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21 choses que vous ignorez sur Marcelo Bielsa

Par Ramon Jabugo
21 choses que vous ignorez sur Marcelo Bielsa

De Marcelo Bielsa, on connaît déjà son surnom, sa rigueur, sa folie ou encore son goût pour les survêtements. Mais le futur entraîneur de Marseille cache encore quelques secrets et anecdotes.

1)Le nouvel entraîneur marseillais n’est pas le seul à se faire surnommer « El Loco » dans sa famille. Le grand-père de Marcelo, Rafael Bielsa, a été le premier à être affublé de ce sobriquet. Avocat excentrique, mais néanmoins talentueux, Rafael Bielsa participa à l’écriture du code pénal argentin. Il a d’ailleurs donné son nom à plusieurs noms de rue du pays. Le frère de Marcelo, Rafael Antonio Bielsa, lui aussi juriste et ancien ministre des Affaires étrangères de Nestor Kirchner est également surnommé « El Loco » . Maria Eugenia Bielsa, sœur du futur coach olympien, est également surnommée « La Loca » malgré ses diplômes d’architecte, et son ancien fauteuil de vice-gouverneur de la province de Santa Fe. Le père de tout ce beau monde, Rafael Pedro Bielsa, était de son côté surnommé « El Turco » . Le bonhomme était plutôt du genre têtu. Comme Marcelo.

2) Rafael Pedro Bielsa n’est jamais allé au stade et n’a même jamais regardé les matchs disputés par les équipes de son fils Marcelo Bielsa. Interrogé sur les raisons de ce boycott par le quotidien Clarin, le paternel avait expliqué qu’il détestait le football moderne : « J’aime le foot d’avant, celui où il y avait moins de marquage et de pression de l’adversaire. Quand Marcelo vient à la maison, on s’engueule toujours à cause de cela. Il est d’accord sur le fait que le football était plus plaisant à voir avant, mais il me dit qu’il doit préparer ses équipes à gagner. » Bielsa, néanmoins, n’a jamais souffert du mépris de son père pour sa profession. « Mon père n’est jamais venu me voir jouer ou entraîner. Il ne déteste pas le football, mais cette activité qui me passionne ne l’intéresse pas. »

3) Avant d’être entraîneur, Marcelo Bielsa a d’abord été joueur de football. Même s’il qualifie sa carrière de joueur comme un échec, Bielsa a tout de même connu quelques moments de joie. Formé aux Newell’s Old Boys (club formateur de Messi), Bielsa partage le vestiaire des ‘Leprosos’ avec un certain Jorge Valdano. Le défenseur Bielsa est même sélectionné en 76 avec l’Argentine des moins de 20 ans pour disputer le tournoi préolympique à Rio de Janeiro. Cesar Luis Menotti, entraîneur de Newell’s et sélectionneur de l’Albiceleste à l’époque, avait alors pris la décision de ne prendre que les joueurs de son club pour cette compétition. Après une blessure au genou, Bielsa est ensuite transféré à Instituto de Córdoba où il décide de résilier son contrat après avoir perdu une place de titulaire. C’est après avoir disputé une saison avec Argentinos de Rosario, un club de quatrième division dans lequel il marquera le seul but de sa carrière, qu’il décide de raccrocher les crampons après seulement 4 ans de professionnalisme.

4)Lorsqu’il raccroche les crampons, Bielsa décide d’investir ses économies dans un kiosque à journaux situé dans le centre-ville de Rosario. Lecteur compulsif, l’Argentin enchaîne la lecture des quotidiens et magazines argentins et étrangers comme un boulimique. Aujourd’hui encore, il semblerait qu’il commence ses journées à 6h du matin par une revue de presse. On comprend mieux sa dégaine de bouquiniste…

5) « Je ne suis pas un passionné de football. Je suis juste un passionné » . Quand Bielsa ne pense pas au ballon, il regarde des films. Beaucoup de films. Souvent le matin. Lorsqu’il était sélectionneur du Chili, Bielsa se prit de passion pour le film Fiesta Patria, qu’il regarde trois d’affilée dans la même journée. Il décida ensuite d’appeler Luis Vera, le réalisateur, pour pouvoir débriefer le film avec lui. Depuis ce jour-là, Les deux hommes sont devenus des amis intimes.

