- Quarante ans d'Andriy Shevchenko
40 choses que vous ne savez pas sur Andriy Shevchenko
Ce jeudi, Andriy Shevchenko célèbre son quarantième anniversaire. L’occasion de revenir sur le parcours de l’un des meilleurs attaquants du siècle, à travers quarante choses à savoir, et à retenir, sur le plus grand footballeur ukrainien de l’histoire.
1. Sélectionneur. S’il est devenu récemment sélectionneur de l’Ukraine, en juillet dernier, Andriy avait préalablement refusé le poste, en novembre 2012. Pour se consacrer à la politique. Comme quoi, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis.
2. Politicien. Son entrée en politique se fait d’ailleurs au sein du parti En avant l’Ukraine et fait beaucoup de bruit à l’époque, ce dernier étant alors soupçonné d’être à la solde du pouvoir. Pire, il est même reproché à Sheva d’avoir reçu de l’argent pour associer son image à ce mouvement politique. Des allégations qu’il réfute en déclarant avoir, à l’inverse, investi un million d’euros de sa poche pour financer le parti. Un homme engagé.
3. Déception. Malgré sa volonté de s’engager en politique pour aider son pays, Sheva a très vite appris que la politique pouvait être cruelle. Lors des élections législatives de 2012, son parti obtient 1,58% des voix au niveau national, soit, évidemment, pas le moindre siège de député. Une Jacques Cheminade pour lui.
4. Buteur. Buteur hors pair, Andriy est encore aujourd’hui le cinquième meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions, avec 59 caramels. À un but, seulement, du Néerlandais Van Nistelrooy.
5. Buteur toujours. Être le cinquième meilleur buteur de la Ligue des champions, c’est costaud. Mais ce qui l’est encore plus, c’est d’avoir été le seul joueur à remporter le titre de pichichi de la plus grande coupe européenne en jouant au Dynamo Kiev. C’était lors de la saison 1998-1999, avec huit buts inscrits. Ah bah, c’est autre chose qu’avec le Barça ou le Real, hein.
6. Centenaire. S’il n’a pas le record du nombre de sélections avec l’Ukraine, l’ancien attaquant peut au moins se targuer d’avoir été le premier Ukrainien à devenir centenaire en sélection. Dépassé depuis par Anatoly Tymoshchuk, l’actuel capitaine, qui en est aujourd’hui à 142 capes. Andriy, lui, s’est arrêté à 111. Pour 48 buts. Un ratio plutôt mignon, oui.
7. Tchernobyl. En 1986, peu après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, Andriy n’a que neuf ans lorsque sa famille et lui sont obligés de quitter leur village, situé non loin de la zone de l’accident, pour éviter les contaminations radioactives. Sympathique, comme premier déménagement.
8. Gamin. En 1990, alors qu’il évolue déjà au Dynamo Kiev, le jeune Schevchenko impressionne son monde lors d’un tournoi de jeunes qu’il marque par son talent de buteur hors pair. Présent dans l’assemblée, Ian Rush, ancienne gloire de Liverpool, est tellement sous le charme qu’il offre sa paire de crampons au minot.
9. Précocité. Andriy a fêté son premier match en pro à tout juste dix-huit ans, le 30 octobre 1994. C’était contre le Shakhtar Donetsk. Un garçon qui n’avait pas de temps à perdre, visiblement.
10. Précocité toujours. Quelques mois après son premier match en professionnel, l’attaquant plus que prometteur est déjà appelé en sélection, le 25 mars 1995, pour un match face à la Croatie comptant pour les éliminatoires de l’Euro 1996. À dix-neuf ans, donc.
11. Éclosion. Son premier coup d’éclat européen ? Arf, pas grand-chose, juste un triplé sur la pelouse du Camp Nou à vingt et un ans, en novembre 1997, pour une victoire, 4-0, du Dynamo face au FC Barcelone. Bah quoi ?
12. Milan. Arrivé à l’été 1999 à l’AC Milan, Andriy inscrit son premier but dès son premier match, le 28 août face à Lecce. Il marque son second but la journée suivante. Et son premier triplé trois matchs plus tard. Quel temps d’adaptation ?
13. Capocannoniere. Cette première saison est à placer sous le sceau de la réussite, puisque le garçon finira l’exercice en tant que meilleur buteur, avec 24 pions au compteur. Devenant ainsi le neuvième joueur de l’histoire à devenir capocannoniere pour sa première saison en Italie. Quel temps d’adaptation ?
