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36 anecdotes sur les clubs engagés en Coupe d’Italie (partie 1)

Par Eric Maggiori
8 minutes
36 anecdotes sur les clubs engagés en Coupe d’Italie (partie 1)

Premier tour de Coupe d'Italie. 18 affiches au programme (une ce samedi, les 17 autres demain dimanche) et des noms qui sentent bon le vintage : Vicenza, Alessandria, Monza, Albinoleffe. L'occasion de raconter une belle histoire sur chacune de ces équipes.

1. Caserta

L’histoire du Caserta FC n’a pas commencé sur un terrain de football mais dans un cirque. De fait, en 1908, Mimì Bluette, serveur au Cirque National, a l’idée de créer une équipe de foot. Lui, ses potes du cirque et d’autres se mettent donc à taper dans le ballon, non pas sur la piste, mais sur les pelouses du Palais de Caserte, une résidence de la famille royale des Bourbons de Naples. Ou comment mélanger des pans d’histoire qui n’avaient aucune raison de se rencontrer.


2. AZ Picerno

Pour sa première saison en Serie D en 2015-16, l’AZ Picerno, à ne pas confondre avec Ascoli Piceno ou avec l’AZ Alkmaar, a connu des débuts cauchemardesques. Après 19 journées, le club pointait à la dernière place avec un joli bilan de deux victoires, un nul et 16 défaites. Pourtant, grâce à une phase retour honorable, Picerno arrache son maintien à la dernière journée. Sixième la saison dernière, il a désormais la Lega Pro (D3) en ligne de mire. Ou une fusion avec Alkmaar, au choix.


3. Alessandria

Club phare des années 20 en Italie, l’Alessandria Calcio a même failli remporter le Scudetto en 1928. A deux journées de la fin, il lui fallait battre son rival Casale pour s’offrir ensuite une finale face au Torino. Ce qui ne devait être qu’une formalité (victoire 5-1 à l’aller) va tourner au cauchemar : Alessandria s’incline 5-0 avec, selon les journalistes, « un match horrible du gardien de l’Alessandria » . Ce dernier a par la suite été soupçonné d’avoir été acheté, et son club l’a vendu à Novara. Et le Torino a été sacré champion.


4. GIANA Erminio

Ce club a une particularité qui fera certainement plaisir aux adeptes du fooding : il est implanté dans le ville de Gorgonzola. Oui oui, là-même où a été inventé le fromage du même nom. Pour le reste, l’équipe n’est jamais allée plus haut que la troisième division. Pas de quoi en faire tout un fromage.


5. Monza

Club historique italien, Monza a la particularité de n’être jamais monté en Serie A (meilleur classement : 3e de Serie B en 1956). Pourtant, elle a accueilli dans ses rangs quelques joueurs français. Attention, la liste est courte mais complètement improbable : Joachim Fernandez (1998-99), Christophe Galtier (1997-98) et Patrice Evra (1999-00) ! Et en bonus, un certain… Marc Lewandowski. Aucun lien de parenté.


6. Matelica Calcio

A ne pas confondre avec Metallica, le groupe de hard rock. Contrairement aux musiciens qui sont des vieux de la vieille, le club de Matelica Calcio est un petit nouveau dans la cour des grands. S’il existe depuis 1921, il n’a accédé à la Serie D qu’en 2013, et a eu le droit de participer pour la première fois à la Coupe d’Italie en 2014. And nothing else matters.

Vidéo

7. Südtirol

Avec un nom pareil, ce club aurait pu participer au championnat autrichien ou suisse. Et pour cause, la ville de Bolzano est située à 30 kilomètres de la frontière autrichienne. Le club est tellement tiraillé entre ses origines italiennes et autrichiennes (son premier président s’appelait Ubald Comper) que le nom même de l’équipe prête à confusion : Fussball Club Südtirol. Clairement, en France, si un club venait à s’appeler Fussball Club Vichy, il risquerait d’être relativement mal perçu.


8. Albalonga

Originaire du Latium, ce petit club amateur qui n’a jamais fait mieux que la quatrième division peut au moins se vanter d’avoir un nom très classe. En effet, Albalonga, Albe La Longue en français, était l’une des cités les plus anciennes de la Rome antique. Dans la mythologie, elle a été fondée par Ascagne, le fils d’Enée. C’est bien beau tout ça, mais ce n’est ni Ascagne ni Zeus qui va faire monter le club en D3, bordel.


9. Viterbese

En 1997-98, Luciano Gaucci, sulfureux personnage italien (l’homme qui avait fait venir le fils Kadhafi à Perugia), débarque à la tête de la Viterbese, club de quatrième division. Il dégage le coach en place et intronise sur le banc, pour la première fois dans l’histoire du football italien, une femme : Carolina Morace. Le coup médiatique est réussi, puisque l’Italie toute entière se met à parler de ce petit club amateur. Mais la cohabitation entre Morace et ce fou de Gaucci est impossible, et l’ancienne attaquante de la Squadra Azzurra démissionne après deux journées.


10. Rende

Le club calabrais fête cette année ses 50 ans. Or, en cinquante années d’existence, Rende n’a affronté qu’une seule fois un club de Serie A. C’était en 2006-07, lors de sa toute première participation à la Coupe d’Italie. Les Rennitani s’inclinent au premier tour face à la Lazio, 4-0. Un match au cours duquel le portier calabrais, Antonio Pellegrino, stoppe un pénalty de Tommaso Rocchi. « Allez viens fiston, je vais te raconter le jour où j’ai stoppé le péno d’un mec qui a mis 102 buts en Serie A. »


11. Renate

Pour certains, il s’agit uniquement d’un lieu où l’on se fracasse la tête pendant la nuit à Berlin. Mais pour les puristes, le Renate est un sympathique club qui évolue aujourd’hui en Serie C. Leur maillot ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de l’Inter : rayé noir et bleu. Une simple coïncidence ? Pas du tout. Les fondateurs de ce club né en 1947 étaient tout simplement de grands tifosi de l’Inter.


