de match médiocre (1-0 à la mi-temps), le match s’emballe entre Lille et Marseille. On assiste alors à du grand spectacle. Des penaltys litigieux, des coups de rein d’Eden Hazard, un triplé d’Ayew et même un chef-d’œuvre de Jérémy Morel. Au final, c’est Marseille qui l’emporte. À l’arrache. Didier Deschamps s’excuse auprès des Lillois d’avoir gagné. Mais qui sait ? Peut-être que la paire Marquinhos-Camara, titulaire cet après-midi, peut nous vendre du rêve aujourd’hui.
5. C’est une première pour le spray
Normalement, c’est un arbitre local qui doit officier pour le Trophée des champions. Cette année pourtant, on a décidé de suivre les conseils d’Arnaud Montebourg. On a sûrement encore en tête les années de vol à PES, et, par un vulgaire amalgame, le Brésil-Croatie de début juin. Il est donc hors de question de donner les clefs du match à un arbitre chinois. Clément Turpin officiera donc. Et en plus, il pourra utiliser le spray à coup franc pour la première fois de l’histoire du football français.
Par Ugo Bocchi