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20 choses à savoir sur Javier Mascherano
Par Robin Delorme, en Espagne
6 minutes
Toujours titulaire, jamais sous les flashs, Javier Mascherano est pourtant un indéboulonnable du Barça et de l'Albiceleste. Aujourd'hui au sommet de son art, le Jefecito n'en reste pas moins un inconnu du grand public.
Il n’est que trentenaire. Avec son crâne dégarni, ses dents aiguisées et son faciès inchangé, Javier Mascherano a tout du daron des prés. Pourtant, le bougre est tout juste trentenaire. Né le 8 juin 1984, il est rapidement passé du milieu de terrain au poste de central, un changement qui l’a vieilli avant l’âge.
Il était attaquant. « Javier a commencé à jouer au football à Alianza, un club de la Ligue de San Lorenzo. Et il était attaquant, comme moi. Il était rapide, puissant et doté d’une belle frappe. » Oscar Mascherano, père et entraîneur juvénile de, livre l’anecdote. Des qualités dont n’a jamais joui le FCB : il n’a marqué aucun pion sous le maillot blaugrana.
Il a été expulsé sur une civière. La scène, cocasse, remonte au mois de juin 2013. Alors au coude à coude avec l’Équateur pour ce match de qualification pour le Mondial brésilien (1-1), les nerfs de Javier lâchent à la 86e. Découpé par un joueur de la Tri, il monte sur une civière motorisée et passe sa colère sur le chauffeur. Bilan, un carton rouge et des excuses publiques.
Il n’est pas parfait. À l’instar de Diego Godín, Mascherano n’éprouve que peu de plaisir sur le rectangle vert. C’est son paternel qui le dit : « Il ne sera jamais parfait. De par sa manière d’être, il ne pense jamais qu’il a été le meilleur ni qu’il a fait le match de sa vie. Il dit toujours qu’il peut donner plus. »
Il appartenait à Kia. Rien à voir avec la marque automobile. Lors de son transfert des Corinthians vers West Ham, presse et autorités anglaises découvrent un imbroglio rare : Mascherano et Tévez appartiennent à une société, non à un club. Le « proprio » des deux hommes, businessman irano-anglais, répond au nom de Kia Joorabchian.
Il a été sparring-partner de l’Argentine de Bielsa. Le 4 juin 2002, Javier fête ses 18 ans. Une majorité toute fraîche qu’il partage avec les stars de l’époque de l’Albiceleste Ayala, Veron, Ortega, et Batistuta. Appelé par Bielsa pour jouer les sparring-partners lors des entraînements, Almeyda lui aurait alors glissé « le prochain Mondial sera le tien » . Les trois prochains, donc.
Il est fan de Joaquín Sabina. Rockeur espagnol, Joaquín Sabina n’est pas un sage. Contraint à l’exil en 1970 après avoir jeté un cocktail molotov sur la police franquiste, il est aussi l’un des artistes les plus appréciés en Amérique du Sud. Une popularité que ne renie pas Javier Mascherano, grand fan depuis sa jeunesse, qui qualifie Sabina de « maestro » .
Il est « l’équipe » de Maradona. Tout juste avec le costume de sélectionneur sur le dos, Maradona envoie du grain à moudre aux gratte-papier. Dès sa première conférence de presse, il affirme que son équipe, « c’est Mascherano plus dix joueurs » , ajoutant même qu’il est « le seul titulaire indiscutable » . Et Messi ? Non, rien…
Il a failli quitter l’Albiceleste. Âme et capitaine sans brassard de l’Argentine au dernier Mondial, Javier a bien failli dire adieu à la sélection suite à ce tournoi : « Quitter la sélection n’est pas une décision que tu prends du jour au lendemain. C’est une décision où le retour en arrière n’est pas possible. C’était du 50-50. » Visiblement, Javier ne connaît pas Zidane.
Il est plus beau que Claudia Schiffer. « Tu es amoureux de ton épouse ? Tu n’aimerais pas en changer, même pas contre Claudia Schiffer ? Aussi belle soit-elle, je ne changerai pas d’épouse. » L’épouse en question répond au nom de Mascherano, et l’époux au nom de Rafael Benítez. Tout de suite, on comprend mieux pourquoi Rafa a besoin de lunettes.