14. Derby. Histoire toujours. Andriy est évidemment de la partie, en 2001, lors de la plus large victoire dans un derby milanais : 6-0 pour l’AC Milan. Un résultat auquel il participe en claquant un doublé. Toujours apporter sa pierre à l’édifice.
15. Ballon d’or. Après avoir terminé deux fois troisième, en 1999, puis en 2000, au Ballon d’or, l’Ukrainien finit par remporter le Graal en 2004. Devenant ainsi le troisième joueur ukrainien, seulement, à soulever ce trophée.
16. Légende. Juste avant de signer à Chelsea, à l’été 2006, Andriy a encore une fois pris le temps de laisser son blase dans l’histoire du club. Comment ? En devenant le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club. Tout simplement. Avec 165 pions. Soit 56 de moins que Nordahl.
17. Parrain. Andriy a quatre enfants. Quatre fils. Le premier de la fratrie est né en 2004, à l’époque où l’Ukrainien jouait encore à l’AC Milan. Son parrain ? Silvio Berlusconi. Ah ça doit être autre chose que le cousin éloigné de ta mère en ce qui concerne les cadeaux.
18. Premier. En 2003, Andriy Shevchenko devient tout simplement le premier joueur ukrainien de l’histoire à soulever la Ligue des champions. L’attaquant porte alors la tunique milanaise et inscrit même, face à la Juventus, le dernier tir au but décisif de la finale. Et peu importe si Anatoliy Tymoshchuk, encore lui, l’a depuis rejoint en remportant la coupe aux grandes oreilles avec le Bayern, car, comme on dit à Marseille : « À jamais le premier ! »
19. Penalty. S’il a inscrit le tir au but décisif en finale de Ligue des champions en 2003, c’est malheureusement lui qui, deux ans plus tard, ratera le tir qui coûtera le titre à l’AC Milan au détriment de Liverpool. De héros à zéro en deux ans.
20. Coûteux. Au milieu des années 2000, Andriy est tout simplement ce qui se fait de mieux en matière de numéro neuf pur sang. Abramovitch, propriétaire de Chelsea, ne s’y trompe et essaie à plusieurs reprises de signer l’Ukrainien. En vain. Enfin, jusqu’à l’été 2006 où le joueur demande aux dirigeants lombards de le laisser partir. Ce qu’ils accepteront en échange d’un chèque de 45 millions d’euros. Soit le plus gros transfert de l’époque en Angleterre. On était loin des joueurs surévalués.
21. Numéro. Pour son retour raté à Milan, en 2008, Sheva arbore un numéro peu commun, le 76. Rien à voir avec un clin d’œil à la Seine-Maritime. C’est juste son année de naissance. Tout simplement. Sans doute un délire avec Ronaldinho qui, arrivé le même été, avait choisi le 80.
22. Décoration. En Ukraine, Sheva est une véritable légende. À tel point qu’en 2003, il reçoit des mains du président l’étoile d’or de héros d’Ukraine. Le plus haut titre honorifique décerné par le gouvernement ukrainien.
23. Retour. En 2009, dix ans après son départ du Dynamo, Shevchenko fait son grand retour dans le club de ses débuts. Un retour qu’il fera en sauveur, puisque pour son premier match, entré en cours de jeu alors que son équipe est menée 2-1, il se procure un penalty à la 94e et le transforme. Les légendes sont éternelles.
24. Carton rouge. Ligue Europa 2010-2011. Quart de finale aller entre Kiev et Braga. Les deux équipes sont à égalité lorsque Sheva, entré à la pause, récolte deux cartons jaunes en huit minutes. Carton rouge, donc. Une première pour le joueur qui n’avait jamais été exclu en dix-sept matchs de carrière professionnelle.
25. Armée. Si le jeune Shevchenko était déjà un passionné de football, il a bien failli ne jamais en faire son métier. En effet, son père, militaire de profession, voulait qu’Andryi suive la voie paternelle. Heureusement pour tous les amoureux de football, ce n’est pas mitraillette en main que Sheva a exprimé tout son talent.
26. Dribbles. Lors de son premier essai au Dynamo Kiev, à neuf ans, Sheva fut recalé après avoir raté un exercice de dribbles. Déterminé, il réussira l’année suivante. Un garçon motivé, déjà.
