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25 choses que vous ne savez pas sur Juve-Roma
Parti comme c'est parti, on se dirige vers un nouveau duel entre ces deux équipes pour l'obtention du titre, comme il y a deux ans, comme il y a trois ans. Une affiche qui, au-delà des ambitions respectives des deux rivaux, regorge d'anecdotes.
1. C’est la troisième affiche la plus souvent disputée depuis que la Serie A existe en tant que telle. L’édition du jour est la 165e, c’est autant que les derbys de Milan et deux de moins que les Juve-Inter et Inter-Roma.
2. C’est aussi l’affiche la plus déséquilibrée dans l’histoire des grands classiques transalpins. Un bilan en faveur de la Juve fait de 78 victoires, 48 nuls et 38 défaites, 258 buts marqués et 176 encaissés. Le pire reste le bilan à Turin, 52 victoires, 21 nuls et seulement 8 défaites en 1936, 1943, 1957, 1967, 1981, 1995, 2001 et 2010. Et depuis que les Juve-Roma se disputent au Juventus Stadium, la Roma a toujours perdu, encaissant au moins trois buts, sauf en janvier dernier (1-0).
3. Le 12 janvier 1930, la Juve met fin à l’invincibilité de la Roma sur le mythique terrain du Testaccio, sa première maison. Un sans-faute qui durait depuis trois ans. Les Giallorossi ont pris une petite revanche, puisque les U20 de De Rossi Sr furent les premiers à sortir vainqueurs du Juventus Stadium. C’était le 8 mars 2012, en finale aller de la Coupe d’Italie de la catégorie.
4. La victoire 5-0 de la Roma en 1931 a inspiré un film au titre éponyme (Cinque a zero) réalisé par Mario Bonnard. Les footballeurs romains ont joué leur propre rôle. Le synopsis est le suivant : le président d’une équipe de foot s’inquiète pour son capitaine tombé amoureux d’une chanteuse de variétés. 3-0 d’Onteniente n’est pas un préquel.
5. Le 4 décembre 1983, Roberto Pruzzo inscrit le but de l’égalisation à la toute dernière seconde suite à ce magnifique retourné. En tentant d’intervenir, la main de Stefano Tacconi finit contre le poteau et le portier de la Juventus se pète deux doigts sur cette action.
6. Le 15 janvier 1995, alors que le score est de 0-0, Aldair joue rapidement une touche au moment même où le juge de touche passe derrière lui. Le ballon touche le crâne de ce dernier, les gants glissent et voici une passe décisive cocasse pour Ravanelli qui ne se fait pas prier. Le match se terminera à 3-0 en faveur de la Juventus.
7. En 1981, les deux équipes luttent pour le Scudetto et se rencontrent à trois journées du terme du championnat. Le défenseur Maurizio Turone inscrit un but de la tête qui sera refusé pour un hors-jeu peu évident. Le match finit à 0-0, et la Juve est de nouveau sacrée championne. Un fait de jeu constamment ressassé depuis, sauf que, plus de trente ans après, le journaliste de la Rai Carlo Sassi avoue que les images de la « moviola » (l’analyse des erreurs d’arbitrage) durant l’émission la Domenica Sportiva avaient été manipulées par les techniciens romains.
8. Vingt ans plus tard, les deux équipes luttent encore pour le titre. C’est encore un Juve-Roma programmé cette fois à cinq journées du terme du championnat. Les Turinois mènent rapidement 2-0 grâce à Del Piero et Zidane, puis Capello fait entrer Nakata, qui réduit le score et provoque l’égalisation de Montella à la dernière seconde. Score final 2-2, écart de six points maintenus et Scudetto gagné. Quelques jours plus tôt, à la suite du scandale des faux passeports qui concernait tous les cadors italiens sauf la Juve, la Fédération avait changé la règle des extracommunautaires, facilitant leur utilisation. Sans ça, Nakata n’aurait pas pris part à cette rencontre.
9. Le 5 mai 2005. Capello, Zebina et Emerson reviennent à l’Olimpico après avoir quitté la Roma pour la Juve quelques mois plus tôt, non sans polémiques. Au moment de l’annonce des formations, le speaker Carlo Zampa choisit de rester muet quand le tour de ces trois noms arrivent. Il sera licencié quelques mois plus tard. Mais officie aujourd’hui en tant que commentateur officiel de la Roma.
10. Cette même rencontre terminée 2-1 en faveur de la Juventus finit parmi les matchs incriminés durant l’affaire Calciopoli. La Juve l’emportant par un but hors jeu de Cannavaro et un penalty inexistant de Del Piero (faute hors de la surface). Lors du procès, Moggi, ancien dirigeant bianconero, et l’arbitre Racalbuto furent reconnus coupables pour ce chef d’inculpation, mais bénéficièrent de la prescription. Les juges de touche, pourtant objectivement responsables, ne furent jamais mis en cause. Selon l’accusation, le problème n’était pas l’arbitrage du match (des erreurs dans les deux sens), mais les prétendus contacts téléphoniques via la théorie des cartes SIM suisses (aucune écoute). Racalbuto, considéré à la botte de Moggi et des désigneurs à sa botte et donc protégé, n’arbitra plus pendant sept journées de Serie A.
