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100% fiable, cette filière scandinave ?

Par Nicolas Jucha
4 minutes
100% fiable, cette filière scandinave ?

Zlatan à Paris, Simon Kjær l'an passé avec Lille, et désormais Alexander Søderlund, buteur lors de son premier match et derby à Saint-Étienne. L'attrait des clubs de Ligue 1 pour les footballeurs scandinaves est indéniable. Mais au-delà du cas de la star du PSG et de quelques réussites notables, la filière nordique est-elle un gage de qualité ?

Les clubs français n’ont jamais rechigné à tenter des paris sur les joueurs scandinaves. Même si ces derniers tendent le plus souvent à monnayer leurs talents en Angleterre, où leur profil physique et technique est censé faire merveille. Les premières vagues de recrutement ont commencé après-guerre pour les écuries françaises, avec quelques belles réussites comme le Suédois Par Bengtsson de 1950 à 1952 à Nice. Arrivé en provenance du Torino où il a participé à la reconstruction post-catastrophe de Superga, il claque 26 buts en deux saisons sur la Côte d’Azur, ce qui permet notamment aux Aiglons de gagner deux titres de champion et une Coupe de France.

Par Bengtsson, à jamais le premier

Mais le Viking – qui n’aura jamais les honneurs de la sélection A suédoise – part ensuite faire profiter le Toulouse FC de son talent en Division 2. Quatorze pions et une promotion plus tard, il décide de rester à l’étage inférieur le temps de claquer 30 buts de plus et de rendre son tablier. Efficace à défaut d’être aussi ambitieux qu’un Zlatan Ibrahimović aujourd’hui hors catégorie. L’attaquant du PSG est et risque de rester longtemps le plus grand joueur scandinave ayant foulé les pelouses françaises. Mais aussi le plus cher, loin devant les légendes marseillaises Gunnar Anderson (1950-1958) et Roger Magnusson (1968-1974). Au rayon des vraies trouvailles avec un rapport qualité-prix, le taux de réussite scandinave en France reste assez limité : si Simon Kjær a été costaud à Lille de 2013 à 2015 avant d’apporter une petite plus-value financière, la vraie grosse satisfaction du recrutement dans le Nord reste Kim Källström, débarqué au Stade rennais en janvier 2004. Deux ans et demi en Bretagne, puis six dans un Olympique lyonnais où il a gagné deux titres de champion, cela reste pas mal même si ça manque de catogan et d’ailes de pigeon. On peut citer aussi Johan Elmander qui a régalé Toulouse avant de se perdre entre l’Angleterre, la Turquie et le Danemark. En revanche, derrière les exploits de ces quelques joueurs d’exception, les recrues scandinaves, danoises ou norvégiennes ont rarement laissé d’énormes souvenirs aux spectateurs hexagonaux.

Wass, sortie foirée

Les adeptes de la filière le diront souvent : les joueurs scandinaves ont un bon rapport qualité prix, sont fiables, disciplinés, professionnels… Ce qui en fait de très bons joueurs, mais rarement des stars potentielles. Dans le championnat actuel, on peut citer Jacobsen, Lössl, Hult ou Braithwaite comme des éléments au niveau. Mais pourront-ils une fois taper plus haut ? Si l’on se penche sur les archives de la Ligue 1, l’évidence est là : la grosse majorité des joueurs scandinaves répondent aux attentes, mais rares sont ceux qui révolutionnent le jeu ou le quotidien d’une équipe. Et quand ils ont un impact fort, à l’image de Daniel Wass à Évian l’an passé ou de Thomas Kahlenberg avec Auxerre, les belles promesses initiales sont ternies par une fin foireuse. C’est ainsi que l’ailier droit aujourd’hui au Celta Vigo a laissé miroiter une grosse vente au club savoyard pendant plusieurs mercatos avant de se barrer à un an de la fin de son contrat sur une relégation en Ligue 2 et une indemnité de départ minimaliste pour son écurie. Pas suffisant pour le ranger dans le rayon « fiascos » , mais de quoi l’ajouter à la longue liste comprenant John Carew, Per Frandsen, Kennet Andersson ou Jakob Friis-Hansen, qui ont fait un bout de chemin honorable en France sans y laisser un souvenir impérissable.

L’arnaque Torben Frank

Au moins, ce peloton scandinave n’appartient pas à une autre minorité qui tendrait à décrédibiliser l’image du joueur venu du Nord. Car quand un Scandinave se révèle être une arnaque, c’est une grosse, à l’image du cas Torben Frank. Recruté à l’été 1992 tout auréolé d’un titre de champion d’Europe avec le Danemark auquel il faut ajouter un triomphe personnel et collectif avec Lingby en championnat national, l’attaquant coûte six millions de francs à Lyon. Une blinde à l’époque, et un gros coup sur le marché, se dit Jean-Michel Aulas. Qu’il s’empresse de valider sans visite médicale préalable. Le Danois ne jouera que 35 minutes en amical avec l’OL, avec pour résultat un but, une rotule en vrac, puis au final une longue procédure judiciaire entre Lyon, Lingby et Frank. Plus récent et moins extrême que l’arnaque Frank, Bordeaux et Reims ont expérimenté le fait de perdre leur mise sur un joueur du Nord avec respectivement Isaac Kiese Thelin et Mads Albaek, le premier devenu spécialiste du chauffage de banc pour les Girondins, le second ayant été refourgué dans l’anonymat le plus total à Göteborg cet été. Quelques années plus tôt, Saint-Étienne s’était planté en recrutant Andreas Laudrup, fils de Michael et neveu de Brian, mais sans le talent ni de l’un ni de l’autre. Mais l’équipe qui aura peut-être eu le plus à souffrir de ses recrutements scandinaves reste le LOSC, paradoxalement l’un des clubs les plus enclins à aller s’approvisionner dans les terres septentrionales de l’Europe. Lyng, Pingel, Tahirović, voire dans une moindre mesure Mikkel Beck – devenu depuis un agent influent – ont tous terni à leur manière le taux de fiabilité des recrutements viking.

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