27. Boxe. À neuf ans, Andriy ne brillait pas qu’avec un ballon. Le gamin se défendait même plutôt très bien avec des gants. Mais après être entré à l’école du Dynamo, Sheva a définitivement choisi de privilégier les rectangles verts aux rings bleus.
28. Armani. L’un des meilleurs amis du sélectionneur ukrainien n’est autre que Georgio Armani. C’est d’ailleurs lors d’un des défilés du styliste italien que l’ancien attaquant a rencontré sa femme, Kristen Pazik, mannequin de profession.
29. Mode. Sa relation avec Armani n’est pas qu’amicale, elle est même devenue professionnelle puisque les deux hommes ont ouvert deux boutiques de vêtements ensemble à Kiev. Le Yannick Noah de la mode.
30. Mode toujours. Visiblement très attiré par tout ce qui touche au textile, l’ancien footballeur a également lancé un site internet avec sa compagne, Ikkon.com, dédié à la vente en ligne de prêt-à-porter masculin.
31. Philanthropie. Riche et célèbre, Shevchenko n’en reste pas moins généreux. Il est d’ailleurs l’ambassadeur de SOS Children’s Villages, une ONG qui lutte pour protéger le droit des enfants à travers le monde. Prends ça, Bill Gates.
32. Golf. Comme tout footballeur qui se respecte, Sheva touche sa bille avec un club en main. À tel point qu’après sa retraite, l’Ukrainien a même participé à un tournoi professionnel, la Kharkiv Superior Cup. Le Yannick Noah du golf.
33. Enfant. Visiblement, Shevchenko a toujours été boosté par la naissance de ses enfants. La preuve, il a marqué le jour de la naissance de ses deux premiers fils. Un but contre la Sampdoria pour fêter la naissance de Jordan le 29 octobre 2004, puis un autre contre Watford pour fêter celle de Christian, le 10 novembre 2006. Son faire-part à lui.
34. Nom. Le garçon porte un nom plutôt compliqué, certes, mais l’avantage, c’est qu’il existe deux façons correctes de l’écrire : Chevtchenko ou Shevchenko. Toujours bon à sortir dans un dîner où tu veux montrer que tu n’es pas totalement inculte.
35. Successeur. Si en France, on s’obstine encore à chercher le nouveau Zidane, en Ukraine on cherche logiquement le nouveau Shevchenko. Et la presse locale l’a trouvé en la personne d’Andriy Yarmolenko. Si Sheva a déclaré ne pas être gêné par la comparaison, on parle tout de même d’un mec qui joue au Dynamo à vingt-six ans. Un âge où Sheva évoluait déjà au Milan. Misons plutôt sur un Mourad Meghni ukrainien.
36. Jeu vidéo. Récompense virtuelle, mais récompense quand même. En 2005, Andriy a l’honneur de figurer sur la jaquette du jeu vidéo FIFA 2005. En compagnie de Vieira et Morientes. Une triplette que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
37. Graffiti. À Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, Andreiy est représenté en peinture en compagnie d’un autre Shevchenko, Taras, l’un des plus célèbres poètes ukrainiens. Le dessin est accompagné de la légende : « les frères Shevchenko » . Comme quoi, en Ukraine, on n’hésite pas à comparer les footballeurs à des poètes.
38. Golden foot. Chaque année depuis 2003, un prix international de football, nommé le Golden Foot, est attribué à un footballeur d’au moins vingt-huit ans en fonction de ses réalisations athlétiques et de sa personnalité. Un honneur que Sheva a reçu en 2005. La récompense ? Les pieds du footballeur gagnant sont moulés dans un moule permanent en bronze exposé sur « La Promenade des champions » , à Monaco. Il n’y a pas de petit trophée, après tout.
39. Baseball. Le sport de haut niveau n’est pas une nouveauté dans la famille de Sheva. Son beau-père, Mike Pazik, était en effet un célèbre joueur de baseball, évoluant en MLB, au sein des Minnesota Twins. De bons gènes en perspective pour les enfants.
40. Critique. Après l’Euro 2012, suite à la défaite de l’Ukraine face à la France (2-0), Oleg Blokhine, Ballon d’or 1975, est interrogé sur l’importance de Sheva au sein de l’équipe. À la question « Qu’apporte-t-il à la sélection ? » , l’ancienne gloire de Kiev répond : « Du thé ou du café. » Bagarre entre légendes.
Par Gaspard Manet et Alexandre Doskovchenko