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1984 jours depuis Carlo Ancelotti
Il y a 5 ans, 5 mois et 5 jours, Carlo Ancelotti confirmait à Canal + sa volonté de quitter le Paris Saint-Germain. Une décision réfléchie qui marquait la fin de la première version du PSG Ancelotti-Leonardo, base d’un projet qui a évolué depuis le passage de l’Italien dans la capitale.
C’était un dimanche, un lendemain de titre où les larmes de David Beckham, capitaine d’un soir face à de sympathiques Brestois (3-1), avaient ému un Parc des Princes familial en tenue de gala. Posté près de son adjoint Paul Clement, Carlo avait étreint la star anglaise comme il se doit avant de soulever à son tour le premier titre de champion de France du PSG dix-neuf ans après. L’homme au sourcil toujours levé était parti un peu à contrecœur, mais décidé, alors que Nasser Al-Khelaïfi, et pas que Nasser Al-Khelaïfi, doutait de sa capacité à faire grandir le club à la bonne vitesse : « Quand je me suis engagé à Paris (en décembre 2011), je croyais en un projet. De nouveaux joueurs arrivaient, une équipe allait se créer et tout cela prend du temps. Les six premiers mois étaient bons. Mais, l’année d’après, j’ai compris que les décideurs du club avaient changé de point de vue. On n’était plus dans l’idée d’un projet, mais dans l’idée de résultats immédiats. » Amusant, alors que Paris entame un quatrième cycle avec « le meilleur entraîneur du monde » selon NAK, lui qui n’a jamais aussi peu mis de pression sur un coach (au moins en apparence) que sur Tuchel actuellement.
Ça sent le sapin
Du chemin, force est de constater que Paris en a quand même parcouru depuis le départ de Carlo. Concernant le jeu, déjà, l’effectif ne ressemble plus vraiment à celui qui composait le fameux « sapin de Noël » en 4-3-2-1 de l’époque. Les cadres de l’ère Ancelotti se sont eux aussi envolés vers d’autres horizons : Zlatan est parti vivre le rêve américain, Pastore a posé ses bagages à Rome, Thiago Motta s’occupe des U19 et Matuidi est parti à la Juve. Le sapin du Père Carlo a laissé place au 4-2-4 (ou 4-2-3-1) de Tuchel, forcé de composer avec une puissance offensive plus importante en contrepartie d’un milieu amoindri où les départs de Motta, Matuidi, Pastore n’ont toujours pas été remplacé. Une zone du terrain qui a pourtant été la force du PSG, encore plus sous Laurent Blanc et Unai Emery avec le trio Motta-Matuidi-Verratti.
Ancelotti ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à propos de son compatriote italien : « Verratti est l’un des meilleurs milieux au monde qui aurait sa place dans n’importe quelle équipe. Surtout, il a de la personnalité. Il ne se cache jamais, prend ses responsabilités. C’est la marque des joueurs supérieurs. » Une ode à Verratti qui témoigne aussi de l’attachement qu’a encore Carletto pour son ancien club en pleine transformation : « C’est toujours agréable de revoir des amis, et j’aime vraiment cette ville et ce stade. C’est beau de voir comment le club grandit. » Un peu comme le regard qu’un père porte sur un enfant en pleine croissance.
Petit Paris, je t’aime beaucoup
Une figure paternelle qui a pris une première claque dans la tête il y a près d’un an, lorsqu’il est timidement revenu fouler la pelouse du Parc avec son Bayern malade (3-0) : « Ça ne s’est pas très bien passé et j’ai été viré juste après. Donc, je dois faire attention ! (Rires) » Car oui, même si Paris galère à dépasser le fameux stade des quarts et que tout le monde aime le lui rabâcher, le club de la capitale n’est plus le petit outsider qui cherche à se faire une place parmi les plus grands. Il y a six ou sept ans, le PSG pouvait se permettre de cacher ses ambitions. Aujourd’hui, non.
Car comme le rappelle Ancelotti, lors de son arrivée en milieu de saison 2011-2012, il y avait encore un gros chantier à Paris : « Il y avait beaucoup à faire en matière de structures. Dans les autres clubs où je suis allé, l’organisation était très installée, je n’avais qu’à m’occuper de l’équipe première. À Paris, il a fallu aussi s’occuper des installations, de la restauration, des règles collectives. » Cela tombe bien, car, début septembre, le club parisien a présenté le projet de son futur centre d’entraînement à Poissy qui devrait voir le jour à l’été 2021. En attendant, le PSG retrouve donc son ancienne tête pensante dans un match déjà couperet pour la suite de son année qu’il ne peut pas se permettre de balancer. Et autant dire tout de suite qu’Ancelotti ne revient pas à Paris pour (re)faire un cadeau à ses anciens compagnons de route : « C’est probable que l’on puisse perdre, mais on doit croire très fort que l’on peut gagner. Le souci, c’est que cette victoire sur Liverpool nous a prouvé que l’on était compétitif, mais elle l’a aussi montré aux autres. Du coup, tout le monde va se méfier ! (Rires) »
Par Andrea Chazy
Propos de Carlo Ancelotti tirés de France Football