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40 suggestions pour redonner le moral à un supporter nantais
Depuis quelques mois et plus encore en ce début de saison, supporter le FC Nantes sans être sous anti-dépresseurs est une forme d’exploit. Si votre meilleur ami(e), votre conjoint(e) ou un membre de votre famille a tout de même décidé de tenter l’aventure, voici quelques suggestions susceptibles de lui redonner goût à la vie.
1. Commencez par bloquer l’accès à Youtube sur son ordinateur. S’il tombe sur le résumé des derniers matchs du Stade rennais, la thérapie tombe à l’eau.
2. Débrouillez-vous pour lui cacher que le contrat d’Emiliano Sala expire dans quatre ans.
3. Persuadez-le que si on n’entend plus parler de Coco Suaudeau, c’est parce qu’il est en stage de préparation physique à Font-Romeu depuis trois ans, pour préparer son retour aux affaires l’été prochain.
4. Parlez-lui de la chaîne en argent de Frédéric Da Rocha, des tacles glissés de Mario Yepes et de l’embonpoint d’Alexander Viveros.
5. Jouez avec lui à FIFA 99 sur la Nintendo 64 de votre grenier et laissez-le envoyer des gros scuds en lucarne avec Sibierski et Monterrubio. Quelle soundtrack, quand même.
6. Apprenez ce syllogisme : « Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel » , et déclinez-le avec Waldemar Kita. Répétez-lui tous les soirs pour l’aider à trouver le sommeil.
7. Si vous êtes son ou sa compagne, concédez-lui que, finalement il (elle) avait raison, « Viorel » est un beau prénom pour le bébé.
8. Ajoutez que jusqu’au mois de mai prochain, vous l’autorisez à flirter tous les week-ends. Avec la zone rouge.
9. Dîtes-lui que vous venez de recevoir un coup de fil de Joss Whedon et que, dans le prochain Avengers, Iron Man est remplacé par Moldovan.
10. Trouvez un lac près de chez lui et emmenez-le faire un tour en canoë-kayak. Disposez discrètement des algues noires sur le sommet de votre crâne et, tout en pagayant, affirmez que vous êtes Marama Vahirua.
11. Susurrez-lui langoureusement des mots serbes au creux de l’oreille. « Filipdjordjevic » , au hasard.
12. Dîtes-lui que ce week-end, c’est face à l’OM.
13. Dirigez-vous vers le meuble de votre télé où sont rangés vos anciens Final Fantasy et le coffret DVD de la saison 1 de Prison Break (sous la couche de poussière, voilà). Retrouvez FIFA 11, mettez-le dans la console et montrez-lui la feuille de stats de Charles N’Zogbia.
FIFA 11. Le foot c’est comme le vélo, ça s’oublie pas, hein N’Zogbia ? #FCNantes pic.twitter.com/e1OeCh57It
— Albert Marie (@albertmarie_10) September 22, 2016
14. Repassez-lui la vidéo du coup d’intox de Micka Landreau sur un penalty de Ronaldinho au Parc des Princes. C’était en 2002, et Nantes battait le PSG.
15. Rappelez-lui qu’à sa première saison à Nantes, Vahid Halilhodžić n’a marqué que 7 buts en championnat, avant d’en claquer 27, 13, 28 et 18 les saisons suivantes. Laissez entendre que Kačaniklić pourrait suivre la même trajectoire (en hochant la tête de haut en bas afin de gagner en crédibilité).
16. Dimitri Payet, Jérémy Toulalan, William Vainqueur, Sofiane Hanni, Jordan Veretout, Claudio Beauvue, Georges-Kévin N’Koudou… La formation nantaise n’est peut-être pas aussi radieuse qu’il y a vingt ans, mais elle est encore en vie.
17. D’ailleurs, Nantes est le club le mieux représenté chez les champions d’Europe U19 français, avec trois joueurs : Quentin Braat, Enock Kwateng, Amine Harit.
18. Poursuivez en lui montrant que la moyenne d’âge des joueurs alignés par le club depuis le début de saison est la 6e plus basse en Ligue 1 et la 13e parmi les cinq grands championnats européens. (source : Observatoire du football, CIES)
19. Le « Messi des Balkans » (Babović, 36 matchs, 0 but), « La perle portugaise » (Makukula, 21 matchs, 1 but), « Le Killer » (Ivan Klasnić, 28 matchs en L1, 6 buts)… Promettez-lui qu’on ne lui mentira plus sur la marchandise.
20. Gratter le flocage « Synergie » de son maillot cru 2016-2017, pour y coller un beau logo Europe 1.
21. Mais bien sûr, sans lui rappeler que dans les années 80, Europe 1 était la radio où officiaient les géniaux Jean-Yves Lafesse et Coluche, et qu’aujourd’hui elle est la radio d’Anne Roumanoff et de Willy Rovelli. Si même les sponsors mythiques connaissent la décadence…
22. Mettez en boucle tous ces reportages où les gens s’enthousiasmaient pour l’Islande à l’Euro. Puis lui montrer que le clapping a été adopté par tous les stades. Et terminer en lui expliquant à quel point les Islandais sont montés en grade depuis cet été : « Regarde, Ragnar Sigurðsson, il est passé de Krasnodar à Fulham ! Et ce bon vieux Guðmundsson de Charlton à Burnley !!! Tu vois que ce n’est pas un si mauvaise idée, de recruter 18 joueurs scandinaves à chaque mercato ! »
23. Évitez tout de même les vacances dans le Nord de l’Europe. Voir trop de blonds pourrait lui rappeler Ismaël Bangoura. Les conséquences seraient terribles.
