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2022, un bon cru de Moussa Dembélé
Alors que l'OL patine en championnat, les Gones se déplacent ce jeudi sur la pelouse de West Ham pour leur quart de finale aller de la Ligue Europa. Face aux Londoniens, les Lyonnais pourront compter sur un Moussa Dembélé régulier et décisif depuis le début de l'année.
Cette saison à l’OL, c’est chacun son tour. Au sein d’un jeu et d’un collectif décevants, il y a toujours un joueur qui surnage. Ce fut d’abord Lucas Paquetá, puis Toko Ekambi et Anthony Lopes. Ensuite, c’est le jeune Castello Lukeba qui a impressionné, suivi par Maxence Caqueret qui réalisait un début d’année phénoménal. Désormais, c’est au tour de Moussa Dembélé d’être le facteur X de cette formation lyonnaise. Auteur d’un doublé dimanche dernier face à Angers (3-2), l’ancien du Celtic fait discrètement son chemin cette année, où il n’est question que de Kylian Mbappé, de Wissam Ben Yedder et de Martin Terrier. Pourtant, en ayant claqué huit pions depuis la Saint-Sylvestre, l’attaquant de l’OL est, avec les trois précédemment cités, le meilleur buteur de Ligue 1 en 2022. En ajoutant la Ligue Europa, où il a marqué un but crucial face à Porto au match retour, Dembélé porte son total à neuf réalisations en treize rencontres cette année.
Un rôle qui lui va mieux
Parfois décrié pour son manque de constance, il faut admettre que le joueur formé au PSG s’est mis dans le bon sens. Après une première partie de saison où il n’a marqué que quatre fois avant d’être écarté des terrains près de deux mois à cause d’une blessure au péroné, cette seconde moitié de championnat est placée sous le signe de la régularité. Dembélé a joué treize matchs cette année, et il a été décisif lors de neuf d’entre eux. Alors que Paquetá et Toko Ekambi marquent le pas offensivement (deux buts chacun en 2022), le numéro 9 a su prendre le flambeau d’une attaque qui toussote et qui a du mal à marquer. Cette réussite est imputable à l’ajustement tactique de Peter Bosz, tout comme les galères du Français en début de saison étaient, en partie, du ressort du coach néerlandais. En positionnant ses joueurs dans un système à trois défenseurs, le technicien semblait trop en demander à sa pointe, dont la capacité à jouer dans les petits espaces et à combiner proprement n’est pas vraiment la principale caractéristique. Au contraire même. Ses deux seuls buts dans ce système sont des penaltys, face à Troyes puis Saint-Étienne. Le déclic a lieu contre l’OM, quand Bosz décidait de faire à nouveau confiance à une base de quatre défenseurs et donc un 4-2-3-1, où son attaquant s’épanouit mieux. Après un but bergkampesque qui a scellé la victoire, Dembélé est lancé.
Intelligent dans le jeu, brillant dans son positionnement, athlétique, rapide et froid dans le dernier geste, ce rôle de finisseur lui sied mieux. Sa déviation pour Paquetá contre Porto (1-0) prouve aussi que lorsque ses pieds, souvent assez peu délicats, obéissent à ses idées les plus fines, cela débouche sur de belles séquences. Ses coéquipiers, d’ailleurs, n’insistent pas toujours assez sur ses grosses qualités, notamment son jeu de tête. Au classement des équipes qui centrent le plus en Ligue 1, l’OL ne figure qu’à la 15e place. Insuffisant pour permettre à un spécialiste de l’exercice de s’illustrer et de faire davantage de dégâts. Un problème qui ne date pas d’hier puisqu’il n’a plus inscrit un but de la tête depuis le 10 novembre 2019, au Vélodrome contre l’OM. Cette saison, Dembélé compense sûrement ce manque à gagner en transformant ses penaltys puisqu’il affiche un joli 5/5 dans cet exercice, seulement devancé par Wissam Ben Yedder (7/7).
Pas forcément adopté par les supporters lyonnais, Dembélé rappelle, dans cette bonne période, qu’il est un véritable attaquant fiable sur lequel l’OL peut se reposer. Il semble en tout cas avoir plus de poids au sein du groupe que d’aura auprès des fans lyonnais. Son rôle de vice-capitaine, alors qu’il n’est clairement pas le joueur le plus bavard, en témoigne. C’est simple, lorsqu’il porte le brassard, il insuffle toujours une dynamique positive à ses partenaires : Lyon n’a jamais perdu lors des six fois où il a commencé le match en tant que capitaine. Face à West Ham, contre qui il avait effectué ses débuts en pro avec Fulham en novembre 2013, celui qui vient de dépasser Benzema au nombre de buts en Ligue 1 avec Lyon (44) a l’occasion de continuer de briller et surtout d’impressionner les Anglais. Peut-être en vue d’un retour en Premier League cet été.
Par Léo Tourbe