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- 80 ans de Carlo Mazzone
24 choses à savoir sur Carlo Mazzone
Carlo Mazzone fête ce dimanche 19 mars ses 80 ans. Celui qui a participé à l'éclosion de Totti et Pirlo, qui était l'ami de Roberto Baggio et l'un des mentors de Pep Guardiola, a marqué le football italien par son authenticité, son franc-parler et son dialecte romain.
1. Record. Au cours de sa carrière, Carlo Mazzone a entraîné onze équipes en première division, et s’est assis sur un banc de touche de Serie A à 795 reprises. Personne n’a jamais fait mieux dans l’histoire du championnat italien.
2. Record(s). Si l’on ajoute les matchs passés sur un banc de touche de Serie B, Serie C, de coupes nationales et de Coupe d’Europe, on arrive à un impressionnant total de 1278 matchs.
3. Dialecte. Surnommé Sor Carletto, il est l’un des entraîneurs les plus aimés de l’histoire du championnat italien, avec son inimitable dialecte romain.
4. Rome. Car, oui, il est né à Rome, et s’est toujours revendiqué supporter de l’AS Roma, club dont il a été l’entraîneur de 1993 à 1996.
5. Derbys. Son bilan face à l’ennemi laziale : six derbys, une seule victoire, deux nuls, trois défaites. L’unique victoire (3-0, 27 novembre 1994) a toutefois été célébrée sous la Curva Sud, le poing levé.
6. Regrets. En revanche, son grand regret est de n’avoir jamais été un joueur important des Giallorossi. En effet, s’il a fait toute sa formation à la Roma, il n’a disputé que deux matchs sous le maillot rouge et jaune, lors de la saison 1958-59.
7. Andrea. À Brescia, en 2001, il se prend d’affection pour un jeune milieu offensif. Mais il trouve que ce joueur n’est pas vraiment à sa place sur le front de l’attaque, alors, il décide de le faire reculer au poste de regista, à savoir celui qui évolue devant la défense. Ce jeune joueur de vingt-deux ans, c’est Andrea Pirlo.
8. Course folle. 30 septembre 2001. Brescia-Atalanta. Son équipe est menée 3-1. Les supporters de l’Atalanta l’insultent, Mazzone est sous tension. Baggio réduit le score, et Mazzone annonce : si on égalise à 3-3, je viens sous votre virage. Baggio exhauce son souhait et égalise à la 92e minute. Fidèle à sa promesse, Mazzone s’en va célébrer ce but sous le virage des supporters atalantini, en les chambrant copieusement. De quoi se faire encore plus adorer par ses propres tifosi.
9. Stars. S’il n’a jamais entraîné l’une des trois grandes équipes du Nord (Milan, Juventus, Inter), Carletto peut se vanter d’avoir entraîné quelques phénomènes. Parmi eux, Francesco Totti, Roberto Baggio, Andrea Pirlo, Giuseppe Signori, Antonio Conte, Marco Materazzi, Luca Toni, Giuseppe Giannini, Giancarlo Antognoni ou encore Pep Guardiola.
10. Bouquin. En 2010, il a sorti un livre intitulé Il calcio secondo Carlo Mazzone. Una vita in campo, soit « Le football selon Carlo Mazzone. Une vie sur le terrain » . Un livre autobiographique où il revient sur l’intégralité de sa carrière.
11. Scudetto. En 2000, Mazzone le Romanista a offert le Scudetto à la Lazio. Lors de la dernière journée de championnat, son équipe de Perugia, dixième du classement, bat la Juventus, alors leader, et permet ainsi à la Lazio de s’emparer de la première place au buzzer. Son commentaire à la fin du match : « Je m’en fous que la Lazio ait gagné le titre, moi j’ai fait mon job : j’ai fait gagner mon équipe. » Droit dans ses baskets.
12. Intertoto. En trente-huit ans de carrière, il n’a remporté qu’un seul trophée, et non des moindres : une Coupe Intertoto avec Bologne en 1998. Ce même Bologne qui, quelques mois plus tard, éliminera l’OL en quarts de finale de Coupe UEFA avant de s’incliner en demi-finale contre l’OM.
13. Mariage. Il est marié depuis 53 ans avec sa femme Maria Pia. Ensemble, ils ont eu deux enfants : Sabrina et Massimo.
14. Rocco. En février 2006, il remplace au pied levé Roberto Donadoni sur le banc de Livorno. C’est son dernier défi. Un dernier défi pas franchement glorieux, où il va collectionner deux victoires, cinq nuls et huit défaites, mais qui lui permet de battre le record de matchs sur un banc de Serie A jusque-là détenu par Nereo Rocco.
15. Zéro zéro. Son ultime match sur un banc de Serie A a lieu le 14 mai 2006 sur la pelouse de Sienne. Score final : 0-0. Comme son avant-dernier match face à la Sampdoria, d’ailleurs.
16. Reconversion. C’est une blessure, en 1969, qui l’oblige à mettre un terme à sa carrière de joueur à seulement trente ans. Le mythique président d’Ascoli, Costantino Rozzi, lui propose alors de venir s’asseoir sur le banc de l’équipe. Le flair.
17. Cœur. En 2008, il a, à deux reprises, été réveillé pendant la nuit avec des douleurs au thorax, et a dû être hospitalisé les deux fois. Si tout s’est bien terminé, ces alarmes cardiaques l’ont poussé à mettre définitivement un terme à sa carrière d’entraîneur.
18. Clause. Il avait un rapport exceptionnel avec Roberto Baggio. À tel point que, quand Baggio accepte de signer à Brescia pour y rejoindre Mazzone, il demande à ce qu’une clause soit incluse dans son contrat. Celle-ci lui permettrait de rompre immédiatement son contrat si Mazzone venait à quitter Brescia.
19. Le père. La légende veut que ce soit Mazzone qui ait lancé Francesco Totti dans le grand bain. Une information qui n’est qu’à moitié vraie. De fait, c’est bien Mazzone qui va imposer Totti comme un titulaire indiscutable à la Roma, mais ce n’est pas lui qui l’a fait débuter en Serie A. C’est Vujadin Boškov, le 28 mars 1993, lors d’un Brescia-AS Roma. Nuance.
20. Le fils. Mazzone a néanmoins toujours affirmé qu’il considérait Francesco Totti « comme son fils » , et l’a toujours défendu.
21. Mentor. Après avoir remporté la C1 en 2009 sur le banc du Barça, Pep Guardiola a tenu à dédier la victoire à Mazzone, en affirmant qu’il s’était « inspiré du credo footballistique de son mentor » .
22. Trap du pauvre. Il a longtemps été comparé à Trapattoni pour sa grande gueule. À la différence que, quand Trapattoni entraînait la Juve ou le Milan, lui s’occupait d’Ascoli et de Lecce.
23. Curva. La nouvelle tribune Est du stadio Del Duca d’Ascoli, là où il a passé neuf saisons en tant que joueur et douze en tant que coach, sera rebaptisée à compter de la saison 2017-18 « Tribune Carlo Mazzone » .
24. Relégation. En 1997-98, il va entraîner pendant quelques semaines une équipe de Naples à la dérive. C’est la seule fois de sa vie où il va se résigner très vite, avec notamment cette déclaration : « Cette équipe-là, même San Gennaro ne peut pas la sauver. »
Par Éric Maggiori