24. Le mensonge, c’est moche. Mais lui annoncer que Douglas Ferreira, alias Douglão, a été abattu dans une favela par un gang rival lui remontera sans doute le moral.
25. Utiliser la peur pour lui rappeler qu’il a déjà vécu pire. Solution envisagée, arriver soudainement devant lui en hurlant : « Christian Larièpe va redevenir directeur sportif du club !!! » avant d’enchaîner par un « Mais non, je plaisantais bien sûr ! »
26. Organiser des manifestations de rue violentes pour demander l’arrivée au pouvoir d’Alejandro Bedoya, avec obligation pour toute la ville de chanter « I believe that we will win » tous les matins sur la Place royale.
27. Tiens, où est le patient ? Mince, il est encore allé faire un tour au stade Marcel-Saupin pour « se souvenir du bon vieux temps » , comme il dit. Sprintez donc sur le quai de Malakoff pour le rattraper, et montrez-lui la vieille arène du doigt. Sérieusement, comment fantasmer sur cette tribune unique en béton, entourée de bâtiments tous plus moches les uns que les autres ?
28. D’ailleurs, Marcel Saupin, le fondateur du club, parlons-en. Un type qui crée une équipe en 1943 avec son ami Jean Le Guillou, après avoir gentiment collaboré. Après la guerre, Le Guillou a même du s’exiler plusieurs années en Suisse. Alors le passé et les photos sépia, hein…
29. Waldemar Kita, au moins, il a la conscience tranquille. Enfin, sauf pour… Sauf pour presque l’ensemble de son œuvre, en fait.
30. Ne plus porter que des lunettes très légères, presque sans montures, à branches ultra fines. Si tout se passe bien, le délicat souvenir de Raynald Denoueix devrait lui faire retrouver sa joie de vivre.
31. Allez hop, dans le tram, ligne 1, et on descend à l’arrêt Médiathèque. « Mais on va où ? » Les jérémiades du dépressif ne vous attendriront pas. Arrivé quai de Tourville, vous poussez la porte vitrée d’un élégant bâtiment moderne. En lisant l’enseigne, le malade est intrigué. « Conseil fiscal et stratégie en rentabilité immobilière ? Vraiment ? Pour notre F3 ? » Mais une fois poussée la porte du bureau principal, surprise ! Qui voilà ? Jean-Paul Bertrand-Demanes, joueur le plus capé de l’histoire du club, qui a réussi sa reconversion. Allez donc lui confier vos biens en toute sérénité.
32. Demandez à Ruffier de lui raconter comment il a boxé Etey Sheshter cet été en barrage de Ligue Europa. Ça t’apprendra à avoir tout raté avec le FCN, espèce de pipe.
33. Aux grands maux, les grands remèdes. Les intégrales de Joe Dassin et toutes ces compilations fièrement achetées sur des aires d’autoroute ? Poubelle, seuls les CD de Charles Aznavour sont désormais acceptés. Il veut se faire un petit plaisir en regardant pour la huit millième fois Les Yeux dans les Bleus ? Il n’aura droit qu’aux scènes avec Youri Djorkaeff. Un petit match de tennis ? Hop la, une cassette de David Nalbandian. Votre maison ressemble enfin à l’Arménie, et ça lui fait du bien. Il a toujours eu un faible pour Michel Der Zakarian.
34. En revanche, vous avez violemment arraché le fil de la B-Box quand il a commencé à taper « Kim Kardashian » dans sa barre de recherche. S’il veut du vrai érotisme, il n’a qu’à regarder le but brésilien de José Touré contre le PSG.
35. Les grands clubs vous font doucement rire. Les phases en une touche de balle de Barcelone ? La classe du Real ? Le poids colossal de la tradition du Milan ? Pour l’éternité, le beau jeu se nommera le « jeu à la nantaise » . Les Rossoneri, eux, ont juste offert au monde l’escalope à la milanaise. Soit un vulgaire poisson pané sans poisson.
36. Essayez de lui faire comprendre qu’il y a des combats plus importants pour la ville de Nantes que le maintien en Ligue 1. « Dis, tu te rends compte qu’il y a encore des gens sur cette terre pour dire que Nantes n’est pas en Bretagne ? Et le château des ducs de Bretagne alors, il est où ? Et ces pancartes Naoned à l’entrée de la ville, elles sont là pour quoi ? »
37. Remettez-lui le nez sur le palmarès du FC Nantes. La dernière fois que le club a lutté pour le titre, c’était il y a moins de cinq ans. D’accord, c’était en Ligue 2. Mais être un gros poisson dans une petite mare, c’est parfois sympa. La descente ne devrait pas être vue comme un drame, mais comme une opportunité.
38. Jean Vincent, Henri Michel… Les grandes heures du FCN ont été écrites par des hommes ayant des noms constitués de prénoms. « Les médias se trompent en écrivant son nom, je te dis qu’il est né René Gérard. Il est à la hauteur, crois-moi. »
39. C’est l’automne, et il fait moche. La soirée DVD sera la parade parfaite à la grisaille, et Les Oiseaux de Hitchcock sont quand même un sacré chef-d’œuvre. Et puis, à quelques kilos près, si on fait abstraction de la couleur, et qu’on les imagine un peu plus petits, ces corbeaux ressemblent quand même furieusement à des canaris.
40. Les Jaune et Vert français déçoivent, allons-nous réconforter en matant les Canaries anglais de Norwich. Ah, bah non, ils ont été relégués en Championship la saison dernière.
Par Albert Marie et Alexandre Doskov