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5 000, la jauge de l’absurde

Par Adrien Hémard
5 000, la jauge de l’absurde

Dès lundi 3 janvier, la jauge de 5000 spectateurs fera son retour dans les enceintes sportives pour au moins trois semaines. Un retour à l’automne 2020 qui passe mal, et qui donne l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée des premières vagues. Surtout, une question se pose : pourquoi ne pas adapter cette jauge à chaque stade via un pourcentage ?

Encore un matin où le monde du football se réveille la tête en vrac. Mais cette fois, la gueule de bois n’a rien à voir avec le marathon des fêtes ou avec des incidents en tribunes : aujourd’hui, c’est le retour de la jauge à 5000 spectateurs dans les stades dès le 3 janvier qui assomme le ballon rond. Pour endiguer la cinquième vague de Covid-19, le gouvernement a annoncé une flopée de mesures, parmi lesquelles ce retour à la jauge qui donne le sentiment que les mondes du sport et de la culture sont souvent les premiers à trinquer. Cinq mille personnes en extérieur, 2000 en intérieur, mais pas de limitations pour les meetings politiques (ce qui s’entend d’un point de vue constitutionnel) ou les lieux de culte, mais aussi une fermeture des buvettes et lieux de restauration dans les enceintes : c’est un sérieux coup sur la tête des clubs de football et de leurs fidèles. Et même si elle n’est instaurée que pour trois semaines (pour le moment), cette jauge touchera des affiches de premier choix (Bordeaux-OM, OL-PSG, OM-LOSC, OL-ASSE, Lens-OM…), à commencer par le derby du Nord de mardi soir en Coupe de France.

Introduisons la proportionnelle

Si l’on comprend l’urgence sanitaire à laquelle fait face l’État, on ne peut s’empêcher de s’interroger quant au retour de cette jauge née, on le rappelle, à une époque où la population n’était pas vaccinée. Or, depuis, le pass sanitaire (qui deviendra pass vaccinal dès le 15 janvier) est entré en action, devenant la clé du retour des tribunes à guichets fermés. Ce qui fait une différence monumentale entre la situation de l’automne 2020 et celle de janvier 2022. D’autant que depuis que les stades ont rouvert leurs portes, aucun cluster n’a été identifié autour d’une rencontre de Ligue 1 ou autre. Port du masque, gestes barrière et pass sanitaire semblaient suffire à se protéger. Mais face au variant Omicron, le gouvernement réinstaure une jauge arbitraire, qui touchera de la même façon les 67 000 places du stade Vélodrome que les 12 000 de Gabriel-Montpied, ou les 4200 sièges de Marcel-Tribut à Dunkerque. Quitte à instaurer une limite, pourquoi ne pas en faire un pourcentage qui l’adapterait intelligemment à chaque enceinte ?

À la pertinence d’une jauge proportionnelle, le gouvernement a préféré la clarté d’un chiffre unique qui claque : 5000. Sauf que dans les faits, on sait très bien à quoi va ressembler l’application de cette mesure avec des clubs qui réuniront les 5000 privilégiés dans une même tribune pour réduire les coûts, et pour sauver les apparences d’un point de vue télégénique. Des clubs qui vont une nouvelle fois s’asseoir sur leurs revenus de billetterie dans un contexte post-Mediapro déjà délicat, même si un dispositif d’indemnisation a été promis par le gouvernement. De toute façon, le football, ce sport de riches, est un coupable idéal dont personne ne se souciera en dehors de ses amoureux. Les plus cyniques y verront même une façon efficace de mettre fin aux débordements en tribune, qui empêchent par ailleurs le foot de trop se rebeller face à cette jauge – si tant est qu’il en ait envie.

Quoi qu’il en soit, profitons bien du week-end de Coupe de France qui arrive (pas concerné par les mesures qui entrent en vigueur lundi), de ses ambiances champêtres et de ses tribunes pleines. Car dès lundi, les stades seront de nouveau des zones proscrites, quand bien même ils représentent une goutte d’eau par rapport au brassage de population qui se fait ailleurs. Mais que voulez-vous : les caméras de télévision se braquent plus facilement sur une enceinte pleine de 60 000 personnes que sur des rames de métro, des centres commerciaux ou des établissements scolaires. Le football et le sport en général est finalement victime de sa médiatisation, de sa popularité. Fermer des tribunes, c’est spectaculaire, l’image donne l’illusion de mesures fortes, alors que dans les faits, on est en droit de se demander si cela change réellement grand-chose d’un point de vue sanitaire. D’un point de vue football, en revanche, c’est autre chose.

Dans cet article :
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