- Angleterre
- Premier League
- 37e journée
- Manchester Utd/Arsenal
1996-2004 : quand Arsenal et Manchester United luttaient pour le titre
De 1996 à 2004, Arsenal et Manchester United étaient les deux meilleures équipes du Royaume. Jusqu'à l'arrivée de Roman Abramovitch à Chelsea, premier riche étranger à investir dans le football anglais.
Alternant places d’honneur et saisons clairement ratées, Arsenal décide de changer quelque chose en plein début de saison 1996-1997 : exit Bruce Rioch, entraîneur qui a mené les Gunners à une cinquième place la saison précédente, place au premier manager non britannique du club en la personne d’Arsène Wenger, intronisé le 30 septembre. Revenant d’un périple au Japon, l’Alsacien révolutionne la maison en douceur avec les recrutements de Patrick Vieira, Rémi Garde – avant même sa nomination officielle -, puis Nicolas Anelka à l’hiver 1997 en provenance de Paris. Une troisième place finale en fin de saison valide la position du Français et fait entrer les Gunners dans le cercle fermé des concurrents de Manchester United aux côtés de Newcastle. Une simple mise en bouche avant le premier chef-d’œuvre de Wenger : le doublé FA Cup-Premier League d’Arsenal, avec un seul petit point d’avance contre Manchester United l’année suivante.
Quand José Mourinho accélère la révolution en Premier League
La bataille entre Londoniens et Mancuniens dure alors six saisons de plus. Si le Manchester de Sir Alex Ferguson maintient sa position hégémonique – avec notamment un cavalier seul deux saisons de suite en 2000 et 2001 -, Arsenal fait mieux que résister avec un nouveau titre en 2002, puis un dernier en 2004, non pas devant Manchester United, mais Chelsea, toute nouvelle propriété du richissime Roman Abramovitch. Le début d’une nouvelle ère qui ne va pas sourire à Arsenal, comme s’en souvient David Bellion, joueur de MU de 2003 à 2005 : « L’arrivée de Roman Abramovitch couplée à celle en 2004 de José Mourinho sur le banc de Chelsea a clairement changé la donne et mis fin à la rivalité directe entre Manchester et Arsenal. Mais ce n’est pas seulement Arsenal qui a été perturbé par l’essor de Chelsea, c’est toute l’économie du foot anglais qui a changé avec l’arrivée d’investisseurs étrangers. »
Une révolution accélérée par l’arrivée de José Mourinho sur le banc des Blues, et accentuée quelques années plus tard par l’arrivée de propriétaires émiratis à Manchester City. Malgré un chant du cygne prestigieux en 2006 avec une finale de Ligue des champions perdue contre Barcelone, Arsenal rentre quelque peu dans le rang. Même si Bellion estime « qu’il faut respecter cette équipe qui, à défaut de jouer le titre, s’est maintenue dans le Big Four » . Pour l’actuel attaquant du Red Star, Arsène Wenger n’a peut-être pas su maintenir le statut des Gunners avec l’arrivée de riches concurrents, il n’en a pas moins créé un héritage solide pour le club londonien : « Je ne dirais pas que Chelsea, MU ou City ne jouent pas à armes égales, mais Arsenal a clairement adopté une autre philosophie basée sur la rentabilité, l’équilibre économique, mais aussi la mise en valeur de jeunes joueurs. C’est un peu comme au Bayern Munich, où le club a des résultats économiques positifs. Il faut saluer le travail de ces clubs et d’entraîneurs comme Arsène Wenger, même si cela implique moins de titres que des clubs qui peuvent perdre de l’argent. »
« Arsenal-MU, un match toujours prestigieux »
Avec l’arrivée du fair-play financier et l’entrée depuis 2006 dans son nouveau stade, Arsenal est désormais en mesure de peser plus lourd financièrement, et pourrait retrouver de sa superbe en terminant la saison à la seconde place. De quoi relancer une possible rivalité avec Manchester United ? Pour Bellion, le prestige de cette affiche n’a jamais vraiment souffert : « Arsenal-MU, c’est sûr que c’était une sorte de derby pour la suprématie nationale pendant un long moment, mais même encore aujourd’hui, cela reste des matchs qui comptent en matière de prestige. » Ils compteront peut-être encore plus la saison prochaine si les deux clubs luttent pour le titre.
Par Nicolas Jucha