11. Le 21 septembre 2003, la Roma inscrit le but du 2-2 à la 87e grâce à une jolie frappe de Jonathan Zebina. Le Français inscrit alors là son premier et dernier but en 354 matchs de championnat entre la Ligue 1 et la Serie A.
12. Malgré la grosse rivalité qui caractérise cette rencontre, de nombreux joueurs ont endossé les deux maillots. Rien que depuis 2010, Marco Mota, Simone Perrotta, Matteo Brighi, Alberto Aquilani, Luca Toni, Marco Borriello, Pablo Osvaldo, Miralem Pjanić, Simone Pepe, Federico Balzaretti, Morgan De Sanctis et Mirko Vučinić. Pas mieux avec les entraîneurs, là aussi sans remonter trop loin, avec Fabio Capello, Claudio Ranieri et Luigi DelNeri.
13. Gigi Buffon aurait pu s’ajouter à cette longue liste. En effet, le mythique portier de la Juve avait révélé il y a deux ans qu’il n’était pas loin de rejoindre la capitale, transfert manqué confirmé un peu plus tard par Francesco Totti. C’était en 2011 : « Les deux 7es places, les blessures, le rapport avec le club avait changé, partir était devenu une hypothèse pour me relancer, puis Conte a été nommé entraîneur » , confia Gigi.
14. Un autre grand Juventino aurait pu avoir un destin différent. Il s’agit de Giorgio Chiellini, qui fut en copropriété entre Livorno et la Roma lors de la saison 2003-04. Cette dernière s’incline au fameux jeu des enveloppes qui départageaient les deux clubs en cas d’accord non renouvelé. Les Toscans le rachetèrent pour trois millions d’euros, et Moggi l’engagea à la Juve dans la foulée avant de le prêter à la Fiorentina.
15. Le 20 mai 1973, la Juve fête la conquête de son 15e titre sur le terrain de la Roma grâce à un but d’Antonello Cuccureddu à la 87e. Un finale palpitant qui pouvait également sacrer deux autres équipes, le Milan, battu à Vérone, mais surtout la Lazio qui s’incline à Naples.
16. En 1970, les deux équipes sont protagonistes d’un maxi-échange, Del Sol, Bob Vieri (le père de Bobo) et Zigoni partent à la Roma, Capello, Spinosi et Landini font le chemin inverse.
17. Elles se sont rencontrées seize fois en Coupe d’Italie, compétition dont elles détiennent le record de succès, onze trophées pour la Juve et neuf pour la Roma. Pourtant, jamais une finale ne les a opposées et tout juste deux demies.
18. Qui sont les meilleurs buteurs de cette affiche ? Évidemment Alessandro Del Piero et Francesco Totti. Treize buts pour le premier et dix pour le second dont celui-ci, splendide, il y a trois ans.
19. La Juventus a également affronté l’Alba Roma, l’un des clubs à l’origine de la création de l’AS Roma en 1927. C’était d’ailleurs lors des deux saisons précédentes. Bilan ? Quatre matchs et quatre victoires.
20. La Juventus Roma, active lors de la première moitié du siècle dernier, est l’une des nombreuses équipes composant le complexe arbre généalogique de la Roma. Elle évoluait en noir et blanc, mais sans rayures.
21. Le 1-7 encaissé à Turin le 6 mars 1932 est la plus large défaite à l’extérieur en Serie A dans l’histoire de la Roma. À noter également un 2-7 en 1950.
22. Entraîneur de la Roma, Zdeněk Zeman soulève le problème du dopage dans le football au sortir du Tour de France 98 et montre du doigt la musculature de Vialli et Del Piero. C’est le point de départ de la fameuse enquête menée par le juge Guariniello qui n’eut pourtant pas la possibilité d’opérer hors des frontières du Piémont. Ainsi, seules les pharmacies de la Juve et du Torino furent examinées dans toute la Botte. Verdict quelques années plus tard, aucun produit dopant, mais abus de médicaments.
23. Peu après les insinuations de Zeman, l’Avocat Gianni Agnelli déclarera : « C’est le neveu de Vycpálek qu’on a sauvé de la Tchécoslovaquie communiste, on l’a fait venir en Italie, son neveu aussi se doit d’être reconnaissant envers nous. Est-ce que je le prendrais en tant qu’entraîneur ? Non, je n’aime pas sa façon d’entraîner. » Vycpálek ancien joueur et entraîneur de la Vieille Dame.
24. En 2012, Zeman, désormais chantre de l’anti-juventinisme, se présente au Juventus Stadium avec la Roma qu’il vient de retrouver. Le Bohème a bien fait monter la pression lors des conférences de presse précédentes. Résultat, 3-0 après vingt minutes de jeu, puis deux transversales. Score final, 4-1 pour la Juve. En zone mixte, Daniele De Rossi déclarera : « Ce n’est pas une croisade, juste un match de foot. »
25. Enfin, huit cartons rouges ont été distribués lors des dix derniers antécédents, trois côté Juve (Évra, Morata et Rubinho qui était sur le banc), cinq côté Roma (Manolas, Torosidis, De Rossi, Castán et Stekelenburg).
Par Valentin Pauluzzi