12. Rezzato

Voilà une équipe qui n’est pas venue pour rigoler. La saison dernière (2017-18), Rezzato accède pour la première fois à la Serie D. Petit poucet ? Bizut ? Petit moineau effarouché ? Très peu pour eux. L’ambitieux Rezzato enchaîne une série de onze victoires consécutives entre décembre et février, et flanque des roustes ici et là (quatre 4-1, un 5-1, un 5-0, deux 6-0…). Meilleure attaque de son groupe, premier jusqu’à l’avant-dernier tour, Rezzato termine finalement deuxième à un petit point de la Pro Patria à cause d’un match nul à la 36e journée contre Lecco. Mais la belle histoire ne fait peut-être que commencer.


13. Sambenedettese

La Sambenedettese, ce sont quatre faillites et autant de refondations (1994, 2006, 2009, 2013), 21 saisons en Serie B mais aucune en Serie A, et quelques illustres entraîneurs. Parmi eux, Davide Ballardini, Stefano Colantuono ou Francesco Moriero, mais surtout un improbable Zbigniew Boniek. En effet, en 1993, cinq ans après avoir mis un terme à sa carrière de joueur, l’ancien de la Juve est appelé sur le banc de la Sambenedettese. Il accepte le poste, mais ne recueillera que peu de succès : il est même débarqué avant la fin de la saison pour mauvais résultats. En même temps, un Polonais à Sambenedetto, une ville qui a le même nom qu’une marque spécialisée dans l’eau minérale et le thé glacé, quelle idée.


14. Sanremese

San Remo est surtout connu pour son festival, mais pas vraiment pour son équipe de foot. Alors retenons surtout une chose : la Sanremese a eu dans ses rangs, de 1974 à 1976, un jeune joueur qui, un peu plus de 40 ans plus tard, marquera à tout jamais l’histoire du football italien. Son nom ? Gian Piero Ventura.


15. AlbinoLeffe

L’Albinoleffe, c’est Emiliano Mondonico et personne d’autre. Le célèbre moustachu, décédé en mars 2018, a été l’âme de ce club pendant des années. En janvier 2006, il est appelé sur le banc du club qui fonce vers la D3. D’une main de maitre, il relève l’équipe et obtient le maintien. En septembre 2009, il est à nouveau contacté par Albinoleffe après un début de saison catastrophique. Quelques mois plus tard, l’équipe se maintient tranquillement. Il reste aux commandes la saison suivante, mais au mois de janvier 2011, il doit quitter son poste pour aller soigner une tumeur. Sans lui, le club coule à pique. Opéré de sa tumeur, l’héroïque Mondonico reprend sa place sur le banc et emmène encore le club vers le maintien. Comme l’Abinoleffe et l’Atalanta partagent le même stade (Stadio Atleti Azzurri d’Italia), et que Mondonico a également été le coach de l’Atalanta pendant sept saisons, il serait peut-être temps de renommer le stade en son honneur, non ?


16. Pordenone Calcio

Aucun joueur digne de ce nom n’est passé par le Pordenone Calcio, petit club du Fioul qui n’a jamais fait mieux que la Serie C. En revanche, en 1981, leur entraîneur était un jeune loup qui deviendra plus tard un habitué de la Serie A, un certain Edoardo Reja. Son bilan ? Dix matchs, une victoire, cinq nuls, quatre défaites. Soit le plus petit pourcentage de victoires (10%) de toute sa carrière. Une carrière qui a quand même duré de 1979 à 2016, hein.


17. Vicenza

Ce 19 mai 1978, Giussy Farina, président de Vicenza, n’a aucune hésitation. Il écrit sur une carte « 2 milliards, 612 millions et 510 lires » (1,35 million d’euros) puis la glisse dans une enveloppe. Si le prix qu’il vient d’inscrire est supérieur à celui noté par Giampiero Boniperti, boss de la Juve, il s’attachera définitivement les services de Paolo Rossi, buteur italien formé à la Juve et prêté depuis deux ans à Vicenza. Ouverture des enveloppes. Celle de Boniperti d’abord : « 875 millions de lires » . Farina n’en croit pas ses yeux : lui, le « président paysan » , vient de « battre » la Juventus. Mais il comprend également qu’il s’est fait rouler. De fait, la veille, un coup de fil anonyme lui avait assuré que la Juve allait mettre 2,5 milliards, et que lui devrait donc miser 2,6 pour conserver Rossi. Ce prix, exorbitant à l’époque, provoque un tollé en Italie. « J’ai honte, mais je ne pouvais pas faire autrement, tempère Farina. Pendant 20 ans, Vicenza a vécu des restes. Et puis, le sport est comme l’art, et Paolo est la Joconde de notre sport » . Mino Raiola n’a rien inventé.

18. ASD Calcio Chieri

Sur son site officiel, le Calcio Chieri annonce la couleur : « Cela fait des années que le Chieri est la troisième réalité footballistique de la province de Turin derrière la Juventus et le Torino. » Ah ? Bon, on parle quand même là d’un club fondé en 1955 qui n’a jamais fait mieux que la Serie D et qui, lors des sept dernières saisons, s’est incliné quatre fois en demi-finale des play-offs, dont trois fois contre la même équipe, la Lavagnese. Heureusement, la Lavagnese est une équipe de Ligurie et non du Piémont. Chieri peut donc tranquillement continuer à se vanter d’être « la troisième réalité footballistique de la province de Turin » .

Deuxième partie à suivre demain

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