6) En 1982, El Loco entraîne la première équipe de sa carrière : l’équipe de foot de l’université de Buenos Aires (UBA). Le coach argentin n’a que 27 ans mais son caractère et ses méthodes sont déjà hardcore. « Au début, on ne comprenait rien à ce qu’il voulait. Il nous faisait nous entraîner comme si on était des pros. Il nous tuait. On faisait 600 abdos par jour. Il ne nous voyait pas comme des étudiants, mais comme des footballeurs. Il était sans pitié » , se souvient Aldo Forti, le gardien de but de l’époque. Bielsa finit par abandonner son poste au bout de quelques mois plutôt que de faire une croix sur sa sacro-sainte exigence.

7) À la fin de l’année 82, Newell’s Old Boys finit par engager Marcelo Bielsa pour s’occuper de ses équipes de jeunes. Pour être sûr, de disposer des meilleurs jeunes de la région, Marcelo Bielsa décide de diviser la province en 70 zones. Le coach décortique chaque centimètre carré de ces zones, à la recherche de la perle rare. Et 25 000 kilomètres plus tard, Marcelo Bielsa finit par détecter des types de la taille de Gabriel Batistuta, Pochettino ou encore Berizzo, révolutionnant du même coup la politique de détection des clubs argentins.

8)Lors de sa campagne de recrutement massif, Marcelo Bielsa est informé par un restaurateur du bled de Murphy qu’un certain Mauricio Pochettino, alors âgé de 13 ans, est à deux doigts de signer à Rosario Central, l’éternel rival des Leprosos. Sans même l’avoir jamais vu jouer, Bielsa fait des pieds et des mains pour essayer de convaincre les parents de l’actuel coach de Sunderland de changer d’avis. Sans succès. Il finit par se pointer directement au domicile du joueur à 1h du matin. Il en repartira à 3H du matin. Avec le contrat de l’adolescent dans sa valise de scout.

9)En juillet 1990, Bielsa devient l’entraîneur de l’équipe pro de Newell’s Old Boys. Le club, qui a vendu Balbo, Batistuta et Sensini, doit se reconstruire. Bielsa, qui connaît parfaitement les jeunes du club, puisque c’est lui qui les a castés. Il décide d’en faire monter 10 d’un coup dans le groupe pro. Gerardo Martino, l’actuel coach du Barça, est alors l’un des seuls trentenaires d’une équipe dont la moyenne ferait peur à Arsène Wenger. Newell’s Od Boys finit champion d’Argentine à la fin de la saison. Bielsa n’a alors que 35 ans.

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10) Nelson Vivas, ancien international argentin, assure avoir entendu le meilleur discours d’un entraîneur lors du match Colombie-Argentine comptant pour les qualifications du Mondial 2002. C’est en tout cas ce qu’il a raconté dans une interview accordée au Grafico il y a quelques années : « Avant d’entrer sur le terrain, Bielsa le psychologue s’était chargé de réveiller notre garra : « Dans les bagarres de rue, il y a deux types de mecs. Ceux qui frappent, voient du sang, prennent peur et finissent par reculer, et ceux qui frappent, voient du sang et continuent à frapper leurs adversaires jusqu’à ce qu’ils crèvent. Très bien messieurs : je viens de prendre la température du match à l’instant et je vous jure que j’ai senti l’odeur du sang. » »

11) La veille d’un Clásico contre Newell’s Old Boys, Marcelo Bielsa décide d’aller voir l’un des vétérans de son équipe, Fernando Gamboa. El Loco veut être certain que ses joueurs vont tout donner contre l’éternel ennemi. Gamboa promet à son coach de « mourir sur le terrain. » Bielsa, pas vraiment satisfait par la réponse de son joueur, vire alors psychopathe : « Si tu me garantis là tout de suite que l’on va gagner, je suis prêt à me couper un doigt de la main. Alors ? » Alors, Bielsa a toujours 10 doigts. Marcelo Bielsa ne tutoie jamais ses joueurs. Il les vouvoie.