Il forme un carrefour avec Messi. La cote de popularité du Jefecito n’est plus à prouver de l’autre côté de l’Atlantique. S’il le fallait encore, la mairie de la bourgade d’El Chañar a ainsi rebaptisé ses rues du nom des joueurs de la sélection argentine, finaliste malheureuse du dernier Mondial. Ainsi, on peut y trouver un carrefour où se croisent les rues Mascherano et Messi. Tom Tom likes this.
Il a squatté les charts argentins. En 1979, le groupe de rock The Knack est au summum de sa carrière. Avec son tube My Sharona, il truste même les sommets des charts. En 2014, suite au Mondial héroïque de Javier, les chanteurs argentins Kiki Troia et Carlos Seoane remixent cette chanson en la rebaptisant « Mas-Cherano » . Une vidéo virale.
Il ne se la joue pas catalan. « Je joue pour le Barça, rien de plus. Je ne suis pas né ici et je ne vais pas être hypocrite même si on me traite fantastiquement bien ici : je ne peux pas ressentir la même chose qu’un Catalan. » Fin tacticien des prés, Javier n’est pour autant pas un stratège politique. Que du bonus, donc, pour une honnêteté que ne connaissait pas Henry en son temps…
Il n’aime pas la merde. Le 5 juin dernier, Javier se la joue daron de l’Argentine. Dans un discours d’avant-match tout en grinta, il lâche même à ses coéquipiers « en avoir marre de manger de la merde » . Un slogan efficace, tout en finesse, qui motive ses petits potes, qui conservent leur petit but d’avance face à la Belgique. Scatophile s’abstenir.
Il est le disciple de Makelele. Plus que des aînés aux talents racés, Javier se distingue par un modèle tout en sobriété. Et même au maillot merengue : « Je ne voulais pas forcément lui ressembler, mais j’ai toujours eu l’impression que nous partagions une même façon de voir le jeu. » Et puis comme Claudio, il « ne recherche pas vraiment les distinctions individuelles » . Sauf celle de Cojones de Oro.
Il n’est ni Rambo ni San Martin. Héros argentin de 2014, Javier a eu du mal à assumer ce statut. « Je ne suis pas Rambo ni San Martin. Je ne m’accorde rien de ce qui se dit. Je le prends avec humour, mais ça me rend honteux. Ce n’est pas de la fausse modestie, parce que c’est pire que de l’orgueil. » Javier, la classe là où on ne l’attend pas.
Il se la joue Space Jam. Michael Jordan, des monstres et un film-dessin animé sous LSD. Cette recette, Javier l’a utilisée en se rendant sur le plateau de Phineas et Ferb. Ces petits personnages en 3D ont poussé le Jefecito à courir aussi vite « parce que je m’imagine que des hordes de tigres, de zombies, de géants verts me poursuivent et veulent me manger » . Froussard.
Il a baissé son salaire pour devenir blaugrana. « Réduire mon salaire a été la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie parce qu’elle m’a permis de signer à Barcelone. » Loin d’être un smicard des prés, l’effort consenti par le Jefecito pour troquer le maillot des Reds contre le jersey blaugrana est à souligner. Pour l’occasion, il avait accepté une baisse de 20 %.
Il peut être bougon. Autant reconnu pour sa hargne que son fair-play, Mascherano n’a pas toujours été un élève modèle. En témoigne son clash avec Marcelinho en 2006. Agacé par un tacle un peu trop virulent de son coéquipier des Corinthians, il avait décidé de quitter l’entraînement. Et avait été illico suspendu par son club. Le fight.
Il veut finir à River. « Je serais ravi de prendre ma retraite à River, ce serait comme boucler la boucle. » Après avoir effectué une partie de sa formation et avoir été lancé dans le bain professionnel par El Millonario, le natif de Santa Lorenzo verrait d’un bon œil une dernière expérience à Buenos Aires. Ses duels avec Carlos Tévez promettent lors des prochains Superclásico.
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Par Robin Delorme, en Espagne