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2006, Löw point de départ

Par Côme Tessier
2006, Löw point de départ

L'année 2006 est devenue une date fondatrice pour le football allemand. En accueillant la plus grande des compétitions, le pays a redécouvert la fierté nationale, le football chatoyant et la douleur de la défaite difficile à encaisser. C'était il y a dix ans, mais c'est une histoire qui n'est pas encore terminée.

« Nous n’avons pas de trauma italien. » À qui veut l’entendre, Joachim Löw le répète à l’envi. L’Italie n’est pas une bête noire imbattable pour des raisons psychologiques. Autrement dit, le passé est du passé, du « café froid » tout bon à être jeté dans l’évier. Le sélectionneur allemand n’a pas tort. Il ne s’agit pas de boire encore et toujours la même tasse. Ce quart de finale est plutôt le moment pour lire dans le marc de ce café de 2006 une histoire qui poursuit Jogi Löw, déjà sur le banc comme adjoint lors du terrible dénouement de Dortmund. Avec le match de Dortmund, il y a les bases de la Mannschaft depuis lors, dans un partage entre le désir de la réussite immédiate et la conviction que le chemin pris est le bon. En éliminant une bonne fois pour toutes le mauvais œil, Jogi Löw peut confirmer que l’année 2006 n’était pas un échec, pour ceux qui la lisent encore ainsi. Non. Au contraire, c’était une année fondatrice. Le conte d’été a bien eu lieu. Il attend seulement son terme et cela passe par une victoire sur l’Italie.

D’un Sommermärchen en route…

L’histoire de 2006 est celle d’un rendez-vous bien ficelé, à ceci prêt que tout n’était pas encore prêt pour conclure. À domicile, l’Allemagne se remet au football, après des années à regarder l’équipe vieillir et mal digérer les années 90 – avec 2002 en simple trompe-l’œil. Le football est offensif, culotté, vivace et tenace. Schweinsteiger fait parler sa force côté gauche, Lahm enroule les frappes, Frings offre du style à l’équipe. Klinsmann vient de modifier la Mannschaft en profondeur – avec Löw pour le guider, l’accompagner. Plus que le parcours, ce qui marque 2006 est une défaite qui n’entame pas la cote de popularité de cette équipe nouvelle. Oser sans gagner convient aux supporters, tant qu’il y a du jeu. À la fin, l’Allemagne pleure, Ballack pleure, les jeunes filles en tribune pleurent. C’est ensemble. Bien plus qu’en 2002. La défaite est d’autant plus douloureuse que le plaisir était là avant. Kehl le résume à sa manière, vu du terrain, en 2012 sur le site de 11Freunde. Il se rappelle un « bon match […] avec par moments de très bonnes occasions, comme par exemple celle de Bernd Schneider ou Lukas Podolski. […] Et puis, plus rien, seulement le vide et le silence. » La frappe de Grosso est un coup. C’est un choc. C’est une déchirure. Seulement, il y a aussi dans un coin de la tête le sentiment que ce n’est pas grave, qu’il y aura d’autres combats, d’autres confrontations, d’autres occasions pour mener à terme ce qui ne vient que de commencer. Il y a un après-2006.

…À la fin de l’histoire

Dans cet après, il y a évidemment les déceptions contre l’Espagne. Une broutille par rapport au souvenir le plus douloureux, quand en 2012, l’Allemagne se voit meilleure et reste pantoise à cause des mêmes Italiens. Déjà à l’époque, Klose voulait rejeter au loin le passé. « C’était il y a six ans, cela fait bien longtemps. » Dans sa roue, Löw soutenait qu’ « en football, il n’y a pas de revanche » . Avant d’ajouter, sûr de lui, que « pour cette génération de joueurs, cela n’a pas d’importance. Il connaisse ça (les défaites contre l’Italie) grâce à l’histoire, mais la situation est très différente maintenant. » La confiance avait coûté cher, comme en 2006. L’Allemagne subit une défaite sévère et s’englue dans son statut de bon perdant, qui s’habitue un peu trop aux places d’honneur au lieu d’aller chercher la victoire finale. L’histoire bégaye toujours avant de finir sa sentence. Depuis, il y a eu le titre de 2014 pour modifier légèrement la donne. Pour effacer vraiment l’équipe qui peine à arriver à ses fins, même quand ils sont plus beaux que les autres, il faut désormais cette victoire honorifique contre l’Italie en compétition officielle. Maintenant, tous les joueurs connaissent l’histoire. Certain – Schweini, seul rescapé – par deux fois. Il est temps d’y mettre fin. Pas pour la revanche donc, Löw l’a dit. Pour boucler l’histoire une bonne fois pour toutes. Au nom de 2006 et d’un conte qui attend d’engendrer ses nombreux enfants : 2014, 2016, etc.

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Non, l'Italie n'est pas la bête noire de l'Allemagne
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