12)El Loco a une seule phobie : l’avion. Dennis Bergkamp like this.

13) Si Guardiola estime que Bielsa est le meilleur entraîneur du monde, El Loco, lui, voue une grande admiration à Louis van Gaal et ses méthodes. L’Ajax du pélican batave est ainsi, selon Bielsa, l’équipe la mieux construite et la plus intelligente qu’il ait jamais vu jouer.

14)La première expérience professionnelle de Bielsa en Europe fut un échec. Lorsqu’il signe son contrat avec les Pericos, Bielsa ajoute une clause dans son contrat qui stipule qu’il peut partir à n’importe quel moment en cas d’appel de la Fédération argentine. Justement, à l’époque Grondona, souhaite faire d’El Loco le nouveau sélectionneur argentin. Problème : les dirigeants catalans ne veulent rien savoir. Bielsa saborde le début de championnat de l’Espanyol et finit par avoir gain de cause. Avant son départ, il donne sa chance à une dizaine de joueurs de la cantera de l’Espanyol mais juge Tamudo et Capdevila trop faibles pour le haut niveau… Tamudo deviendra plus tard le meilleur buteur historique du club. Capdevila, lui, finira par soulever le titre de champion du monde et d’Europe avec la Roja…

15) Lorsqu’il remporte le titre de champion avec Newell’s Old Boys, Bielsa s’empresse de le dédier à son frère Rafael. Quelques jours plus tard, il appelle son frangin. Il est minuit. Sa voix est grave. Le reste, c’est son frère qui l’a raconté dans une interview accordée à Clarin: « Marcelo m’a appelé pour me dire qu’il n’aurait pas dû me dédier le titre. Il m’a dit qu’il avait trois raisons qui l’ont poussé à regretter ce geste envers moi. « J’ai été égoïste, ce titre est collectif et je n’aurais pas dû me l’approprier. Les sentiments personnels doivent rester intimes. J’aurai dû t’en parler directement à toi, pas à la télévision. Enfin, je me suis fait avoir par les journalistes. Personne ne devrait donner aux journalistes un outil aussi puissant que l’émotivité mise à nue. » »

16)Avant le Mondial 2010, Bielsa a pris des cours de Yoga. Il introduit quelques notions de cette pratique lors des séances d’entraînement du Chili.

17)Lors du Mondial 2002, alors qu’il était sélectionneur de l’Argentine, il avait exigé qu’on lui livre un container de 7000 cassettes afin de mieux étudier ses adversaires. « Un jour, il a tenu à regarder 32 matchs différents du Milan pour réfuter une affirmation de Jorge Valdano » , se souvient son frère Rafael Antonio.

18) Une veille de match décisif dans la course au titre, l’entraîneur décide de concentrer son groupe dans une base militaire équipée d’un seul téléphone. Il réunit ses gars, prend la parole : « Ma femme est enceinte et il y a des complications. Je lui ai dit qu’en cas d’urgence, elle n’avait qu’à appeler ses sœurs ou ses parents, mais pas moi. Si l’un de vous a besoin du téléphone pour une situation plus extrême que celle-là, il pourra l’utiliser. » Le lendemain, Newell’s s’impose. Personne ne s’est servi du téléphone.

19) Le 30 mai 2010, il impose à ses joueurs de disputer deux matchs amicaux le même jour. Ce soir-là, il se couchera avec deux victoires en poche, la première contre l’Irlande du nord (1-0), la seconde contre Israël (3-0). Une folie.

20) Au Chili, El Loco devient une véritable légende. Le gouvernement chilien souhaite même le naturaliser mais Bielsa refuse. « Ce ne serait pas honnête vis-à-vis du Chili et de l’Argentine » dit-il alors.

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